Alors que la presse n’a d’yeux que pour la Switch, la 3DS, l’autre console portable de Nintendo, dispose encore d’un catalogue de sorties des plus intéressants. Radiant Historia est initialement un J-RPG Nintendo DS localisé uniquement en Amérique du Nord. De ceux qu’on a mis sur une liste « à récupérer un jour » . C’est donc de manière fort à propos qu’Atlus nous propose une version européenne remastérisée pour la 3DS sous le nom de Radiant Historia Perfect Chronology. Une belle occasion que nous ne pouvions pas manquer.
Radiant Historia Perfect Chronology vous met aux commandes de Stocke, un membre des services secrets du royaume d’Alistel, en guerre avec le royaume voisin de Granorg. Bien sûr quelque chose est pourri dans l’État du Danemark, rien n’est bien clair dans ce conflit et vous irez de (petite) surprise en surprise dans ce jeu de rôle au tour par tour.
La particularité de Radiant Historia, est votre possibilité de modifier l’histoire, matérialisée dans les niveaux par un livre. Celui-ci vous permet de sauvegarder et surtout vous téléporter aux moments clés d’épisodes vécus de manière à expérimenter plusieurs variantes. Concrètement, vous avez en fait deux histoires parallèles qui se recoupent, ainsi que plusieurs histoires alternatives.
Vous avez également accès à un donjon d’exploration, composé d’une section dite Vault of Time spécialement créée pour Radiant Historia Perfect Chronology mais honnêtement, l’ensemble n’apporte pas grand-chose si ce n’est de vous permettre d’accumuler de l’expérience, des techniques spéciales et autres objets pour l’ensemble des sept personnages jouables.
Les deux branches scénaristiques, chaque livre bleu est accessible par téléportation temporelle.
Ce petit procédé narratif donne une véritable dynamique à un scénario correct, mais plutôt convenu dans ses mécaniques et ses rebondissements. On se surprend d’ailleurs a essayer la totalité des embranchements pour avoir le plaisir de débloquer les différentes voies sans issue et autres fins plus ou moins tragiques (et plus ou moins cohérentes aussi) d’autant que certains choix paraissaient initialement assez anodins. Ainsi, certaines remarques ou choix influenceront directement vos coéquipiers. Heureusement, l’impact est immédiat et ne vous oblige pas a refaire toute une section du jeu.
Mais cette sensation de liberté (relative) ne serait rien sans un solide système de combat au tour par tour.
La victoire commence par une organisation des combats bien ordonnée.
D’abord vous avez le cycle des dix prochaines interventions entre votre équipe et vos ennemis sur le 2e écran de la 3DS, avec la possibilité de changer l’ordre d’intervention. Vous pouvez ainsi regrouper deux ou trois attaques des membres de votre équipe pour accroitre leurs effets (par exemple après avoir projeté un ennemi dans les airs, le coup suivant aura plus d’effet). Si vos trois unités sont sur la même ligne de combat, vos adversaires sont disposés sur un damier de neuf cases (en trois lignes de trois).
A première vue, on ne voit pas spécialement la nouveauté… Avant de se rendre compte que les emplacements ont un impact. Ainsi, les adversaires au premier rang frappent plus fort (mais du coup vous aussi) et inversement pour la dernière ligne. De même, les unités ennemies peuvent choisir de prendre une formation particulière qui leur octroie des bonus. La seule solution est alors de casser cette formation en repoussant ou projetant sur les côtés un ou plusieurs ennemis. Selon ce procédé, vous pouvez également maximiser vos attaques en regroupant plusieurs ennemis sur une zone et leur faire subir des dégâts de groupe.
Seul petit revers qui vire au petit « défaut », si vos attaques se suivent, vos personnages s’acharneront sur un ennemi déjà mort et ne basculeront pas sur les autres adversaires survivants.
Radiant Historia Perfect Chronology version 3DS dispose de graphismes beaucoup plus fins que sa version d’origine, pour autant les décors sont encore clairement datés et sont très typé DS / Super Nintendo. Les illustrations des personnages ont toutes été refaites dans un style peut être un peu plus manga, mais avec un rendu beaucoup plus fin.
Les nouvelles illustrations des personnages sont réussies.
On en profite ici pour souligner la politique commerciale de l’éditeur Atlus qui donne une impression de gagne-petit en proposant un DLC des anciennes illustrations de personnage à… 2,99€. Bien sûr, le reste des offres est à l’avenant alors que vu l’ancienneté du titre, on aurait aimé avoir l’ensemble des DLC directement dans la cartouche.
Par contre une très bonne surprise vient du doublage quasi complet des dialogues en anglais, avec un jeu d’acteur extraordinaire de surcroît. Cependant, comme le jeu n’a pas été traduit, il vise un public anglophone. Globalement assez compréhensible, il n’est cependant pas toujours évident de s’y retrouver notamment dans les nombreuses mini-quêtes qui nécessitent des allers-retours dans le passé. La musique, réorchestrée pour l’occasion, donne des airs de Legend of Mana au titre. Et pour cause : il s’agit du même compositeur.
Derniers détails. La position de la caméra a été légèrement remontée. Concrètement, vous avez une meilleure visibilité lors des déplacements, et donc la réelle possibilité d’éviter vos ennemis qui sont visibles dans les niveaux. En revanche, on notera l’absence totale de rendu 3D pour cette version.