Vous connaissez tous King of Tokyo, bien sûr. Ce bon vieux jeu où des monstres géants se mettent des torgnoles sur fond de ville apocalyptique. J’ai moi-même la Big Box à la maison – c’est dire si je suis fan. Alors forcément, quand King of Tokyo Duel est arrivé sur la table, je n’ai pas résisté longtemps à l’appel des baffes à deux joueurs.
Parce que oui, cette version Duel, c’est du 1 contre 1, du duel pur, du kaiju vs kaiju sur un ring nommé Tokyo. Et comme les versions deux joueurs sont franchement à la mode ces temps-ci, il était temps que King of Tokyo s’y mette. Bien lui en a pris.
Duel à Tokyo : le décor est planté
Dans cette version réduite (mais pas appauvrie) du classique, vous allez choisir l’un des 6 monstres pour aller castagner l’adversaire – chacune possèdant une capacité spéciale, voir deux. Chaque créature est délimité par un petit plateau représentant la ville et qui indique vos deux voies vers la victoire : la célébrité ou la destruction.
La nouveauté, c’est ce système de piste centrale à double curseur. Imaginez deux pistes parallèles, l’une pour la destruction, l’autre pour la célébrité, avec un meeple au centre qui représente l’équilibre entre vous et votre adversaire. Plus vous êtes célèbre, plus le marqueur s’éloigne de lui. Plus vous êtes destructeur, plus ça pousse dans votre direction. Et si jamais le pion atteint votre bord de piste : victoire par KO médiatique ou cataclysme nucléaire.
Sinon, bien sûr, vous pouvez toujours lui faire bouffer ses dents à coups de dés et l’éliminer classiquement en le réduisant à 0 PV. Classique, mais toujours aussi jouissif.
Le cœur du jeu : du dé, mais pas que
Comme dans le jeu d’origine, tout se joue autour de dés à lancer trois fois. Vous choisissez les dés que vous gardez, relancez ceux que vous voulez, et croisez les doigts.
Les faces ? On retrouve les baffes (qui infligent un dégât), les cœurs (pour se soigner), les éclairs d’énergie (la monnaie du jeu), mais aussi les icônes de destruction et de célébrité, nécessaires pour progresser sur les fameuses pistes. Attention : ces dernières nécessitent au moins trois dés identiques pour déclencher l’effet. Quatre dés permettent deux avancées, cinq dés en offrent trois, et six dés… quatre avancées ! Mais c’est rare, évidemment.
Et il ne faut pas oublier le symbole spécial : celui qui active le pouvoir unique de votre monstre. Chaque créature a une capacité asymétrique que vous pouvez déclencher si vous avez le bon nombre de dés spéciaux. Parfois, c’est une simple gêne à l’adversaire, parfois c’est un gros boost personnel. Et plus vous avez de dés spéciaux, plus l’effet est puissant. Un vrai plaisir.
La magie du duel : les cartes Pouvoir & Action
Le twist qui change tout, ce sont les cartes de Pouvoir et d’Action, achetables avec vos précieuses unités d’énergie.
Vous avez un marché à cartes, dans une rivière classique (les cartes glissent à droite si personne ne les achète), et vous pouvez à tout moment dépenser votre énergie pour :
- acheter une carte Pouvoir : des effets permanents qui transforment votre gameplay. Relance bonus, dé supplémentaire, points de dégâts en plus… il y en a pour tous les styles de jeu.
- acheter une carte Action : un effet immédiat, souvent violent. Un exemple ? 4 dégâts directs à un adversaire qui dominait un peu trop. De quoi rééquilibrer la partie en une frappe chirurgicale.
La gestion de votre énergie est donc un élément clé : investir vite pour prendre l’avantage, ou stocker pour un gros coup plus tard ? À vous de voir. Et selon votre monstre, vos stratégies changeront. Certains génèrent de l’énergie plus facilement, d’autres misent tout sur les baffes ou les combos.
Tension, évolution, personnalisation
C’est là que le jeu brille : dans sa courbe d’évolution rapide mais efficace. Au fil des tours, vous personnalisez votre monstre, vous affûtez votre style de jeu, vous tendez des pièges, vous contre-attaquez.
Et vous sentez la tension à chaque lancer de dé. Est-ce que je vais obtenir ce foutu troisième symbole pour activer mon pouvoir ultime ? Est-ce que je tente l’achat maintenant ou j’attends un tour ? Est-ce que je me soigne… ou je l’achève ? Chaque décision compte.
Et le matériel est franchement bien fichu : joli mini-plateau central, tokens d’énergie, curseurs de piste, illustrations monstrueusement réussies, et la boîte contient même des jetons spéciaux à placer sur le plateau pour modifier les règles (cases qui font perdre de la vie, allongement de piste, obstacles…). C’est propre, c’est généreux.
Durée et rejouabilité
Une partie peut durer entre 10 et 30 minutes, selon les profils des joueurs et les monstres choisis. Les affrontements peuvent être rapides ou se transformer en combat d’endurance, mais dans les deux cas, l’amusement est garanti.
Évidemment, King of Tokyo Duel ne plaira pas à tout le monde : les puristes du contrôle total rageront face aux dés capricieux. Mais pour ceux qui aiment l’adrénaline, le mind game à deux, et les retournements de situation épiques, c’est un must-have en petit format.