La série de shoot them up Darius, avec son univers mi-robotique mi-aquatique, ne date pas d’hier. D’aussi loin que je me rappelle, mon premier contact avec cette saga mythique remonte à Sagaia (Darius 2) sur Master System. Depuis, les titres de Taito se sont multipliés et c’est du rafraichissement du premier opus soutenu par un moteur 3D (G-Darius) dont il est question ici.
Psychédélisme maritime
Visuellement, le lifting HD est bienvenu, mais l’ensemble respire lourdement le cubisme et l’ère Playstation première du nom. La direction artistique très marquée aura toutefois tôt fait d’effacer ces lacunes, en particulier du côté des boss (les ennemis lambda étant, quant à eux, au final assez peu variés). Les niveaux sont assez inégaux, alternant entre l’épique et le parfois plus vide. Mais dans l’ensemble, encore une fois, le gros travail de design et l’identité forte de la série font le job. En mode portable, l’ensemble s’avère même plutôt impressionnant. Et si vous êtes un peu masochiste de la rétine, G-Darius HD propose également la possibilité d’être joué dans sa résolution d’origine.
L’un des points notables du jeu est sans conteste sa bande-son. Mélange psychédélique de sons électro, de musique classique et de voix retravaillées (robotisées), elle avait largement marqué les esprits à l’époque de sa sortie et reste toujours d’actualité. Si vous êtes allergique aux sons techno, par contre, elle risque de vous être vite insupportable. Du côté des sonorités, on reste sur des bruits de tirs et d’explosion classiques mais efficaces.
Attrapez-les (presque) tous !
Néanmoins, ce qui fait à mon sens la force du titre, c’est sa re-jouabilité. Tout d’abord, si G-Darius propose quinze niveaux, il ne faut au final n’en parcourir « que » cinq pour en voir le bout, via un système de choix et d’embranchements à la Out Run. Ce qui pourrait sembler au départ amputer la durée de vie a au final l’effet totalement inverse, tant l’envie de relancer la partie pour essayer les autres embranchements ou encore voir les différentes fins est forte.
Ensuite, le jeu propose un système de capture d’ennemis, via les « capture balls ». Ce principe a été introduit par Darius Gaiden (l’épisode précédent), mais il se trouve implémenté de manière beaucoup plus aboutie ici. Concrètement, vous pourrez lancer ces pseudo-pokeballs vers les ennemis, qui deviendront ensuite vos alliés quelques temps. Chaque ennemi capturé vous assistera d’une manière différente (bouclier avant, tir bidirectionnel, tir rotatif…), et la tentation de tous les essayer sera également très grande. Il est même possible, bien que plus difficile, de capturer les semi-boss intermédiaires (mais pas les boss finaux de chaque niveau, tout de même). Vous pourrez aussi les faire exploser ou absorber leur énergie pour charger un « Alpha Beam », un tir surpuissant à l’utilisation ponctuelle et particulièrement jouissive contre les boss (qui disposent du même type de tir).
A propos des autres points du gameplay, G-Darius propose un tir classique avec bombe et bouclier. La puissance de ces éléments peut être boostée via des options à capturer de différentes couleurs (respectivement rouge, bleue et verte – l’option tricolore augmentant tout à la fois). Le titre est jouable seul ou en coopératif. Un tableau de scoring en ligne est aussi présent. Dans tous les cas et encore une fois, la durée de vie de G-Darius HD est plutôt conséquente.
Marées basses et vents violents
Au niveau des soucis, on notera la présence assez régulière de ralentissements parfois importants. Si cet aspect confère au titre une certaine fidélité « arcade perfect » à l’opus d’origine (la légende raconte que ces ralentissements étaient même volontaires, pour faciliter certains passages), cela semble également traduire un portage un peu fainéant. D’ailleurs, au-delà du mode HD et de quelques options sympathiques telles que les désormais fameux succès, les ajouts de cette version sont quasiment nuls. Pas d’interview, d’art-book numérique ou encore de vaisseaux alternatifs par exemple.
L’autre problème, également présent dès le départ, concerne la difficulté. G-Darius se veut plutôt accessible durant les deux ou trois premiers niveaux de chaque partie, puis s’avère assez dingue sur les deux derniers niveaux. Cette courbe de progression traduit bien l’état d’esprit du développement initial, à savoir un pur produit de salles d’arcade et donc un gouffre à crédits pour en voir le bout.