On se souvient encore de la Gamescom 2013. Au cours de la conférence de presse de Sony, l’annonce de l’adaptation de Borderlands 2 sur PS Vita fut faite. Elle fut accueillie par une acclamation de joie, mais aucune information ne circula quant à la date exacte de sortie du titre. C’est en mai de cette année seulement que le jeu, adapté par les « bons soins » d’Iron Galaxy Studios, est arrivé dans les bacs et ce, sans tapage médiatique particulier. Un constat de mauvais augure ?
Borderlands 2 étant disponible depuis bien longtemps sur PC et consoles de salon, vous savez sûrement déjà qu’il est un jeu d’action-RPG, une pépite pleine de folie, de combat nerveux, de boss énormess et de loot (butins à collecter). Un must-have qui a eu le droit à des lots de DLC délirants. La bonne nouvelle, c’est que six packs de contenus additionnels sont intégrés dans cette version PS Vita. La mauvaise, c’est qu’il vous faudra les télécharger grâce à un code fourni dans la boîte. Cela rend la revente d’occasion du jeu très difficile. A cela s’ajoute, dès le premier lancement du jeu, une mise-à-jour de 300 Mo. Autant vous dire que l’ensemble est particulièrement gourmand en place sur la carte mémoire.
Mais tout ceci pourrait être excusable si Borderlands 2 était exempt de défaut majeur. Hors, ce n’est absolument pas le cas et l’on sent rapidement une adaptation réalisée à la va-vite. Tout d’abord, lorsqu’on lance le jeu, plus de cinq minutes de chargements et de vérifications sont nécessaires avant même de mettre un pied sur Pandora. On pourrait imaginer que Borderlands 2 est gourmand en mémoire, que la console est au bord du gouffre en raison de son écart technique avec la PlayStation 3… Mais la suite est encore plus étonnante, voire révoltante. On débute l’aventure avec des ennemis quasiment indétectables à longue distance en raison de textures floues, de la palette de couleur et du cel-shading employés.
Dans le même registre, les développeurs n’ont pas cru bon de revoir l’inventaire. On devra donc lire des textes entiers dans une police d’un à deux millimètres sur l’écran de la console portable. La navigation dans l’inventaire subit des ralentissements invraisemblables. On s’agace de ne pas réussir à sélectionner une arme ou une mission… D’ailleurs, d’autres ralentissements sont omniprésent en cours de partie. Attendez-vous donc à des morts stupides, en tombant dans un gouffre par exemple, ce qui vous forcera à reparcourir la carte dans sa quasi-intégralité.
Question contrôles, Borderlands 2 fait appel aux deux supports tactiles de la PS Vita, à savoir l’écran et le touch pad arrière. C’est bien pensé pour les grenades et les coups spéciaux, peu ergonomique pour le combat au corps à corps et pour la course. Mais quand on aime, on ne s’arrête pas à cela, nous direz-vous. Après tout pourquoi pas, cela pourrait encore être acceptable si seulement Borderlands 2 ne subissait pas des plantages intempestifs (rappelons que 5 minutes sont nécessaires à chaque fois pour relancer le jeu). Ces erreurs critiques surviennent souvent au même endroit ou après des sessions de jeu de deux heures. Dans notre cas, il nous a même été impossible de terminer une mission, heureusement secondaire.
Nous pourrions continuer à « encenser » le travail l’équipe de développeurs de cette version PS Vita encore longtemps car les bogues s’enchaînent. Mais à quoi bon ? Au chapitre des grosses déceptions toujours, le mode multi-joueurs, annoncé pendant un temps à quatre, ne peut finalement accueillir que… deux personnes (au lieu de quatre initialement). Dommage !
Ne nous le cachons pas : Borderlands 2 sur PS Vita est à éviter comme la peste et cela, malgré les patchs correctifs mis en ligne ces dernières semaines. Avec un peu de recul, on comprend mieux la faiblesse de la communication autour du lancement de ce jeu et son prix plancher dès le premier jour : 30 euros avec les DLC. Nous aurions préféré un retard de sortie, quitte à ce qu’il soit important, afin de pouvoir jouer à un jeu stable, adapté à une console portable et surtout, terminé.