Atlus ressort ses vieux bijoux de famille sur Switch. Dans le lot, viens de sortir Shin Megami Tensei III Nocturne HD Remaster. Il s’agit d’un RPG basé sur l’exploration de donjons à l’ancienne, mais graphiquement amélioré. Ce titre est en fait la version retravaillée de Shin Megami Tensei III Nocturne plus connu en occident sous le nom de Shin Megami Tensei: Lucifer’s Call. Le jeu était sorti sur PS2 et à l’époque, avait laissé un bon souvenir à ceux qui s’y étaient essayés. Très populaire sur la Famicom et la Superfamicom, la série Shin Megami Tensei revient dans la première moitié des années 2000 . Atlus remet cette licence sur le devant de la scène et recapitalise une nouvelle notoriété sur cette franchise, lançant après coup Persona 4 (notamment le fantastique Persona 4 Golden sur PSVita) et Persona 5 (et sa version améliorée avec Persona 5 Royal).
Notre monde moderne subit un cataclysme orchestré par une secte qui compte le remodeler. La terre est détruite, seule subsiste un Tokyo dévasté, peuplé d’esprit des habitants morts, des démons et une poignée d’humains survivants. Votre personnage a reçu une force démoniaque : vous pouvez désormais ingérer des Magatama, des espèces de bestiales qui vous donneront des pouvoirs (et des faiblesses) spécifiques : par exemple le Wadatsumi vous offre des capacités de glace, mais vous rend plus faible sur la foudre, etc. Il en existe vingt-quatre et les trouver tous est une quête en soi.
Vous pouvez recruter jusqu’à trois démons qui combattront au tour par tour à vos côtés. Il faudra là aussi gérer leurs forces et faiblesses ainsi que leurs évolutions de compétences. À vous de constituer au mieux votre équipe en fonction des adversaires. Vous avez en fait deux possibilités, constitué une équipe diversifiée ou au contraire assez semblable pour bénéficier d’une force de frappe. On regrettera le nombre assez faible de votre stockage de démon. Heureusement, vous pouvez les sauvegarder et les racheter plus tard. Car bien évidemment, les démons se fusionnent entre eux et il est souvent indispensable de sacrifier vos alliés fétiches pour en créer de plus puissants.
L’exploration et la liberté comme arguments
Shin Megami Tensei III Nocturne HD Remaster se déroule sur deux phases. Une carte où vous déplacez votre personnage tel un pion, d’une zone à une autre. Enfin les zones à explorer qui sont plus ou moins grandes et présentées dans une vue en 3D à la 3e personne.
L’univers est vraiment plaisant. On se retrouve dans un monde post-apocalyptique assez gothique et assez original. La quête centrale se concentre sur le futur choix que vous devrez prendre entre plusieurs factions aux motivations différentes. Le parti pris est vraiment de vous laisser libre même si certaines zones se dévoilent au fur et à mesure de vos pérégrinations. Il faut cependant reconnaître que tout n’est pas toujours très clair, et il n’est parfois pas évident de savoir où aller.
Les zones à explorer sont souvent des imbrications de couloirs et d’échelle. Assez simple au début elles deviennent plus complexe avec le temps. Les labyrinthes d’Amala seront probablement ceux qui vous donneront le plus de files à retordre notamment parce qu’il n’y a pas de système de sauvegarde à l’intérieur.
Une petite cure de botox
Graphiquement, Shin Megami Tensei III Nocturne HD Remaster bénéficie d’un bon lifting notamment sur les textures et les personnages, mais on devine les poids des ans notamment sur certaines animations ou vidéos qui n’ont pu être retouchées. C’est cependant dans les successions de couloir et pièce quasiment vide agrémentée de quelques coffres et dialogue bien secondaire qu’on devine l’ancienneté du titre.
Une politique commerciale pénalisante
Le vrai regret vient surtout d’une segmentation du contenu avec des DLC payant . Ceux-ci auraient quand même pu être proposés dans la version boîte vu le prix déjà bien salé d’un jeu ancien. C’est d’autant plus vrai que la version PS2 européenne permettait d’incarner le personnage Dante de Devil May Cry, vendu ici séparément pour 10€.