Vous avez peur de la mort ? Moi oui. De celle des autres, bien sûr, mais aussi de la mienne. Surtout de la mienne, en fait ! Je ne suis pas particulièrement égoïste mais cette idée que je suis là, aujourd’hui et que demain, pouf, plus rien… le vide, le néant !? Je sens mon cœur qui se serre et l’angoisse qui monte. Pourtant, il y a un jeu qui m’a aidé à appréhender ma propre mort d’une manière plus douce, plus mélancolique. Et ce jeu, c’est Outer Wilds.
Une exploration spatiale pas comme les autres
Ce n’est pas simple de parler d’Outer Wilds tant les connaissances acquises en amont du jeu peuvent en altérer la saveur. Tout ce que je peux vous dire, c’est que vous incarnez un Âtrien, charmante créature humanoïde bleue à quatre yeux, qui vient d’intégrer le programme Odyssée. Votre mission ? Explorer et découvrir les secrets de votre système solaire et de l’espèce qui y a vécu il y a des milliers d’années, les Nomaïs.
Une expérience déconcertante
« Hey, ça te dit de jouer à mon jeu préféré ? Je peux te regarder faire ? » J’avoue que j’ai un peu sourcillé quand mon copain, avec qui je venais d’entamer la relation, m’a fait cette proposition. Mais je n’ai même pas eu le temps de me demander dans quel fétiche je venais de tomber que je me retrouvais, quelques jours plus tard, la manette à la main et son regard sur moi ! C’est ainsi, sans rien en savoir (et un peu inquiète aussi) que j’ai lancé Outer Wilds.
Un graphisme « organique »
Habituée aux images quasiment photoréalistes des Triples A auxquels je jouais jusqu’alors, j’ai d’abord été déçue par les graphismes d’Outer Wilds. Il m’a fallu quelques secondes pour m’habituer aux textures qui m’ont semblé plus élémentaires, moins détaillées. Pourtant, le tout dégageait quelque chose de vivant, tant par le mouvement des feuilles, que par la lumière du soleil. Non, on ne pourrait pas croire qu’on est dans un film en jouant à Outer Wilds, mais l’immersion est implacable.
Un gameplay à apprivoiser
Ma seconde impression d’Outer Wilds s’est portée sur le gameplay. Et là encore, déroute, désarroi, panique, frustration ! J’étais invitée à piloter une petite navette pour m’entraîner, mais impossible pour moi d’avancer sans me crasher ! Me voilà donc en train de galérer pendant une phase de tuto… Le tout, je vous rappelle, sous le regard attentif de mon amoureux ! Heureusement, à force de rater ou foncer sur des planètes piloter, on fini par avoir le coup de main. Les plus talentueux pourront même surfer autour du soleil !
Une musique marquante
L’une des choses les plus frappantes dans Outer Wilds est son ambiance sonore : quelques petites notes douces de banjo qui laissent place au bruit du vent ou au silence de l’espace. Et puis, il y a ce petit air joyeux, entonné par plusieurs personnages. Et d’un coup, il y a cette musique, dont je ne peux vous parler…
Une aventure unique
Je vous l’ai dit, savoir des choses sur Outer Wilds avant d’y jouer peut en atténuer la force. Pour une bonne raison : on n’est pas sur un jeu à niveaux où on débloque des objets ou des pouvoirs au fur et à mesure. Loin de là. Dans ce jeu, la seule chose qui peut nous empêcher d’accéder à une zone, c’est notre ignorance. Apparentée à la naïveté du nouveau-né, elle disparaît progressivement au gré de nos découvertes. Et on grandit, on apprend, on passe par milles émotions. Émerveillement, peur, surprise, errements, satisfaction, tristesse, espoir… Et puis, à un moment, on accepte.
On accepte et on pleure.
Outer Wilds m’a fait pleurer. J’ai grandi avec les jeux vidéos, mais je n’avais jamais rien ressenti de tel. Bien sûr, il m’est déjà arrivé de pleurer lors d’une partie (Souvenez-vous, ce moment où tel personnage meurt alors qu’on ne s’y attendait pas). Mais là, c’était différent. Pour la première fois, c’est l’univers et le message d’un jeu qui m’a touché ! Je quittais un monde dans lequel, je le savais, je ne pourrais plus revenir. Un monde qui m’avait fait grandir.
Outer Wilds est un jeu auquel on ne joue qu’une fois. J’aimerai pouvoir l’oublier pour avoir le bonheur de le re-découvrir. Peut-être dans une quarantaine d’années (coucou Alzheimer) ? En attendant, je vais me contenter de re-vivre cette expérience formidable par procuration. « Hey, ça te dit de jouer à mon jeu préféré ? Je peux te regarder faire ? »