Il n’est pas simple de définir le genre Crowntakers, tant le jeu utilise certes des mécanismes finalement assez classiques du jeu vidéo, mais les combine également dans un mélange pas ou peu rencontré. Souvent qualifié de rogue-like, nous préférerons parler ici de « T-RPG sur plateau ». Potion magique de bon goût ou artefact indigeste, on vous dit tout.
Car pendant ce temps-là, vos ennemis gagnent en puissance.
Tu me fais tourner. La couronne.
Action. Introduction, textuelle, comme tout le reste, quoiqu’en Français s’il-vous-plait. Dans Crowntakers, personne ne parle mais tout le monde se lit, et le titre se montre parfois très verbeux. Toutefois, à part la plutôt longue (mais dispensable) lecture initiale des instructions et autres informations relatives au game-system, ceci n’est pas très gênant.
Le titre vous met dans la peau le fils d’un souverain enlevé. La famille étant dotée de pouvoirs télépathiques, ce dernier vous contacte en plein rêve et vous demande de voler à son secours. Et c’est parti pour une aventure riche en péripéties et en dilemmes, mais avant tout chronométrée.
Ça a l’air compliqué comme ça. Mais en fait, ça l’est vraiment.
Car il n’est pas simple de se familiariser avec tous les mécanismes entrant en ligne de compte dans Crowntakers, et la première information qui vous est donnée dans le tutoriel concerne le temps qui passe. A peu près chacun de vos actions fera avancer les heures, de jour comme de nuit. Mais à l’issue de chaque journée passée, justement, vos ennemis gagnent en puissance et deviennent plus difficiles à battre.
Il va donc vous appartenir de faire des choix parfois cornéliens parmi d’une part des déplacements, des repos, des combats, des fouilles plus ou moins approfondies, des mini-quêtes annexes, des recrutements de mercenaires… tous coûteux en temps et permettant potentiellement à vos ennemis de se renforcer. Et d’autre part, la possibilitié de rusher le jeu en se limitant aux étapes nécessaires de la quête principale, en gagnant de fait moins d’XP mais aussi en affrontant des ennemis moins faibles. L’équilibre n’est pas simple, mais après quelques échecs cuisants, notre conseil ira plutôt aujourd’hui vers la première option.
Car un autre élément majeur de Crowntakers concerne la vie du personnage : unique. En d’autres termes, s’il meurt, la partie se termine purement et simplement. Autant dire que les tentatives seront nombreuses, mais votre progression n’en sera que plus palpable et plus agréable. A chaque partie et malgré la génération aléatoire des niveaux, on intègre de nouveaux mécanismes, on en arrive à des choix plus pertinents, on va plus loin. Parfois jugé trop difficile, Crowntakers nous semble avant tout exigeant, ce qui est très différent.
Choose your destiny
L’aventure se déroule donc sur des cartes, ou plutôt des plateaux, à embranchements multiples. Un début, une fin. Et entre deux plusieurs chemins que vous emprunterez ou non, selon les choix précédemment évoqués (ainsi que votre intuition et une certaine dose de chance, la carte n’étant que partiellement visible). Les traditionnelles auberges et armureries sont de la partie, tout comme les ennemis disséminés ça-et-là. Mais Crowntakers tente aussi la carte de la fantaisie et de la variété, avec quelques quêtes secondaires et autres mini-choix possibles impromptus. Et ça marche.
Viennent s’ajouter à ce contenu déjà riche, de nombreux éléments du RPG : gestion d’équipe, inventaire, armes, statistiques, compétences spéciales, gemmes et autres améliorations… Comme précédemment évoqué , les combats se déroulent au tour-par-tour. Sans rien révolutionner mais pour autant assez complet à ce niveau, Crowntakers a tout ce qu’il faut pour plaire aux initiés du genre mais aussi à ceux qui souhaiteraient le découvrir – constituant ainsi une bonne entrée en matière, littéralement pédagogique.
peuvent rapidement gagner en complexité.
Mission complete
Du côté de la réalisation, on ne peut pas reprocher grand-chose à Crowntakers. Malgré une variété de décors finalement limitée (seulement quatre), l’esthétique du titre est très réussie et vous met immédiatement dans l’ambiance. Essentiellement textuelles, les dialogues vont toutefois de l’épique au croustillant. Les musiques accompagnent bien l’action, et on se surprend à gigoter sur certains thèmes de combat. Et les contrôles, enfin, sont un régal sur support tactile.
Le titre propose deux niveaux de difficulté, sobrement appelés Facile et Normal. La principale différence concerne l’XP acquise par votre personnage – conservée d’une partie à l’autre dans le premier cas, et tout simplement réinitialisée de l’autre. Si les premières parties sont courtes pour ne pas dire frustrantes, la courbe d’apprentissage est très bonne et il vous faudra de nombreuses heures pour apercevoir le dernier niveau. A noter que le titre propose également un DLC (Undead undertakings), vous invitant à élargir les horizons de votre aventure vers l’univers des morts-vivants.
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