Le premier Capcom Fighting Collection, nous proposait un retour dans les années 90 avec une majorité de jeu des systèmes d’arcade CPS. Capcom était pourtant bien loin d’avoir vidé ses tiroirs. Voilà qu’arrive un second volume, sobrement intitulé Capcom Fighting Collection 2. Cette fois c’est une compilation des huit titres phares de Capcom datant de 1998 à 2004, incluant des jeux issus de l’arcade que ce soit des jeux 2D ou 3D. Une noble intention. Mais derrière la nostalgie, est-ce que tous ces jeux méritaient vraiment d’être ressortis ? Est-ce qu’on a un vrai plaisir de jeu, ou juste un bon souvenir collé dans un écran 16/9 ?
L’arcade à la maison
Dans Capcom Fighting Collection 2, les 8 titres sont tous issus des systèmes arcade de l’époque:
- NAOMI : avec 6 jeux CvS1 Pro, CvS2, SF Alpha 3 Upper, Power Stone 1 & 2, Project Justice
- System 246 : Capcom Fighting Evolution
- ZN-2 : Plasma Sword
La première est bien sur le support emblématique de Sega qui deviendra la Dreamcast, les deux autres sont un peu plus obscure et sont des créations de Namco et de Sony au moment ou la 3D battait son plein. Globalement le rendu visuel est là, respectant aux mieux les graphismes d’origine tout en offrant une haute résolution.
Allez, on regarde ça jeu par jeu, comme une bonne vieille collection Panini où on sait très bien qu’il y en aura toujours 2–3 à coller au fond du classeur.
Power Stone 1 & 2: Les vrais aimants de cette collection
Commençons par les stars évidentes : Power Stone et Power Stone 2. Deux perles de la Dreamcast. Deux titres cultes qui nous rappellent que la baston ne se limite pas à des duels en 2D serrés comme un karaoké dans un placard. Ici, c’est du combat 3D en arène, avec objets, projectiles, et transformations en version « ultra bourrin » dès que vous chopez assez de gemmes.
Jouables jusqu’à 4 pour Power Stone 2, ces jeux sont toujours aussi funs. Pas question ici d’équilibrage à la frame près : c’est du pur chaos joyeux. Et c’est très bien comme ça. Ils ont déjà été ressortis dans diverses collections, y compris sur PSP, mais on ne s’en lasse pas. Leur présence seule justifie presque l’achat de la compilation.
Pour autant cette version ne remplacera pas la version DC qui seul vous permettra de jouer à quatre autour de la meme télé.
Street Fighter Alpha 3 Upper: L’élève appliqué
Je suis plutôt client des Alpha, surtout pour le côté « jeune version » des personnages de Street Fighter. Dans Alpha 3, Capcom pousse la formule avec un casting élargi, des musiques punchy, et surtout les fameux « Isms », ces styles de jeu qui permettent d’adapter son gameplay :
A-ISM : le mode classique avec plusieurs Super Combos.
V-ISM : pour créer ses propres combos.
X-ISM : style brutal à l’ancienne avec un seul Super.
Ça apporte une belle richesse… mais le jeu, déjà à l’époque, souffrait de la comparaison avec Street Fighter III: Third Strike. Aujourd’hui, c’est encore vrai. Alpha 3 reste agréable, souple, mais un peu mou. Il a vieilli gentiment, disons mais reste toujours une bonne proposition d’un Street Fighters et ce dans une version Upper qui est la plus complète
Capcom Fighting Evolution: Le Mugen officiel
Alors là… que dire. Capcom Fighting Evolution, c’est un patchwork improbable, une sorte de Mugen officiel. On y retrouve des personnages venus de tous les coins de Capcom, avec des animations récupérées un peu à l’arrache. La palme revient sans doute à Morrigan, sprite recyclé depuis 1994 (oui, toujours le même) et au dinosaure de Dino Crisis (si, si), qui prend la moitié de l’écran.
On ne va pas se mentir : ça pique les yeux. Les persos n’ont pas le même style graphique, les hitbox sont douteuse, et l’impression générale est celle d’un prototype jamais terminé. Clairement le pire jeu de la compilation.
Plasma Sword: Les sabres en mousse de la baston 3D
Suite directe de Star Gladiator, Plasma Sword tente de marier combat 3D et sabres futuristes. Sur le papier, ça pouvait concurrencer un Samurai Shodown version space opera. En pratique, c’est mou. Très mou.
On enchaîne les coups sans grande logique, les animations sont rigides, et l’ensemble sent la techno-Dreamcast de première génération. C’est joli par moment, mais ça se joue comme deux frigos qui se battent à coups de néon.
Project Justice: Rival Schools 2, C’était mieux dans mon souvenir
Je l’attendais. Je l’espérais. Je l’ai relancé. Et évidemment j’ai déchanté.
