Développé par la talentueuse équipe de Rare (Donkey Kong Country, Banjo-Kazooie, GoldenEye 007), Conker’s Pocket Tales était annoncé comme le grand concurrent de Zelda sur Game Boy Color. Ne faisons pas durer le suspense : le héros de Zelda peut dormir sur ses deux oreilles pendant encore quelques mois !
Une histoire digne d’un conte pour enfants
L’aventure commence alors que Conker, adorable petit écureuil roux, organise une fête d’anniversaire pour sa dulcinée, Berri. Malheureusement, un mystérieux malandrin vient gâcher la fête en volant tous les cadeaux et en enlevant la belle. Il n’en faut pas plus pour propulser notre héros dans une quête effrénée à travers divers mondes pour retrouver ses biens et secourir son amie.
Dès les premières minutes, le ton est donné : l’univers de Conker’s Pocket Tales baigne dans une ambiance bon enfant, colorée et presque trop sucrée. Un choix de direction artistique qui tranche radicalement avec le Conker’s Bad Fur Day de la Nintendo 64, bien plus irrévérencieux et adulte. Ici, pas de blagues graveleuses ni d’humour caustique : tout est gentillet, parfois même à la limite du supportable pour un joueur en quête d’une aventure plus mature.
Un bel écrin pour une aventure classique
Graphiquement, Conker’s Pocket Tales fait honneur aux capacités de la Game Boy Color. Le jeu tire pleinement parti de la palette élargie de la console, avec des décors lumineux et variés. L’animation de Conker est particulièrement réussie : le petit écureuil se dandine avec fluidité, et sa queue touffue frétille constamment, ajoutant une touche de vie au personnage.
L’univers s’étend sur six vastes zones à explorer, chacune proposant ses propres défis et énigmes. Si cet aspect open-world pouvait laisser présager une aventure ambitieuse, la réalité est un peu plus contrastée. La structure des niveaux, bien qu’agréable à parcourir, repose souvent sur des allers-retours et des mécaniques de jeu parfois répétitives.
Les ennemis, quant à eux, sont nettement moins convaincants que le héros. Leur design manque de personnalité et leurs schémas d’attaque sont rudimentaires. On sent que l’accent a été mis sur l’environnement et l’animation de Conker, au détriment d’une IA vraiment stimulante.
Un gameplay plaisant, mais un peu trop sage
Côté prise en main, Conker’s Pocket Tales reste accessible et fluide. Le jeu mélange exploration, combats simplistes et résolution d’énigmes, avec une progression qui rappelle les Zelda-like sans en atteindre la profondeur. Conker peut interagir avec l’environnement, collecter des objets et affronter des ennemis, mais l’ensemble reste très linéaire.
Les mécaniques de jeu manquent parfois de variété, et l’absence de réels défis se fait sentir, surtout pour un joueur aguerri. De plus, le level design aurait mérité un peu plus d’ingéniosité pour éviter certains passages redondants.
Un curieux destin pour un écureuil
Conker’s Pocket Tales est une curiosité dans l’histoire du jeu vidéo. Conçu à une époque où Rare cherchait encore à positionner Conker comme une mascotte familiale, il se retrouve aujourd’hui en décalage avec l’image irrévérencieuse qu’on lui connaît grâce à Conker’s Bad Fur Day.
Si le jeu propose une aventure mignonne et bien réalisée pour la Game Boy Color, il reste trop sage et répétitif pour marquer durablement les esprits. Une expérience agréable, mais loin du choc attendu face à un Zelda.