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Jeu de Cartes

🎭 Heroes: Love to Lie – Le bluff, c’est la vie (ou presque)

Ah, Heroes: Love to Lie. Ce jeu de cartes et de rôles cachés à l’apparence sympathique, qui va en fait détruire vos amitiés autour d’une table en moins de 20 minutes. Enfin, si tout se passe bien.

Conçu par Karen Nguyen et David Carmona, illustré par Vincent Lefèvre (alias Ptitvinc), Heroes: Love to Lie est un jeu français édité par Unfriendly Games et distribué par Blackrock Games. Il est prévu pour 2 à 5 joueurs, mais autant le dire tout de suite : c’est à 4 ou 5 joueurs qu’il prend toute sa saveur.


Un jeu de rôle caché… mais avec des héros

Le pitch est simple. Chaque joueur incarne un héros caché, tiré d’un paquet contenant des archétypes très variés : du chevalier cupide au géant bagarreur, en passant par l’elfe espiègle, le mage ou encore l’exorciste intuitif. Chaque héros possède deux pouvoirs :

  • Un pouvoir de base, gratuit, que vous pouvez activer sans condition.
  • Un pouvoir spécial, plus puissant, qui nécessite de dépenser des gemmes d’énergie (des gemmes très jolies au passage).

Votre objectif ? Être le premier à atteindre 4 points de notoriété… ou être le dernier héros en vie. Oui, on peut aussi gagner en éliminant tous les autres. C’est vous dire l’ambiance.


Deux chemins, une seule fin : la baston

Au départ, vous pensez faire les choses bien. Vous vous dites : « Je vais affronter quelques monstres tranquillement, gagner ma réputation dans l’honneur et la dignité. » Mauvaise idée. Les monstres sont trop puissants, ça prend un temps fou, et pendant ce temps-là, vos adversaires sont déjà en train de s’accuser mutuellement et de s’entretuer dans la joie et les éclats de voix.

C’est là que le cœur du jeu se révèle : le bluff.

Car à chaque tour, vous pouvez :

  • Soit piocher une nouvelle carte héros et garder l’une des deux (comme dans Love Letter),
  • Soit jouer une action correspondant au héros que vous avez en main… ou prétendre le faire. Eh oui, vous n’êtes pas obligé de dire la vérité.

Et c’est là que tout bascule.


Mentir, contrer, confronter

Bluffer, c’est l’âme du jeu. Et plus c’est gros, plus ça passe. Le souci ? Si un autre joueur pense que vous mentez, il peut vous confronter. S’il a raison, vous perdez un cœur (vous n’en avez que deux). S’il se trompe, c’est lui qui en perd un. Et si vous bluffez avec un héros déjà dans les mains d’un autre joueur, votre mensonge ne tiendra pas longtemps…

Le système est simple, mais d’une efficacité redoutable. Les confrontations s’enchaînent, les joueurs changent de héros en douce, tentent des coups fourrés, prennent des risques. Et très vite, on se retrouve à jouer plus contre les autres que contre les monstres.

Lors de notre partie à 4, on a tenté la méthode “propre” une fois. Puis on a compris. Et c’est devenu un pugilat joyeux, où la tension montait à chaque action. Bluff, contre-bluff, regards en coin, menaces ouvertes. En 15 minutes, c’était plié. Et on en a relancé une autre dans la foulée.


Un matériel d’exception pour un petit prix

Ce qui frappe aussi, c’est la qualité de la boîte. Pour moins de 20 €, vous avez :

  • Des cartes au format tarot, grandes, solides et illustrées avec soin,
  • Des protège-cartes inclus, parfaitement adaptés (et ça, c’est rare),
  • Des gemmes pour les pouvoirs,
  • Des jetons cœur en bois,
  • Des pièces de gloire en métal.

On sent que l’éditeur veut que vous gardiez ce jeu longtemps. Ce n’est pas une production cheap, c’est une édition finolée, pensée, soignée. Un rapport qualité/prix quasi imbattable.


Scalabilité : tous les nombres ne se valent pas

Si Heroes: Love to Lie peut se jouer de 2 à 5 joueurs, on comprend rapidement que toutes les configurations ne se valent pas. À 4 joueurs, l’équilibre est excellent : chacun a le temps d’observer, de bluffer, de tenter une stratégie plus posée ou au contraire d’entrer dans le conflit dès les premiers tours. À 5 joueurs, le jeu prend encore plus d’ampleur : l’affrontement direct entre joueurs devient un peu moins immédiat, ce qui peut laisser le champ libre à ceux qui souhaitent jouer plus « propre », en misant sur la réputation plutôt que sur l’élimination. C’est aussi une bonne façon de varier les approches selon la dynamique du groupe. En revanche, à 2 joueurs, le jeu perd en intérêt. Tout devient trop lisible, prévisible, et l’aspect bluff, qui est pourtant le cœur du système, perd de sa saveur. Il manque cette tension sociale permanente qui fait tout le sel du jeu à plus nombreux.


Mise en place express

Trois minutes, montre en main :

  • Distribuez une carte héros par joueur,
  • Placez deux jetons cœur devant chacun,
  • Dévoilez deux monstres au centre,
  • Formez une pioche.

Et c’est parti pour le carnage.


Petit guide pour les débutants : bluffer, mais pas trop

💡 Conseil n°1 : Lors de votre première partie, soyez prudent. Les autres vont chercher à tout contrer.
💡 Conseil n°2 : Lors des parties suivantes, bluffez dès le premier tour. Vos adversaires penseront que vous êtes un joueur « clean ».
💡 Conseil n°3 : N’oubliez jamais que certaines cartes sont uniques. Si vous bluffez sur un héros déjà sorti, vous êtes grillé.
💡 Conseil n°4 : Il n’y a pas de technique absolue. Le jeu est aussi social qu’intuitif. Observez, adaptez-vous, mentez.


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Mis à disposition par l’éditeur : Non
Image de Manoloben

Manoloben

Enfant des années 80, joueur jusqu'au bout des doigts. Si vous retrouvez du Julien Clerc dans ce texte? Bravo! Amateur de RPG (tout type) et clairement fan de Sega. Manoloben reste un touche à tout. GP32, NeoGeo Pocket, N-Gage et aujourdhui Evercade sont passées dans ses mains.

Disponibilité

Age conseillé

Nombre de joueurs

Thèmes

Editeurs/Auteurs

Pas d'anecdote

Avis sur
Heroes Love to Lie

★Génial★

Heroes: Love to Lie fait partie de ces jeux qui ne paient pas de mine au premier abord, mais qui dévoilent très vite tout leur potentiel une fois autour de la table. Avec ses mécaniques de bluff redoutablement efficaces, son rythme nerveux, et sa qualité d’édition franchement au-dessus du lot pour le prix, il coche quasiment toutes les cases du bon petit jeu de cartes qu’on ressort encore et encore. On y entre pour affronter des monstres, on y reste pour affronter ses amis. Et ça, c’est souvent le signe que le jeu a bien fait son travail. Un excellent choix si vous aimez les confrontations sociales, les coups fourrés, et les parties qui dégénèrent (gentiment) autour d’une table. On recommande chaudement, surtout à 4 ou 5 joueurs.