Ah, Nightmare Busters… ce nom vous dit peut-être quelque chose, surtout si vous traînez vos guêtres dans les tréfonds du rétrogaming. Ce jeu, jamais sorti officiellement sur Super Nintendo, est devenu une légende urbaine à lui tout seul, qu’une poignée de joueurs adeptes de l’émulation ou des cartmods ont pu joué. Et voilà qu’en 2025, boum ! Une démo sort pour un éventuel remake, portée par Pix’n Love Games, prête à ressusciter ce mythe sur consoles next-gen via un projet Kickstarter. Forcément, ça sent soit le rêve éveillé… soit l’arnaque bien emballée. Il fallait que je m’y colle !
Le vrai cauchemar : les graphismes
En tant que grand fan de Nightmare Busters , quand j’avais chopé le cartmod à l’époque, la qualité des sprites 16 bits te défoncaient les yeux (dans le bon sens). J’attendais ce remaster avec une impatience teintée de crainte. Et autant être honnête : dès les premières images, j’ai préféré me retenir de râler tout de suite, histoire de tester manette en main avant de partir en croisade. Et, il faut le reconnaître, certains éléments ne sont pas à jeter. Par exemple, le fait que tout soit dessiné à la main donne une vraie patte graphique au jeu, notamment sur les arrière-plans qui, eux, s’en sortent franchement bien. Mention spéciale également aux effets de lumière dynamiques et aux changements de plan, qui apportent une petite touche cinématique très réussie !
Cependant (et là, ça va piquer) le design des personnages m’a laissé plus que dubitatif. Enfin non, soyons clairs : je les trouve moches, là où les sprites originaux étaient littéralement sublimes. Ce n’est plus du « remaster », c’est du « remastoc » façon jeu flash des années 2000. Les ennemis eux aussi m’ont donné cette sensation désagréable en jeu…Pour comparer, on est à des années-lumière du travail de Lizardcube sur Wonder Boy, qui avait réussi un vrai lifting respectueux et surtout réussi. Heureusement, dans ce marasme graphique, le boss de la démo se défend plutôt bien avec des effets de fumée, de vitesse ou de feu qui ont été bien foutus. Quant à l’animation globale ? On va dire que c’est fluide, sans plus, mais bon, le jeu est encore en développement, alors on va être gentils… pour l’instant. En bref, premiers pas, premières déceptions, et c’est dommage pour un jeu qui partait pourtant avec un sacré capital auprès des rétrogamers.
Un gameplay « nextgen »
Passons maintenant au gameplay ou l’espoir pouvait encore venir des sensations, manette en main. Et là, surprise : ça ne commence pas trop mal. Pour rappel, le Nightmare Busters original sur Super Nintendo, c’était du brutal, de l’arcade pure et dure. Un jeu qui ne te tenait pas par la main, mais plutôt par la gorge : t’apprends les patterns ou tu crèves. Et c’était précisément ça, le kif : chaque niveau passé, c’était une petite victoire.
Ici, les équipes de Aurora Game Studio ont visiblement décidé de faire un peu plus soft. Le jeu veut être plus accessible, et ça se ressent tout de suite avec une multitude de « nouveautés » d’aujourd’hui mais à l’apport important. Par exemple, on aura un tir en huit directions au lieu de quatre, on peut tirer pendant qu’on avance ou encore la possibilité de locker ta direction de tir pour mitrailler tranquille. Clairement, c’est plus confortable. Mieux encore, ils ont ajouté une attaque au corps à corps et un mode de tir automatique et, cette dernière option, pour nos vieux doigts est très positive. Autant d’options qui rendent le gameplay plus souple, plus moderne. Et franchement, si on avait eu ça à l’époque, calé dans une cartouche 16 bits avec les graphismes d’origine… on tenait probablement le banger rétro de la décennie !
Mais voilà, à vouloir moderniser le tout, on perd un peu l’essence arcade du titre, ce petit goût de 3 Wonders, ce feeling unique du die & retry. Là, c’est plus propre, plus fluide, oui… mais aussi un peu plus générique. Cela dit, on ne va pas tirer à boulets rouges trop vite : le jeu est encore en développement, et avec une campagne Kickstarter qui arrive sous peu, on peut toujours espérer que le gameplay soit peaufiné pour retrouver un peu de ce sel d’antan. En tout cas, les bases sont solides, il ne reste plus qu’à mieux habiller l’ensemble
Le songe d’un jeu culte optimisé
Pour conclure, cette démo avait pour but clair de donner envie de soutenir le projet sur Kickstarter. Et honnêtement, chez moi, la sauce n’a pas pris. Je n’ai pas été « hypé » au point de sortir la CB pour un jeu qui, à ce stade, ne me vend pas du rêve… surtout si la version Switch s’annonce downgradée pour un jeu qui n’a rien d’un mastodonte technique. Bref, je garde mon argent en attendant une hypothétique sortie réussie en démat. Sur les réseaux sociaux, beaucoup semblent plus intéressés par la cartouche SNES en version collector que par le remake en lui-même, et l’équipe de développement communique également beaucoup sur ce point, ce qui en dit long…Quand on parle plus de la boîte que du contenu, ça sent déjà un peu la banane.