La vie, en général et vidéoludique en particulier, est plein de surprises. Si on m’avait parlé il y a quelques années d’un nouveau Rail Shooter de Yu Suzuki, j’aurais été sceptique. Et pourtant, c’est la prétention d’Air Twister sur Nintendo Switch aujourd’hui. Sorti à l’origine sur Apple Arcade, ce rail shooter atterrit sur consoles, promettant une expérience de jeu unique à la croisée des genres.
L’Héritage de Yu Suzuki
Air Twister, création du visionnaire Yu Suzuki, a pour ambition de plonger les joueurs dans une expérience mêlant nostalgie et modernité. On parle quand même du pionnier derrière des titres emblématiques comme Space Harrier, Out Run, Virtua Fighter ou encore Shenmue.
Yu Suzuki entend nous offrir une nouvelle interprétation du genre rail shooter, mariant habilement les éléments classiques et contemporains. Spoilons tout de suite notre ressenti : le rendu final est à la fois réussi et… Obsolète.
Princesse Arch et la Quête Épique
Incarnant la vaillante Princesse Arch, les joueurs se lancent donc dans une quête héroïque pour sauver la planète des Needles. Rien de très original, mais les similitudes avec d’autres héroïnes de jeux vidéo sont tout de même vite éclipsées par le style de jeu peu courant, et la mission générale du scénario (rassembler les gardiens royaux).
La direction artistique combine expérience visuelle étonnante et épopée musicale voire lyrique. Evoquant les grandes épopées vidéoludiques, Air Twister n’est pas sans rappeler le certain Rez, en tout cas du côté de l’inspiration. Dans tous les cas et dans un quotidien console bien formaté, on ne peut que souligner la volonté du titre de sortir des sentiers battus. A noter que les textes du jeu sont traduits en Français… Mais avec une telle mauvaise qualité, que leur maintien en Anglais est plus que recommandé.
Jouabilité Immersive et Visuels Surréalistes
Air Twister adopte une perspective arrière à la troisième personne façon Space Harrier, facilitant l’immersion au détriment de la précision. L’approche graphique, teintée de surréalisme, peut dérouter au départ. Mais elle crée une expérience visuelle captivante, au moins lors des premières parties, rappelant les œuvres de Salvador Dali.
Les détails soigneusement conçus et la variété des environnements ajoutent une couche de profondeur au gameplay. Malgré tout, il peut sembler rapidement répétitif et nouveau spoiler : il l’est. Pour briser cette monotonie, Air Twister propose plusieurs modes et défis : Arcade, Rush, Fluffy (récupérer un maximum d’étoiles sans se faire toucher), Extra (plus difficile) et Touch Breaker (toucher des cubes numérotées). Les combats de boss basculent régulièrement à la chevauchée d’animaux alliés façon Panzer Dragoon.
Parcourir le jeu une première fois est assez aisée, en une quarantaine de minutes. Sa durée de vie dépendra donc de votre intérêt pour le genre arcade et les défis de scoring.
Musique Enchanteresse par Valensia
L’artiste Valensia accompagne le monde d’Air Twister avec des compositions musicales envoûtantes. Inspiré par l’opéra, le rock et la fusion, l’environnement sonore évoque des émotions allant de la mélancolie à la rhapsodie lyrique. Pour offrir une expérience auditive complète et souligner l’importance de la musique dans le jeu. De ce point de vue, c’est plutôt réussi. L’album complet est d’ailleurs disponible sur l’Apple Store.
Enfin, il est possible de personnaliser l’apparence de la Princesse Arch avec des tenues, armes et accessoires déblocables. Un petit add-on toujours bienvenu mais disons-le franchement, pas toujours du meilleur goût. Ce point est finalement à l’image du jeu. Si vous gardez un attachement émotionnel fort pour les jeux et le game-system des années 80, vous avez toutes les chances de céder au charme d’Air Twister. Mais si cette époque vous est inconnue ou vous semble dépasser, le jeu risque fort de vous lasser au bout d’un quart d’heure.