Heart Gear est un manga dont les trois premiers tomes sont sortis entre octobre 2019 et juillet 2020. Puis, plus rien. L’attente, la tristesse, le désarroi, le désespoir. J’exagère peut-être un peu, mais c’est vraiment très frustrant de s’attacher à une œuvre sans savoir s’il y aura un jour une suite. Et puis, un matin d’octobre 2024, le tome 4 paraît. L’espoir revient, vite remplacé par le bonheur de voir le tome 5 sortir en décembre. Et l’année 2025 s’annonce comme celle de la conclusion de la série : le tome 6 en mars, le tome 7 en mai ! ENFIN ! Je ne sais pas qui, chez Ki-oon, a pris la décision de relancer la publication, mais je lui suis infiniment reconnaissante. Laissez moi vous expliquer pourquoi.
Un peu de douceur dans ce monde de brutes
L’histoire de Heart Gear se déroule dans un monde post-apocalyptique, ravagé par une guerre nucléaire qui a décimé la totalité de l’humanité. Deux cents ans plus tard, seuls les animaux et les Gears peuplent ces terres désolées. Les Gears ? Ce sont des machines à l’apparence plus ou moins humaine, conçues pour remplir diverses fonctions : la recherche, l’agriculture, la mécanique… et, bien sûr, la guerre.
Au début du manga, on suit Roue, une jeune humaine élevée par Zett, un Gear spécialisé dans la recherche. Ensemble, ils mènent une vie paisible et insouciante. Lorsqu’ils découvrent par hasard un Gear « nouveau-né » (entendez par là qu’il vient tout juste d’être activé), ils l’accueillent avec douceur et bienveillance. On apprend alors que les Gears ont besoin qu’un humain valide leur « programme de base ». Celui-ci devient leur raison d’être… et donc, d’une certaine façon, leur prison.
Un jour, alors que Zett tente d’apprendre à Chrome à être autonome et à prendre ses propres décisions, le petit groupe est attaqué par un « Insane », un Gear devenu fou. Zett est détruit et Chrome demande à Roue de valider l’ordre qu’il s’est donné lui-même : la protéger. Incapables d’accepter la disparition de Zett, ils décident de parcourir le monde à la recherche d’un moyen de le ramener à la vie.
Un conte philosophique
Ce qui frappe à la lecture de Heart Gear, ce sont toutes les réflexions philosophiques qui parsèment le récit. Du sens de la vie à sa nature même, en passant par l’essentialisme, la liberté, les rêves, l’importance d’un prénom, la mort, etc. chaque tome invite naturellement à la réflexion.
Au fil du road trip de Roue et Chrome, les personnages qu’ils croisent suscitent autant de questionnements chez eux que chez le lecteur. Même ce qui semble, au départ, manichéen, gagne en profondeur et fait apparaître de nombreuses nuances de gris.
Je ne sais pas pour vous, mais moi, il m’arrive de «parler» avec ChatGPT et d’autres IA génératives. Bien sûr, je sais qu’elles ne sont pas conscientes, ni dotées de volonté propre — encore moins vivantes —, mais je trouve fascinantes toutes les questions philosophiques et éthiques que leur existence soulève. Dans Heart Gear, le parti pris est clair dès le début : les Gears peuvent évoluer de simples machines à véritables êtres conscients. Et le plus dingue, c’est que ça ne sonne jamais faux !
Un savant mélange de réflexion et d’action
J’ai beaucoup insisté sur le côté philosophique de Heart Gear, mais ne vous y trompez pas : ce n’est pas sa seule qualité ! Les personnages sont attachants, l’univers est captivant et l’action ne manque pas. Impossible de s’ennuyer entre les combats et le suspense de certaines situations. Et, à mon grand dam, il y a aussi une bonne dose de fan service. Non, madame, vous ne me ferez pas croire que vos big boobs servent à « absorber les chocs » ! Et cette petite tenue, alors ?
Heart Gear se termine prochainement et comme souvent dans les séries courtes, j’ai un peu peur qu’il y ait un rush final. Je vous dis ça très vite !
D’autres articles à lire et relire …
- Sydney Hunter and Curse of the Mayan, le test retro sur Switch
- Unboxing décalé de Dead Cells Signature Edition sur Nintendo Switch
- Lecture de « The Heart of Dead Cells », la mise en récit d’un succès
- (Gamescom 2017) Dead & Cells, la mort comme éternel recommencement
- Deux jeux God Eater cet été sur PS Vita