Avez-vous déjà eu à répondre à la question : « Si tu étais un animal, lequel serais-tu ? » J’imagine que oui. Et vous souvenez-vous de l’animal que vous aviez choisi, et de ce qui avait motivé votre choix ? Personnellement, j’ai souvent changé de réponse, passant du lapin au renard, puis au chat (sans compter mes fantaisies, comme le sublime tamarin empereur!). N’y cherchez pas de significations profondes : je crois simplement que j’aime les animaux mignons. Toujours est-il que lorsque j’ai découvert l’existence d’un jeu dans lequel on incarne un renard, je n’ai pas pu résister à la curiosité. C’est ainsi que j’ai cédé à Spirit of the North, et je ne regrette RIEN !
Des paysages idylliques
Spirit of the North est beau. Sublime, même. On commence le jeu au cœur d’un paysage enneigé, où le bleu clair du ciel côtoie le bleu profond des montagnes et le blanc immaculé de la neige. Au loin, une traînée rouge fend le ciel. D’où vient-elle ? Que signifie-t-elle ? Inévitablement, nous avançons pour en découvrir l’origine. On traverse des grottes de glace et de pierre, des champs, des villages, des temples… et toujours, un émerveillement devant la beauté des lieux. Mais aussi une angoisse, dès qu’ils sont corrompus.
Un level design époustouflant
Il se dégage de Spirit of the North une poésie, un mystère. Rien n’est jamais expliqué avec des mots. Pourtant, à aucun moment on ne se sent perdu. Certaines situations demandent plus d’organisation que d’autres pour franchir un obstacle ou retrouver son chemin, mais jamais cela ne devient frustrant. On comprend naturellement ce qu’il faut faire, même si on ne saisit pas toujours le pourquoi. Pas besoin d’artifices superflus : l’histoire nous guide.
Une histoire touchante
Dans Spirit of the North, on incarne un renard. Et même si nous, humains, avons tendance à projeter nos émotions sur les animaux, il n’est pas si facile de faire ressentir celles d’une autre espèce — surtout dans un jeu vidéo, où le risque est grand que les mouvements paraissent mécaniques. Pourtant, les développeurs ont fait preuve d’une grande créativité : les émotions de notre renard passent par les jappements, les mouvements du corps, de la queue, et bien plus encore. J’ai réellement ressenti de la peine lorsqu’il boitait, visiblement souffrant… et j’ai souri quand il tournait sur lui-même, de bonheur.
Un rite initiatique
À la manière des contes, Spirit of the North se lit à plusieurs niveaux. On peut simplement se laisser porter par le jeu, libérer les esprits des cadavres croisés et purifier les stèles, sans chercher plus loin. Ou alors, on peut se poser des questions : que s’est-il passé pour qu’il y ait tant de morts sur notre route ? Quelle est notre place dans tout cela ? On peut aussi faire des liens avec le folklore nordique qui a inspiré l’aventure. Quelle que soit notre approche, Spirit of the North ne laisse pas indifférent. Et comme les contes, chaque retour dans le jeu révèle un nouveau sens, une signification passée inaperçue. Comme si notre compréhension du jeu grandissait avec nous. C’est l’un de ces jeux qu’il est plaisant de refaire, des années plus tard, avec un regard neuf.
Une pépite musicale
À l’instar de O.W.L. Projekt 2, l’ambiance musicale de Spirit of the North se compose de morceaux qui s’enchaînent presque indépendamment de l’action. Composées par Joseph Gifford, ces musiques sont d’une douceur remarquable, sans jamais être monotones ou fades. Chacune évoque une émotion, un état d’esprit différent. Personnellement, j’associe la légèreté et l’insouciance à Unleashed, les regrets et l’inquiétude à Cold and Distant, etc. Et bonne nouvelle : l’OST est disponible sur YouTube (il suffit de cliquer ici) !
Un jeu (quasi) parfait
Spirit of the North sur PS4 est un jeu sublime, une invitation au voyage et au dépaysement. Les quelques heures qu’il dure sont une véritable bouffée d’oxygène, autant pour les enfants que pour les adultes. Un moment suspendu, hors du temps… comme dans un rêve.