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KARMA: The Dark World, une histoire déstabilisante

Comme d’habitude, un trailer complètement barré passe sous mes yeux et là, direct, je balance à mon pote Manoloben : « Celui-là, faut que je le teste !« . Forcément, il me répond qu’il a fini à genoux après avoir torché la démo à la Gamescom, tellement c’était « barré ++« . Il n’en fallait pas plus pour que je me lance tête la première dans Karma : the dark world, un jeu dont je ne connaissais absolument ni l’histoire ni le gameplay. Résultat : j’ai découvert un ovni vidéoludique totalement par hasard… et un peu grâce à Manoloben aussi, loin des styles de jeux que j’ai l’habitude d’aborder.


Un monde totalitaire et obscur

Bienvenue dans le monde « merveilleux » de Karma, un jeu où Orwell aurait pris du Tramadol. On incarne Daniel McGovern, agent modèle d’un “Bureau de la Pensée” (ça annonce direct l’ambiance), envoyé enquêter sur une scène qui va faire déraper tout le système. On se retrouve sous une dictature des années 80, façon Corée du Nord, avec une société de castes inspirée de l’Inde et un peuple shooté aux boissons chimiques pour les museler. Le tout est chapeauté par la Leviathan Corporation, une entité qui surveille tout, tout le temps, jusque dans ton slip. Franchement, on est sur du Big Brother +++.

Et là, tu te dis : “OK, encore un jeu sur une dictature futuriste…” Sauf que non. Ce qui frappe, c’est la subtilité du propos, le malaise permanent, et le fait que les devs viennent de Shanghai. Oui, Shanghai. Les mecs posent des bombes narratives là où d’autres font sembler de dénoncer. L’histoire centrale est magistralement écrite et, dès le début, ça te prend au ventre sans jamais te lâcher. Pour être honnête, je n’avais pas ressenti autant de malaise depuis Resident Evil 3 sur PS1. Et sans spoiler, dis-toi juste que tu vas remettre en question à peu près tout ce que tu crois savoir sur l’ordre, la liberté… et la notion de choix. Bref, l’histoire et son lore sont LE point fort du jeu !


Un choc graphique et auditif

Graphiquement, Karma envoie du lourd, et ce, même sur un PC relativement ancien (2-3 ans). Avec les options à fond, c’est simple : t’as l’impression d’avoir un vrai jeu PS5. La vue à la première personne fait bien le taf, avec une immersion totale dans cet enfer vintage baigné de néons et de paranoïa. Les textures retranscrivent parfaitement les années 80 , et les personnages transpirent d’émotions, de réalité de part leurs graphismes ou leurs animations…

Plus t’avances, plus le jeu se transforme graphiquement en cauchemar sous acide. Un coup t’es dans un monde lisse façon Journey, comme si nous étions dans une journée classique familiale dans les années 80. Puis, d’un coup, on se retrouve dans un monde cauchemardesque ou délirant façon film d’horreur. Sans spoiler de nouveau, le début du jeu aura davantage un aspect psychédélique et la seconde moitié du jeu tendra faire l’horreur. Les cinématiques t’arrachent la rétine (dans le bon sens) et renforcent ce malaise visuel constant. Et avec un casque, cette immersion devient également sonore : pas de VF, mais une VOST soignée, avec une ambiance sonore qui colle parfaitement à cette direction artistique aussi flippante que réussie.


Quand P.T. joue avec vous

Niveau gameplay, Karma joue clairement la carte du walking simulator. On explore à la première personne, avec cette ambiance poisseuse qui rappelle le regretté et défunt P.T. Le rythme est lent, pesant, mais jamais chiant, car on est toujours occupé à fouiller, activer des terminaux ou gérer un inventaire limité. Mention spéciale aux petites énigmes, old-school comme dans Resident Evil 2 ainsi qu’autres différents notes que vous trouverez sur votre passage. Certes, en terme de jeu, cela n’apporte rien mais ça ajoute énorment de lore.

La deuxième partie du jeu vient casser cette routine tranquille pour balancer un « mode » façon Project Zero horrifique. Toujours en vue subjective, mais cette fois avec du stress, de l’action, et cette impression bien sale d’être seul face à ses démons. Oui, c’est dirigiste. Oui, parfois on a l’impression d’être tenus par la main comme un enfant perdu à Disneyland. Mais honnêtement, cette montée en tension progressive te scotche à l’écran, et ce changement de rythme bien dosé évite la lassitude.


Une absence de rejouabilité

Côté durée de vie, comptez un peu moins de sept heures, et encore, en prenant votre temps. C’est honorable même si cela m’a un peu fait penser à un prologue d’un jeu de Hideo Kojima. Cela dit, un bug lors de mon test (merci la mise à jour surprise) m’a forcé à tout recommencer depuis zéro. Et là, révélation : tout est méga scripté, ultra dirigiste, et chaque action est pré codifiée donnant une mauvaise sensation de jeu de couloir, comme dans une dictature me direz vous. Au second run, j’avais plus l’impression de regarder un let’s play que de vraiment “jouer”.

Alors oui, l’expérience est marquante, dérangeante, presque traumatisante. Mais une fois la claque encaissée, l’envie d’y retourner est proche du néant. Pas de New Game +, pas de choix multiples, pas de fins alternatives : juste quelques objets à la con à trouver pour les acharnés. En gros, Karma, c’est une histoire incroyable emballée dans un gameplay accessoire.

Mis à disposition par l’éditeur : Oui
Image de VTG

VTG

Vintage, quadra seino marin, père de deux monstres. Biberonné à la ps1 et aux consoles portables, j’oscille entre ma période rétro et les nouvelles technologies. Adepte du troll et du bon mot, j’aime partager mes galéjades.

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Pas d'anecdote

Avis sur
KARMA: The Dark World

★Excellent★

Karma est une très belle et très flippante expérience narrative mais avec une rejouabilité inexistante.