À l’approche des fêtes de fin d’année, les éditeurs de jeux vidéo rivalisent d’ingéniosité pour proposer de grandes licences destinées aux familles. L’objectif est clair : se retrouver sous le sapin. C’est dans ce contexte que j’ai pu découvrir Nikoderiko: The Magical World sur Nintendo Switch. Fidèle à mon habitude, je l’ai testé sans autre indice qu’un simple trailer intriguant. Ayant grandi avec des classiques du jeu de plate forme, je me suis demandé si cette nouvelle licence pouvait prétendre à rejoindre le panthéon du jeu vidéo. Verdict à venir pour ce prétendant des fêtes de Noël !
Une aventure familiale
Dans Nikoderiko: The Magical World, les joueurs incarnent au choix Niko, une mangouste au look rappelant Crash Bandicoot, ou Luna, une héroïne mêlant l’allure de Coco Bandicoot et le style de la catcheuse Beth Phoenix. L’objectif est de sauver l’île et ses habitants, menacées par le méchant Grimbald et la redoutable Cobring Gems Company.
Pour y parvenir, les joueurs doivent récupérer une ancienne relique en explorant sept mondes hauts en couleur. Tout au long de l’aventure, ils affrontent les sbires de Grimbald dans des niveaux colorés et « choupinous ». Avec son univers mignon, le jeu semble clairement pensé pour un jeune public… du moins au premier abord, comme nous le verrons plus tard.
Super Crash Country Bros
Le jeu alterne entre des niveaux en 2D horizontale et des passages en 3D avec une vue de face. Dès les premiers instants, on retrouve des clins d’œil à des classiques. Par exemple, on se déplacera à travers des wagons ou des tonneaux comme dans Donkey Kong Country. On retrouvera également des niveaux où l’on est poursuivi par un ennemi tel un niveau de Crash Bandicoot. De plus, les joueurs doivent collecter des lucioles, des artefacts et les lettres du mot « Niko », renforçant cette impression de déjà-vu dans DKC.
De plus, on retrouve les personnages « annexes » sur lequel Niko pourra grimper, toujours comme dans Donkey Kong Country, chacun avec ses spécificités. Néanmoins, sur ce point, le gameplay reste basique et aucun de ces second rôles ne nous marquent in fine. Malheureusement, si l’ensemble semble prometteur au départ, l’exécution manque de maîtrise. On a trop souvent l’impression d’une copie moins aboutie des grandes références du genre notamment par une gestion de sauts problématiques, un certain input lag dans les directions face aux boss par exemple.
Une proposition artistique « Rare »
La direction artistique du soft offre une expérience mitigée. Sur le plan sonore, les plus nostalgiques seront marqués par des sonorités directement inspirées de Donkey Kong Country, grâce à la présence du compositeur David Wise. Bien que cohérente, la bande-son ne retrouve pas la magie d’un Donkey Kong Country 2. Côté graphique, le jeu affiche des couleurs vives, mais un aliasing prononcé vient ternir l’ensemble. Les personnages, bien que ronds et enfantins, peinent à susciter l’attachement, même avec des textes en français non doublés. En résumé, si la réalisation reste correcte, elle manque clairement d’un effet « wow » pour se démarquer.
Une expérience pour tous les âges ?
Bien que pensé pour un jeune public, Nikoderiko: The Magical World se révèle plus exigeant qu’il n’y paraît. En effet, sa jouabilité imprécise, notamment lors des sauts, apporte un aspect punitif qui risque de décourager les plus jeunes, malgré deux niveaux de difficulté proposés. Le mode coopératif, bien qu’existant, manque de fun et de lisibilité, ce qui est regrettable pour une aventure familiale. Côté durée de vie, le jeu peut être terminé en moins de dix heures. Néanmoins, la recherche de tous les items, fidèle à la tradition des jeux de plateforme, peut facilement doubler le temps de jeu. En somme, Nikoderiko reste un titre très classique, empruntant beaucoup aux références du genre, mais sans réellement se démarquer ni offrir un plaisir de jeu comparable à ses illustres prédécesseurs.