Cela faisait 15 ans que je n’avais pas rejoué à Streets of Rage 2. Quinze ans sans Beat Them All/Up 2D, non, heurement pas ! Déjà parce que certaines perles sont ressorties sur console de salon, et quelques mordus de Beat Them All nous ont sorti des titres magnifiques comme Castle Crusher ou encore Scott Pïlgrim. Mais on ne peut en dire autant de la 3DS, qui n’a eu le droit qu’au premier opus de Streets of Rage dans une version 3D un peu pauvre en nouveauté ou encore Street Gang directement sorti sur Virtual Console Nintendo NES. Bref sur 3DS ce n’est pas la joie ! (contrairement à la PS Vita qui a eu le droit à l’excellentissime Dragon’s Crown !!!). Alors forcément, le 3D Streets of Rage 2, on l’attendait un peu comme le messie.
Il faut dire qu’à l’époque (on resitue pour les plus jeunes – 1992) on ne pouvait espérer avoir un jeu d’arcade dans son salon sans débourser les quelques milliers de francs nécessaires à l’obtention d’une Neo Geo. (plus 1500 francs pour le jeu !). Hors le premier Streets of Rage sorti deux ans plutôt était excellent, mais avait ce côté « production pour console de salon » avec des sprites assez petit, une palette de coup assez faible, et peu de diversité dans les armes. Résultat on aimait le titre, mais cela ne nous empêchait pas de baver (ou de dépenser quelques pièces dans le bar du coin) sur un 64th Street avec ses sprites énormes, Captain Commando et ses flingues/méca ou encore le merveilleux Final Fight. Bref, on le savait la Megadrive ne pourrait pas remplacer une borne d’arcade.
Et là, sort Streets of Rage 2, suite directe de son ainé avec plus de personnages jouables, des sprites refait et beaucoup plus gros, une musique superbe, l’arrivé de coups spéciaux différents pour chaque protagoniste, une interaction poussée en mode 2 joueurs et des boss et demi-boss complètement dément avec une animation divinement faite. (l’homme au Jet Pack, les ninjas, la bête du train fantôme, le karatéka, etc etc… )
Tout le monde s’accorde à dire que c’est une merveille (ce que les journaux de l’époque avaient déjà dit du Streets of Rage 1). Et pour y avoir joué la première fois chez un ami, je crois bien me souvenir que je suis rentré en retard voulant à tout prix le terminer. L’addiction est là, d’ailleurs j’ai bien dû le terminer des dizaines de fois. Alors, autant vous dire que l’adaptation sur 3DS, je l’attendais avec passion.
Et comme un passionné amoureux d’un souvenir, j’ai forcément été un peu déçu. Non pas par le jeu, mais par l’adaptation qui a eu. Certes tout ce qui est proposé est réussi. Effet relief en profondeur ou en premier plan qui donne une meilleure impression que sur son ainé, le Rage Mode qui permet de changer de personnage à chaque perte d’une vie en mode relais (en mode normal, ce n’est possible qu’à chaque Continue), le mode Casual qui permet de mettre à mort chaque ennemi dès l’instant qu’il touche le sol (donc en gros, foire au coup de pied sauté). Après le fan est obligé de remarquer qu’il n’y a que deux versions proposées – International qui n’est autre que la version PAL, et la Japonaise – Dommage, car la version US a des sprites redessinés (quelques-uns) pour convenir à la bien séance (pas de petite culotte visible, pas de fumeur). Et on a fait le tour. Alors oui les features ne font pas le jeu, mais pour un vieux joueur comme moi qui a encore la cartouche dans la Megadrive, hey bien, je reste sur ma faim.
Sinon Streets of Rage 2 n’a pas changé d’un pouce (voir pas pris une ride!), pour notre plus grand plaisir. Ainsi les enchainements jouissifs de « Vatapa » de Axel, ou « Hey » de Blaze sont toujours là, les ninjas vous ennuieront toujours autant, le mode Hard et Hardest sont toujours autant extrêmement dur voir infinissable. Le mode deux joueurs en local bienvenu même s’il faut avoir deux fois le jeu (franchement les gars ?). Sammy alias Skate ne sert toujours à rien et Max est toujours surpuissant. Le jeu est toujours rythmé, rapide et surtout fluide. Les décors nombreux et varié (8 niveaux). La replay-value pour peu qu’on aime le genre est très bonne, car chaque personnage a ses spécificités. Et jouer à deux assure des moments de bonheur, car le friendly fire est activé, et à tout moment un coup mal placé peut venir frapper votre ami.