FAIRY TALE !
Bravely Default c’est le jeu en complète contradiction avec les tendances du moment : un petit studio, Silicon Studio, peu connu du grand public, sort un RPG dans la pure logique japonaise, sans licence et sur Nintendo 3DS… On attend le bide, et on se retrouve avec un des meilleurs RPG de cette console.
La trame est celle de pas mal de RPG japonais, un jeune berger vit paisiblement dans son village quand un énorme affaissement tectonique détruit toute la zone laissant un énorme cratère, le laissant comme unique survivant. Rapidement accompagnés par une vestale épaulée d’une petite fée, de la fille du général ennemi et d’un jeune homme amnésique, ils se lancent dans une vaste quête contre un empire maléfique, et la reconquête de cristaux censés sauver le monde…
La vivacité scénaristique viendra des multiples petites cut scène qui dévoileront les diverses personnalités des personnages comme des ennemis. Bien sur cette histoire bien manichéenne cache une vérité plus contrastée… En tout cas l’excuse est assez dynamique, sauf peut être sur la fin, pour vous enfiler plusieurs donjon sur divers continents.
La mécanique de jeu est particulièrement fine et bien pensée. En effet on vous offre la possibilité d’incarner deux classes en même temps (une classe dominante et une sous-classe) parmi 24 classes. Si beaucoup sont assez classiques (le free-lance, le touche à tout; le moine, pour des combats à mains nues; le mage blanc, pour le soin, etc.) d’autres ont vraiment une utilisation originale (le chevalier noir, qui perd de la vie pour augmenter ses attaques; le maître des potions qui a besoin d’ingrédients, etc.). Comme chaque classe offre plusieurs compétences particulières ainsi que des coups spéciaux à débloquer, sachant qu’il est permis d’associer des compétences de soutien issues de toutes les classes que l’on a débloquées, le jeu ouvre donc sur des possibilités extrêmement larges.
Les déplacements se font en temps réel sur une carte ou dans les donjons, puis pour chaque rencontre d’ennemis non visible, un mode combat s’enclenche avec une vue de profile et du tour par tour. On peut régler de nombreuses options à tout moment, comme l’importance des rencontres des ennemis aléatoires, ou l’enclenchement de sauvegarde automatique.
Au passage on peut également régler les voix en anglais ou japonais ainsi que la langue de traduction (notamment une tres bonne traduction française, car il est toujours bon de signaler quelquechose qui devient de plus en plus rare).
La reconstruction du village du héros.
Un certain nombre de fonctions utilisent le Street Pass. D’abord on peut associer ses amis aux personnages et les invoquer comme soutien dans la partie. Durant le jeu on a également la possibilité de reconstruire le village détruit du héros. On affectera un certain nombre de villageois plus les gens qu’on a croisés ayant le jeu . Ainsi vous aurez accès à des potions et des armes plus puissantes que ceux proposer dans les magasins.
Et enfin derniers points, mais pas des moindres, la réalisation est exceptionnelle. Les personnages sont très bien réalisés, dans un style Kawai et légèrement Super Déformed (tête légèrement plus grosse), avec un rendu des armes et boucliers. Mais un soin tout particulier a été apporté à certains décors, les villes notamment impressionnent avec un rendu très « peinture ». L’effet est d’autant plus saisissant qu’il y a un zoom automatique quand on bouge ou quand on ne fait rien. Le rendu 3D est juste magnifique à ce moment, par contre cette fonction est plus anecdotique dans les autres endroits du jeu notamment les donjons et les combats. Pour ne rien gâcher, la musique est très réussie, et vous accompagne tout du long sans qu’on ait envie de l’éteindre, même après 100 heures de jeu…