Sword Art Online : Ordinal Scale est sorti et Air-Gaming a réussi à se trouver une place au fond du cinéma de la Défense un vendredi soir. On a pu voir le film qui relance la série SAO mise en pause après deux saisons. Ici, ce n’est pas le même budget, et on en prend plein les mirettes et les ouïes. Du son très travaillé, des images pleines d’effets, de couleurs et beaucoup d’action. C’est un divertissement digne des blockbusters hollywoodiens, peu de réflexion, et une histoire qui ne fait pas plus que le recto d’une feuille… A5. Mais le réalisateur a été bienveillant avec ses fans, et offre le traditionnel fan-service (plan sur les « boobs », costumes du jeu SAO, etc., etc.). Donc globalement pour ceux qui souhaitent un avis, c’est correct sans plus. Mais j’ai envie de vous poser une question…
Et si… et si, nous n’avions pas vu le même film? Nous le pensons fortement, il y a un élément un peu caché par le voile de notre réalité dans SAO : OS. Un peu d’ironie, d’amertume, voire une petite critique de notre société actuelle, disséminée par le réalisateur durant tout le film. Pour ceux qui l’ont vu, n’avez-vous rien de remarqué? Pour les autres, il va y avoir un peu de « Spoiler » dans ce qui suit (rien d’énorme, je ne révélerai pas qui est le méchant de l’histoire ? ).
SAO : OS met en avant un nouveau système de jeu Augmen basé sur la réalité augmentée. Désormais, vous n’êtes plus rattaché à ce casque tueur du premier SAO. Mais Augmen, ses règles, ses bonus (jouer pour gagner plus dans le virtuel, mais aussi dans le réel), n’auraient-ils pas certaines ressemblances avec les diverses applications votre iPhone/Android? N’avez-vous jamais couru après des Pokemons comme dans SAO : OS? N’avez-vous jamais souhaité avoir un menu XL gratuitement au risque de surconsommer (et de vous sentir mal après)? N’avez-vous jamais accepté de relancer une application pour scanner un code-barre promotionnel ou afficher fièrement votre carte de fidélité? Vous n’utilisez pas non plus Facebook/Instagram pour dire ce que vous avez mangé? Vous n’avez pas de calculateur de temps de sommeils, ou de nombre de pas, mieux encore de rythme cardiaque? Ce qui nous parait surexagéré dans SAO : OS est déjà bien là, présent dans la vie de tous les jours.
On peut continuer longtemps ainsi, les drones qui bientôt vont envahir notre paysage pour les livraisons pourront très servir de relais internet ou source d’événements AR, les idoles virtuelles comme Yuna existent déjà et rassemble des milliers de personnes au Japon… et en France aussi. Et le Big Data dans tout cela? Qui récupère absolument toutes ces informations pour tenter de mieux exploiter vos faiblesses dépensières. Bref, vous vous doutez où je veux en venir, et là où certains ne verront qu’un film d’animation pêchu, moi je vois une petite critique de notre société. D’ailleurs, la scène dans l’amphithéâtre confirme ce point… Il est bien différent de faire du Virtuel qui tente de ressembler au Réel, que du Réel qui se transforme en Virtuel. Allez! Vous avez deux heures! 🙂
Je sais, je fais un peu paranoïaque, pas d’inquiétude! Durant le film, je n’ai pas fait attention à tous ces points, c’est venu bien après lors d’une discussion. Et j’ai été le premier à trouver le comportement du héros ridicule, il a vécu des choses horribles dans SAO, il s’en est sorti vivant par chance, mais il replonge avec l’Augmen… mais à bien regarder, on n’est peut-être pas si différent de Kazuto et Asuna.
Mention spéciale aux deux Otaku de ma séance, le premier pour avoir limite hurler « Ah c’est bien Kazuto, tu es un homme maintenant » à un moment « clé », et le second qui gesticulait en levant les bras, façon « ouais c’est bien vous avez réussi à battre le boss final ». Vous avez égayé ma séance. ?
Sword Art Online : Ordinal Scale, un divertissement correcte (opening de la saison 3) en ce moment dans votre cinéma.
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