Project Justice: Rival Schools 2, est une suite de Rival Schools. C’est l’un des concepts les plus originaux de Capcom. Il s’agit d’un jeu de Baston 3 vs 3 dans une ambiance lycée japonais, avec cheerleaders, profs de piscine et voyous de quartiers. L’idée géniale : chaque combinaison de personnages pouvait déclencher une scène spéciale en attaque d’équipe. Un vrai petit théâtre de castagne.
Mais voilà… c’est lent. Vraiment lent. Le gameplay est englué. On a envie de secouer son stick pour réveiller le jeu. Et c’est dommage, parce que l’univers, les persos, les petites animations contextuelles, tout est génial. Project Justice: Rival Schools 2 en l’état est difficile à rejouer sérieusement aujourd’hui. On se surprend à rêver d’un remaster moderne, plus punchy. Et pourtant j’arrive encore à l’aimer malgré tout.
Capcom vs SNK Pro & Capcom vs SNK 2: Le duel à sens unique
Deux jeux très proches, mais pas à armes égales.
Capcom vs SNK Pro propose déjà un beau crossover, mais limité à deux styles de jeu (Capcom ou SNK). C’est une jolie entrée en matière, mais un peu simpliste aujourd’hui.
À l’inverse, Capcom vs SNK 2 est un chef-d’œuvre de customisation, avec six styles de combat, des jauges personnalisées, et une vraie richesse de gameplay. Seul bémol : l’interface confuse quand on ne lance pas le jeu dans son mode « arcade » natif. En mode VS direct, rien n’est expliqué. Tant pis pour vous si vous ne connaissez pas les grooves par cœur. Mais malgré tout, c’est le meilleur jeu de la collection. Un équilibrage correct, une bonne vitesse, un roster massif, et du plaisir en versus immédiat.
Des jeux anciens mais des fonctionnalités modernes
- Online : parties classées, casuel et modes lobby avec rollback netcode performant
- Modes d’entraînement : hitboxes visualisables, enregistrement d’entrées, commandes simplifiées, accès direct aux super coups
- Extras : classements, filtres graphiques (CRT, bordures, etc.), galerie d’art conceptuel et musiques originales
Une tonne de Bonus et la censure en sus
Pas mal de bonus sont présent dans cette compilation Capcom Fighting Collection 2. Alors certes on est encore loin d’une présentation historique des années Capcom, mais on moins une tonnes de scan et de musique a visionné et a écouté.
un mode musée, avec artworks et croquis et suprême plaisir les différents fournis avec les jeux d’origine les fameux « marquee » qui vous propose les principaux coups spéciaux, personnage par personnage.
Bonne idée donc, sauf que la censure est passée par là. Exit les fesses, les petites culottes, les croquis un peu suggestifs. Certains visuels sont tout bonnement absents ou floutés. Dommage, car c’était aussi une époque, un style, un pan de l’histoire du jeu de baston à la japonaise frais et décompléxé.
Et côté portefeuille ?
C’est là que la compilation devient une vraie bonne affaire. On a fait une petite estimation des prix (évidement toujours subjectif) si vous deviez racheter les jeux à l’unité aujourd’hui, en version Dreamcast, Saturn ou PS2. Globalement on tourne entre minimum 380 $ en loose et 700 $ en version complète. Et la compilation Capcom Fighting Collection 2, elle ? 40 € en dématérialisé (Oui, autre regret l’Europe n’a pour le moment pas eu droit à une version physique). Voilà pourquoi malgré tous ses défauts, c’est un indispensable pour les fans. À moins d’avoir une Dreamcast en parfait état et tous les jeux chez toi, l’option Capcom Fighting Collection est bien plus raisonnable.
Verdict final
Évidemment, certains des titres présents auraient pu rester oubliés tellement ils ont mal vieilli. C’est notamment le cas de Capcom Fighting Évolution et de Plasma Sword ou on voit que les systèmes n’étaient pas spécialement maîtrisés par les développeurs de Capcom de l’époque. On pourrait également ranger dans cette catégorie Project Justice: Rival Schools 2, mais je dois avoué une forte sympathie pour ce jeu dont l’univers « école et uniforme nippon » lui donne un attrait indéniable. Tous ces jeux sont un peu datés dans leur maniement et surtout dans leurs animations.
Même chose en ce qui concerne certains doublons puisque Power Stone 1 et Capcom Vs SNK 1 sont bien évidemment moins intéressants que leurs deuxièmes opus.
Par contre Capcom Fighting Collection 2 inclus TROIS énormes hits
- Capcom vs. SNK 2, le meilleur des deux univers des marques emblématiques des jeux de combat. Contrôles précis, visuels classiques, très bon online
- Street Fighter Alpha 3 Upper est l’une des versions les plus complètes d’Alpha 3 en arcade, idéale pour le versus, bien animé et proposant sept personnages supplémentaires par rapport à la version de base.
- Power Stone 2, un jeu 3D en arène avec objets interactifs à se fracasser dessus, très divertissants. Le 2 brille avec son mode combat à quatre.