Dokuro ? Il y a fort à parier que mis à part les férus d’import japonais, très peu de joueurs avaient entendu parler de ce platformer/puzzler, exclusif à la PS Vita. Et pourtant, après quelques heures de jeu, nous pouvons l’affirmer haut et fort : il gagne à être connu !
Avant toute chose, signalons que Dokuro est le dernier né des jeux Game Arts, le talentueux studio japonais. On lui doit déjà des monuments du jeu vidéo – et plus spécifiquement du RPG – tels que Lunar ou Grandia. Récemment, il s’est illustré avec Ragnarok Odyssey sur PS Vita, l’une des meilleures ventes de la console à ce jour. Alors forcément, lorsque l’on voit le studio s’essayer à un Dokuro, on est un peu surpris.
Dokuro est une sorte de conte mignon et fantastique à la Tim Burton. D’emblée, le décor et l’ambiance sont plantés. Une jeune princesse est enlevée par un seigneur noir. Son malheur touche l’un des sbires de l’affreux, Dokuro, un petit squelette qui fait bien de la peine à voir. Contre toute attente, il décide de faire en sorte que la princesse puisse s’échapper du château. Seulement il y a un hic : la donzelle est profondément stupide, et notre ami va devoir la prendre par la main pour l’aider à s’en sortir. Et ce n’est pas qu’une image…
Pour bien saisir le concept de Dokuro, imaginez la rencontre entre Lemmings et The Lost Vikings. Lemmings, parce que comme nous le disions, la princesse a autant de jugeote que les célèbres rongeurs : elle avance sans se poser de question, jusqu’à rencontrer un obstacle ou un danger. Et encore, dans 90 % des cas, elle n’en aura pas conscience… La comparaison avec The Lost Vikings vient de fait que Dokuro a le pouvoir de se transformer temporairement en prince charmant et que dans ce cas, il dispose de compétences différentes… Comme celle de porter la gourdasse où bon lui semble. Ou bien encore sortir une épée de son fourreau pour occire ses ennemis, en général pénibles, agressifs et résistants. Pour les (nombreux) boss, c’est pareil, mais en pire.
Dès les premiers niveaux, on se rend compte que sortie la princesse du château sera une longue, très longue aventure, parsemée de succès et d’échecs. Surtout d’échecs en fait. La demoiselle sera écrasée, mangée, brûlée vive, précipitée dans l’abîme, et nous en passons des meilleures. Le plus terrifiant reste sans doute les nombreux passages où vous mourrez parce que la princesse aura marché sur un interrupteur hors de vue… Avec Dokuro, il faut savoir rester zen ! Fort heureusement, les checkpoints sont fort nombreux. En fait, le jeu de Game Arts est un vrai jeu vidéo à l’ancienne comme on les aime, avec la difficulté qui va avec. Comptez une bonne dizaine d’heure pour terminer les 16 niveaux proposés, et encore plus pour attraper tous les petites bonus planqués ça et là. A 15 € le jeu, c’est plus qu’acceptable.
Abordons maintenant le (seul) point qui prête à discussion : le style graphique et sonore. Le rendu visuel est « crayonné main », avec un peu de naïveté. Le résultat est plutôt sympathique, mais ne sera clairement pas du goût de tout le monde, d’autant plus que certains éléments paraissent un peu « délavés ». La palette de couleurs choisie est un peu triste aussi, mais c’est un choix artistique. La bande son, quant à elle, est totalement décalée et en parfaite adéquation avec l’univers proposé. Notons pour finir l’utilisation inattendue de l’écran tactile : il sera possible de dessiner du bout du doigt des éléments du décor avec une craie magique, par exemple une corde. Une autre craie sera utile pour dessiner une mèche (et faire exploser un baril de poudre, par exemple). Ce n’est guère original, mais c’est ponctuel et tout à fait le bienvenu.