0Mais quelle mouche a donc piqué Namco Bandai de nous proposer Tekken, sa célèbre licence de jeux de combat, sous la forme d’un jeu de carte à jouer et à collectionner ? En fait, ce n’est pas une si mauvaise idée que cela (ni une première puisqu’il y a eu Tekken Card Challenge sur WonderSwan). Après avoir passé quelques heures sur ce jeu réalisé par le studio français C4M Productions (cocorico !), nous pouvons affirmer que le titre est plutôt bon, prenant et accessible, tout en proposant une « seconde couche » pour les joueurs expérimentés.
Ne vous fiez pas aux captures d’écran qui accompagnent cet article : bien que l’on puisse voir les combattants de Tekken en 3D et sur le ring, nous n’avons pas affaire à un jeu de combat. Non, les animations proposées entre chaque tour ne sont là que pour le décorum. Ce qui n’est pas plus mal d’ailleurs, car techniquement, cela fait un peu de peine à voir, notamment en ce qui concerne les animations des coups d’une imprécision flagrante, lorsqu’elles ne sont pas tout simplement absentes. Les modèles 3D, quant à eux, ont été récupérés d’un épisode de Tekken sur PSP et passés sous Unity 3D. Passons, ce n’est pas cet aspect-là qui fait l’intérêt d’un tel jeu.
Attardons-nous sur les règles de Tekken Card Tournament. Première étape : constituer son deck. Les débutants n’auront pas grand-chose à faire à ce niveau puisqu’au téléchargement du jeu (gratuit), il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent, tout juste les 15 cartes nécessaires pour entrer dans la partie. Le plateau de jeu est constitué de cinq emplacements de cartes pour chaque joueur. A chaque tour, trois actions sont possibles : tirer une carte (Focus), attaquer ou bloquer. Tant que l’on tire les cartes, elles s’additionnent sur le plateau jusqu’à cinq au maximum donc. Le fait d’attaquer additionne tous les points de dégâts affichés par les cartes engagées dans la partie. Enfin, bloquer ne permet de parer les dégâts que des deux premières cartes engagées.
Ces trois possibilités laissent des possibilités stratégiques intéressantes, mais guère complexes. On se rend rapidement compte que la clé de la victoire, contre l’intelligence artificielle ou un humain, consiste à « prendre de l’avance » sur le nombre de cartes posées sur le plateau. S’il y en a cinq et que l’adversaire anticipe en bloquant, les trois dernières infligeront tous leurs dégâts. Si l’adversaire anticipe mal et se trompe d’action, dans ce cas ce sera la peine maximale avec les dégâts cumulés de cinq cartes. De quoi faire clairement pencher la balance en sa faveur… Notez tout de même qu’il est possible de ruiner cette stratégie en jouant de manière imprévisible, surtout contre des joueurs humains. Le côté prévisible ou au contraire déstabilisant des choix des uns et des autres donne parfois l’impression de jouer à de courtes parties de poker. Plutôt amusant.
Voilà pour ce que nous appellerons la « première couche » du jeu. C’est simple, bien présenté et les tours se jouent à la vitesse de l’éclair. Une partie peut-être terminée en une poignée de minutes ce qui convient parfaitement au format mobile. Pour la « seconde couche », que les joueurs plus experts apprécient en général, il y a de quoi faire. Tout d’abord dans le choix des capacités secondaires des cartes. En fonction du personnage choisi (Kazuya, Paul, Law, Heihachi, Panda, Yoshimitsu, Xiaoyu, Nina et Lili), ces pouvoirs secondaires sont plus ou moins importants, ou au contraire absents pour les personnages les plus « bourrins » qui compensent par leur force. Ces capacités permettent d’obtenir des boucliers, de « voler » des points de vie à l’adversaire, d’effacer une carte du jeu, etc. Elles peuvent donner lieu à de jolis retournements de situation. Au sujet des cartes non utilisées dans votre collection, sachez qu’il est possible de les revendre ou de les fusionner, moyennement (grosses) finances. Les résultats sont intéressants, cela peut valoir le coup d’économiser.
Tekken Card Tournament propose quelques heures de jeu en solo d’un intérêt déclinant. Ce qui est plutôt normal, vu le genre abordé. On passera plus de temps et l’on aura plus de plaisir à confectionner de jolis decks efficaces comme il se doit (300 cartes au total) et on les testera plutôt en ligne, contre des adversaires humains. En mode multi-joueurs, on a la possibilité de se lancer dans des combats rapides (cinq secondes pour trouver un adversaire !) ou plutôt dans un grand tournoi mondial, pour les joueurs les plus sérieux. Cette section n’est accessible que lorsqu’on atteint un certain niveau. Un choix judicieux, sans doute pour ne pas dégoûter les nouveaux venus.
Nous ne pouvions pas conclure ce test sans évoquer la fonction de réalité augmentée de Tekken Card Tournament. En effet, il y a quelques semaines, Namco Bandai a commercialisé une série de véritables cartes (5 € le booster). Outre le plaisir de la collection, elles peuvent être ajoutées à votre deck virtuel grâce à un code QR. Vous pouvez aussi donner « vie » aux personnages des cartes dans votre propre environnement. Ce qui n’a, selon nous, aucun intérêt.
Tekken Card Tournament n’est pas le jeu de cartes le plus beau, le plus intéressant et le plus complexe de l’année sur iPhone/iPad. Mais ce qu’il fait, il le fait bien, tout en étant très accessible. Pour un premier essai, c’est le plus important. Nous attendons avec un intérêt certain une éventuelle suite avec de nouvelles idées !
