Mais que c’est bon! Bon de retrouver la maniabilité et la portabilité de sa PS Vita. 1 grosse année que je ne l’avais pas rallumé. C’est aussi bon de retrouver notre créateur de Retro City Rampage dans son nouveau délire Shakedown Hawaii. Il aura comme à chaque fois pris le temps de faire son joyau, mais quel pied que de rentrer dans son univers déjanté, mais tant proche du notre. Vous pensez que ce test sera un pamphlet pour la sacralisation de Shakedown Hawaii. C’est fort possible, mais je plaide non coupable.
Faut dire qu’une fois encore la barre est haute. Des graphismes 2D léchés, en pixel art qui se respecte, et coloré comme on imagine d’une île paradisiaque. La ville/île vit et surtout elle est blindée de personnes, de trafic, de détails. Au coin d’une rue un touriste, au bord de plage des bikinis ou des surfeurs, des punks, des flics, etc. On ne voit pas de vahinés, mais l’écran fera honneur au reste. Le détail est aussi dans les décors, un grand nombre de bâtiments peuvent être visités hôtel, drugstore, boutique, entrepôt, égouts, villa… c’est d’ailleurs le coeur même du jeu, mais j’en parlerai plus tard.
La maniabilité simple de Retro City Rampage est reprise, on court, on tire, on saute sur la tête des gens et on vole des voitures. Ça rappellera à tous les vieux comme moi, les deux premiers GTA. On reste dans la parodie d’ailleurs avec les fameux barils explosifs chers aux game designers des années 90. Alors bien sûr comme dans GTA on pourra écraser les piétons (c’est mal!), semer le désordre dans les rues à grand coup de grenades ou lance-flammes (attention à ne pas s’enflammer), semer les flics (ou pas), se cacher, etc., mais on peut faire bien plus …
« le jeu se transforme en véritable critique du système capitaliste et la partie gaucho-bobo en moi réagit directe »
Manoloben
GTA 2 rencontre Ganster
Car le titre a « une histoire », bon certes elle démarre façon Carpenter, l’antihéros (vieux, en slip) sur son canapé voit une pub à la télé et se dit que lui aussi peut faire du pognon. Et BAM! Tout s’enchaine … On commencera par se faire un ennemi juré, trafiquer du RedBull, faire des publicités ridicules, tenter de survivre à des jeux de téléréalité, se faire arnaquer par des Sharewares, je ne peux pas tout vous décrire sans vous gâcher le plaisir de jouer, mais c’est blindé d’ingéniosité. Mais surtout de référence à notre vie de tous les jours, ça crée d’ailleurs directe un lien avec le personnage, puisque vous vous êtes forcement un jour retrouvé dans sa situation, je vous pari une bière à la Gamescom.
Résultat, le jeu se transforme en véritable critique du système capitaliste et la partie gaucho-bobo en moi réagit directe (ah, je vous rassure Air-Gaming n’a pas d’appartenance politique). Oui notre système est devenu ridicule, on vous bloque volontairement une feature dans un logiciel pour vous faire payer plus. Sur votre PC ou Console alors que vous l’avez payé on vous inflige des publicités, et on a des cartes de fidélité pour tout et n’importe quoi … Et c’est ça que dénonce intelligemment Shakedown Hawaii, comment en manipulant les gens vous pouvez devenir le numéro 1 d’une ile qui pourrait tout aussi bien être le monde. Même son édition collector est un vol pur, mais assumé (50€ pour avoir une figurine dégueulasse et minuscule, ils sont fous!). Alors certes on rajoute sur ce discours des trucs « funs » mais surtout illégal comme l’extorsion, le vole, le recel, etc… c’est une excuse pour vous placer un mini-jeu toujours bien venu et rafraichissant.
Comme Shakedown Hawaii n’est pas avare en contenu, vous aurez la possibilité dans l’histoire de jouer 3 personnages, de vous mesurer sur des tueries de masse aux autres joueurs du monde entier, de rechercher votre chargeur de téléphone, et de voyager dans le monde entier. Vous en voulez plus? La bande-son est une tuerie.