Crystal Defenders est sans doute le dernier petit coup de génie en date de Square-Enix. D’abord commercialisé sur iPhone et iPod Touch en décembre 2008 (puis sur le Xbox Live, PSN et WiiWare), le jeu de stratégie nippon s’inscrit dans la nouvelle vague de jeu de type tower defense.
Gils et cristaux, le nerf de la guerre
Comprenez par là que vous vous retrouvez à protéger une zone donnée d’une invasion de créatures. Ces dernières arrivent par vagues successives, il s’agit ici de les éliminer toutes avant qu’elles ne parviennent au bout du chemin et qu’elles ne volent les cristaux que vous gardez précieusement. Pour ce faire, vous avez à votre disposition une bonne dizaine de types d’unités à positionner tout au long du tracé qu’emprunteront les envahisseurs. Évidemment, vos troupes sont limitées, à chaque fois il s’agit de faire au mieux avec pas grand-chose… Vos renforts sont conditionnés par votre trésor de guerre (la monnaie locale, des gils, puisque nous sommes dans l’univers de Final Fantasy). Il en va de même pour augmenter les caractéristiques de vos hommes : dans Crystal Defenders, on ne fait pas du level up comme dans un RPG traditionnel, mais on achète des niveaux supplémentaires. Bref, vous l’aurez compris, l’argent est le nerf de la guerre.
En matière de stratégie, nous sommes servis. Il faut parfois longtemps se creuser les méninges pour déterminer quel sera le meilleur emplacement pour tel archer, ou tel guerrier. Tous vos soldats ont des compétences et des rayons d’action distincts. Un moine par exemple frappera moins fort qu’un guerrier, mais pourra attaquer plusieurs créatures à la fois. Tandis qu’un mage noir sera bien pratique face à des créatures volantes immunisées contre les attaques physiques… Les blancs, quant à eux, font leur boulot habituel : ils soignent. Nous pourrions également vous parler des puissants dragonniers, lourds et lents qui attaquent aussi bien au sol que dans les airs et de bien d’autres choses encore, mais nous vous laissons le plaisir de la découverte.
Réflexion et précision, les clés du succès
Quelle que soit la carte sélectionnée, les vagues d’assaut sont lancées dans un ordre bien défini. Nous vous voyons déjà râler sur ce point : croyez-nous, ce n’est pas du luxe de savoir un peu à l’avance ce qui va nous tomber dessus, car les créatures tombent en masse sur vos troupes et il faut savoir anticiper au mieux les évolutions du champ de bataille. Crystal Defenders mêle du tour par tour et du temps réel, de manière assez naturelle : le temps est figé pendant la phase de placement des troupes. Au moment de l’attaque, on passe en temps réel, mais avec la possibilité de figer le temps manuellement pour opérer quelques ajustements de dernière minute. Par contre, il n’est pas possible de déplacer une unité de votre camp, l’erreur n’est donc pas permise, d’autant plus qu’une victoire se joue parfois à quelques millimètres.
Chaque carte comprend 30 vagues de créatures. La dernière est composée de plusieurs boss dont les caractéristiques vous sont inconnues : il est donc important d’avoir bien équilibré les forces en présence avant, avec un juste milieu entre le corps à corps, l’attaque à distance et la magie. A noter, enfin, qu’un pouvoir ultime peut également être déclenché (une invocation, dans la plus pure tradition de Final Fantasy), mais il vous en coûtera cinq cristaux.
Puissant ou économe, il faut choisir
Revenons sur ces cristaux justement. Nous vous disions qu’ils sont précieux : les conserver vous assurera l’accès à la vague suivante, mais vous permettra également de toucher des bonus d’argent entre chaque vague. Pour résumer : plus il vous restera des cristaux à chaque intermède et plus il vous restera d’argent non utilisé, plus vous toucherez une cagnotte importante en guise de récompense. Bref, on est tiraillé entre l’envie d’avoir à sa disposition une armée forte, et la nécessité d’économiser sur l’instant pour pouvoir dépenser plus par la suite… Sur ce point là, bien vu Square-Enix !
Du côté de la réalisation de Crystal Defenders, il faut bien avouer que le titre ne paie pas de mine. Les graphismes pourraient parfaitement avoir été dessinés pour une vieille console 16 bits et les animations, basiques, ne devraient pas trop vous secouer la rétine. Mais ce n’est pas là que réside l’intérêt du soft : il faut plutôt chercher du côté de la stratégie parfaitement équilibrée et du mix des genres tout aussi réussi. Au final, on se retrouve scotché des heures durant à essayer d’atteindre l’ultime vague pour telle ou telle carte, car l’on sent bien qu’il ne nous manque pas grand-chose…