Monkey Island, Day of the tentacle, Leisure suit Larry ou encore Les Chevaliers de Baphomet.. Autant de titres qui arrachent quelques larmes aux quarantenaires, en éveillant les souvenirs émus d’un genre ayant connu ses heures de gloire dans les années 90 : le point & click. Et si d’autres titres de légende tels que Grim Fandango et King’s Quest ont récemment tenté la piste du remake ou du reboot, Primordia a de son côté pour une approche totalement rétro. Souvent pour le meilleur, parfois pour le pire.
Ainsi, au lancement du titre, c’est une véritable bouffée de nostalgie qui vient flatter notre rétine. Faible résolution et décors fouillé (malgré un aliasing à gogo) sont au service d’un design cyberpunk sauce Blade Runner plutôt sombre et très réussi. Les univers métalliques de Wormwood Studios, au désert comme à la ville, s’avèrent ainsi de toute beauté pour qui saura les apprécier.
Autre particularité du jeu, plutôt scénaristique cette fois, il n’est peuplé que de robots – y compris nos héros. Oui, « nos », car il est question de deux personnages principaux ici : Horatio Nullbuilt et son droïde de compagnie : Crispin Horatiobuilt (chaque robot portant le nom de celui qui l’a conçu, et l’origine du personnage principal étant inconnu).
L’homme a en effet quitté les lieux et fait office de légende divine, appelée « Grand constructeur ». L’histoire débute alors qu’Horatio et Crispin, menant une existence tranquille à l’écart de la population, se font dérober leur cristal, essentielle source d’énergie de leur vaisseau-habitation. Nous entrainant alors dans un univers post-apocalyptique riche en surprises et en péripéties. Nous ne vous en dirons pas beaucoup plus afin de ne pas gâcher votre découverte. Sachez juste que les protagonistes à la personnalité très marquée, les jeux de pouvoir qui les lient ainsi que les multiples détails parsemant le monde de Primordia seront garants de votre immersion.
Les mécanismes du jeu s’avèrent très classiques, toujours dans le respect du genre Point & clic. Nos héros se promènent, explorent, discutent, ramassent des objets et recueillent des indices ; au service des énigmes et de vos méninges. La difficulté est plutôt bien dosée et les moments de blocage, bien que présents, sont finalement assez peu nombreux. D’autant que certains puzzles peuvent être résolus de plusieurs manières, plus ou moins simples mais aussi plus ou moins gratifiantes.
Objectivement et en 2016 (ou déjà en 2012 lors de sa sortie sur PC), on appréciera le fait que l’équipe de Primordia ait ainsi évité de rallonger artificiellement la durée de l’aventure avec des problèmes tirés par les cheveux… Mais on regrettera que cela n’ait sûrement aussi généré son plus gros défaut, avec une durée de vie de 4 à 5 heures maximum. Qui plus est dans la langue de Shakespeare, anglophobes s’abstenir.
L’ergonomie sied parfaitement au format tactile, avec des menus dépouillés mais efficaces, ainsi que quelques fonctions bien pratiques (on citera par exemple la mise en valeur de tous les objets « cliquables » en maintenant le doigt sur l’écran). Pour des raisons de lisibilité lors de l’exploration, nous vous conseillerons toutefois de jouer essentiellement sur tablette, et non sur smartphone. Enfin, côté sonore, le titre est servi par de somptueuses mélodies un brin mélancolique, et par un doublage de qualité (lui aussi, bien entendu, en Anglais).
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