Voilà près de sept ans que le premier donjon-RPG Etrian Odyssey est paru sur la console Nintendo DS (lire notre test). Un jeu que nous avions apprécié pour son côté old-school assumé, même si nous avions regretté un aspect technique un peu trop léger. Avec Etrian Odyssey Untold: The Millennium Girl, Atlus fait un cadeau aux fans de la première heure, en leur livrant un vrai remake. Les nouveautés sont légions et font honneur aux capacités de la Nintendo 3DS.
La nouveauté majeure concerne le mode Histoire. Les développeurs ont eu à cœur, cette fois, de véritablement scénariser le jeu, et de ne plus de contenter de mini-missions qui justifiaient avec plus ou moins de bonheur de plonger dans de tortueux labyrinthes pour aller « casser » du monstre. Reste que ce nouveau scénario ne brille pas par son originalité. En vrac : un jeune guerrier qui débarque en ville pour se faire un nom, des événements inexpliqués sur lesquels il va falloir enquêter, une rencontre fortuite qui va constituer une équipe d’aventuriers et, en point d’orgue, la découverte d’une mystérieuse jeune fille mise en hibernation qui se révélera être amnésique… Pas de doute, nous avons bel et bien affaire à un jeu de rôle nippon !
Néanmoins, la mise en scène étonne par sa qualité. Nous avons le droit à des animations (superbes !) réalisées par le studio spécialisé Madhouse, d’interminables scènes de dialogues, de nouveaux personnages importants qui font leur apparition… Techniquement aussi, Atlus a effectué un travail de titan. Tous les environnements ont été recréés en 3D (même chose pour les monstres) et il est possible d’orienter la caméra comme si l’on promenait le regard devant soi. Question gameplay, cela ne change guère et Etrian Odyssey Untold: The Millennium Girl conserve la caractéristique principale de ses prédécesseurs : la possibilité – non, en fait l’obligation ! – de dessiner sur l’écran tactile de la console le détail des couloirs des labyrinthes, l’emplacement des portes, des coffres de trésors, des objets spéciaux à activer plus tard… Tout se fait au stylet, dans les moindres détails si on le souhaite. C’est certes fastidieux, mais cela ajoute un peu de piment à l’aventure, car dans ce jeu, le moindre petit détail compte. Comme par exemple un étroit passage dans une épaisse végétation… Un vrai clin d’oeil aux fans de donjons-RPG d’il y a 20 ou 30 ans, lorsque l’on dessinait les parcours sur de bonnes vieilles feuilles de papier, case après case ! Notons aussi la possibilité désormais, en matière de déplacements, d’enregistrer des tracés pour les effectuer ensuite automatiquement.
Le niveau de jeu est toujours aussi relevé qu’à l’époque, mais Atlus a eu la bonne idée d’ajouter un niveau de difficulté pour les novices. Nous vous déconseillons de l’utiliser car le jeu n’a pas été ainsi conçu. Par ailleurs, les donjons étant répartis en étages, Atlus a introduit plus de téléporteurs, ce qui nous fait moins tourner en rond. Une nouveauté bienvenue. Terminons ce propos avec un ultime ajout, qui concerne l’évolution des personnages cette fois : les pierre de Grimoire, qui permettent d’enseigner à vos personnages les compétences spéciales de leurs compagnons, voire des créatures rencontrées. Un peu plus de profondeur, cela ne fait jamais de mal.
Les nouveaux venus dans la série se doivent de commencer par cet épisode qui, s’il est proposé à un tarif un peu élevé, propose tout de même près de 50 heures de jeu si l’on veut tout faire et réussir toutes les missions secondaires (amateurs de level up, vous avez du pain sur la planche !). Ensuite seulement, ils passeront à l’épisode Etrian Odyssey IV : Legends of the Titan, toujours sur 3DS, paru fin… 2013. Les fans regrettent forcément le désordre qui règne dans la série, avec seulement trois épisodes localisés sur cinq. Espérons qu’Etrian Odyssey Untold: The Millennium Girl rencontrera un succès mérité et que, dès lors, Atlus mettra en chantier les remakes des deux autres épisodes Nintendo DS, Etrian Odyssey II : Heroes of Lagaard et Etrian Odyssey III, jamais traduits.