L’histoire de Steel Assault est aussi chaotique que son univers. Initié via un Kickstarter et développé par le studio Zenovia Interactive, il aura tout de même fallu attendre six ans pour le voir distribué par Tribute Games, puis débarquer sur Nintendo Switch. Il constitue également une mise en bouche pour le beat them all TMNT : Shredder’s Revenge, à venir et développé par le même studio.
Probotector ver. 2021
Steel Assault annonce la couleur dès son lancement, avec son affichage 4/3 et son filtre CRT. Ici, on joue dans la cour du rétro, dans l’ère 16-bit et Super Nintendo pour être plus précis. Il est même possible d’activer un synthétiseur FM pour les musiques, histoire d’être totalement dans l’ambiance. Et sur ce plan, il faut reconnaître que c’est une réussite totale. La direction artistique cyberpunk et robotique est soutenue par des graphismes superbes, une animation sans faille, des effets visuels subtils et une bande-son pêchue. Pour une fois, il y a fort à parier que même celles ou ceux n’ayant pas connu cette période pourraient bien succomber.
Le titre propose un scénario adéquat, c’est-à-dire nanardesque à souhait. On y incarne Taro Takahashi, un soldat cybernétique. L’Amérique est à feu et à sang, suite à l’attaque de soldats robots et autres psychopathes équipés de méchas, dirigés par un dictateur fou. Le tout agrémenté de quelques cinématiques statiques en Français, et via différents niveaux organisés sur cinq chapitres. Le challenge assez relevé, fait autant appel à votre adresse qu’à votre abnégation.
Whipped Cliffhanger
Côté mouvements, Steel Assault répond aux standards de base : jeu de plateforme avec double saut, glissade avec frame d’invincibilité et coups au fouet à la puissance légèrement upgradable. La plupart des projectiles ennemis peuvent être éliminés par ce dernier. Originalité notoire et majeure du titre, Taro utilise également une tyrolienne. Concrètement et sur la simple pression de la touche associée, il peut balancer une corde dont les extrémités iront se fixer sur le premier point d’accroche disponible. Quelques variations dans les niveaux, telles que des véhicules (vaisseau, bateau…) ou l’utilisation d’une mitrailleuse, apportent une agréable sensation de diversité.
Ce mélange de Contra et Castlevania à l’ancienne fonctionne plutôt bien, à un détail près. Le double grappin n’est à utiliser précisément que dans deux cas de figure : quelques précipices mortels et les combats contre les boss, d’ailleurs plutôt impressionnants et bien inspirés. Le reste du temps, certains passages sont simplement trop larges ou verticaux pour être parcourus sans cet outil. Sautiller et s’agripper dans tous les sens à quelque chose d’exaltant au départ. Mais on se retrouve rapidement à surtout balancer la tyrolienne à tout va et en diagonale, pour simplement sauter plus haut, ce qui tient plus du réflexe que de la dextérité.
La taille, ça compte
Les niveaux de difficulté sont plutôt bien calibrés. La progression est sauvegardée par chapitre. Dans ce contexte, nous vous conseillerons de zapper directement les modes très facile et facile, sous peine de gâcher l’expérience. La difficulté normale conviendra à la plupart des joueurs, tandis que les modes difficile et arcade satisferont les plus hardcore d’entre vous. Alors, tenons-nous là le nouveau titre légendaire pour les fans de gameplay et d’atmosphère rétro ?
Finalement non, car après l’intérêt finalement limité de la tyrolienne, il est temps d’évoquer le second souci majeur de Steel Assault : sa durée de vie. Une fois ses patterns maîtrisées, ce qui ne prend finalement pas si longtemps que ça, il se boucle en une trentaine de minutes. Même s’il était sorti dans les années 90, ça aurait fait un peu court tout de même, notamment pour son prix de treize euros. D’autant que la replay value est plutôt faible, et que terminer le titre ne débloque rien de bien exaltant (des fonds d’écran supplémentaires…). Si tout ceci présage donc le meilleur pour TMNT : Shredder’s Revenge, espérons que ce dernier sera plus long que son prédécesseur.