Le moins que l’on puisse dire, c’est que les différents aperçus de Vengeful Guardian: Moonrider ont immédiatement fait battre le cœur des rétrogamers. En particulier ceux des 90s et des fans de plateforme action 2D en général. Le studio brésilien JoyMasher, déjà auteur de Blazing Chrome, revient aujourd’hui avec ce titre édité chez The Arcade Crew.
C’était pas ma guerre
Vengeful Guardian: Moonrider s’ouvre sur un scénario simple, qui sent bon le nanard mais met tout de suite dans le bain. Après un attentat, le gouvernement construit des super soldats cybernétiques pour rétablir l’ordre et protéger la population. Rapidement, le Moonrider, l’une de ces « sentinelles » prend conscience qu’il s’agit surtout de répression et de totalitarisme. Notre héros décide donc de se rebeller, et l’aventure commence.
L’inspiration la plus évidente Vengeful Guardian: Moonrider est très probablement Shinobi, et The Super Shinobi II (Shinobi III en Europe) sur Megadrive pour être plus précis. La maniabilité, l’architecture des niveaux, les thèmes abordés (la cave, la base cybernétique)… Tout rappelle ce jeu, dans ce qui aurait pu facilement sortir à l’époque et s’appeler The Super Shinobi III.
Ainsi, en termes de mouvements, le héros pourra avancer, sauter, attaquer au sabre ou via plusieurs types d’armes spéciales, se suspendre au plafond, s’accrocher au mur, envoyer des coups de pied depuis les airs… Du classique, mais efficace. Pour en savoir plus, nous vous invitons à lire l’interview de l’équipe de développement ici-même.
Beau comme un Walker Texas Ranger
Néanmoins, les inspirations ne s’arrêtent pas là. Le design artistique général de Vengeful Guardian: Moonrider est proche de la plupart des jeux de Ninja des années 90, Strider sur Megadrive ou Hagane sur Super Nintendo en tête. Mais ce qui surprend le plus au lancement, c’est le choix du niveau puis la possibilité d’équiper l’arme des boss une fois vaincus, façon Megaman.
Pour ce qui est de la réalisation, Vengeful Guardian: Moonrider est plutôt réussi. Les graphismes sont loin d’exploiter les performances de son support, mais là n’est pas le sujet. L’ambiance d’époque est parfaitement rendue, avec un juste milieu entre nostalgie et bon goût. Les musiques, orchestrales mais dynamiques et épiques, constituent clairement un point fort du jeu.
Acéré mais pas linéaire
Les niveaux sont très variés. Au-delà des phases de plateforme classique, Vengeful Guardian: Moonrider est un melting-pot de ce qu’on pouvait trouver dans les 90s : scrolling vertical, course à décor parallax, combats en plein trafic routier ou dans les airs… Même les passages « sous-marins » bien chargés en inertie sont présents, et ils sont toujours aussi pénibles qu’à l’époque.
Autre élément plutôt sympa, de nombreuses « puces d’amélioration » parsèment les niveaux. Le héros peut en équiper deux à la fois maximum. Celles-ci octroient différents effets bonus comme une armure plus solide pour des dégâts réduits, une attaque qui augmente progressivement, un radar pour trouver toutes les zones secrètes du jeu, un double saut, etc.
J’ai glissé, chef
Qui dit jeu explicitement rétro, dit difficulté généralement assez élevée par rapport aux standards actuels. C’est le cas ici, mais pour de mauvaises raisons. Le titre en lui-même est finalement assez tolérant et accessible. Le choix des niveaux, les sauvegardes et les checkpoints intermédiaires permettent naturellement de ne pas reprendre les parties depuis le début à chaque fois. Et les niveaux sont assez généreux en bonus divers, recharges de vie en tête.
Non, ce qui crée réellement la difficulté de Vengeful Guardian: Moonrider, ce sont les collisions régulièrement approximatives. Un titre qui veut jouer la carte de la difficulté 2D oldschool se doit d’être irréprochable de ce point de vue, et ce n’est pas le cas ici. Un pas de côté qui génère injustement une chute fatale ou un masque de collision peu clair nourrissent régulièrement un sentiment d’injustice.
Malgré ces difficultés, la durée de vie de Vengeful Guardian: Moonrider est au final plutôt courte. Il vous faudra environ trois heures pour en voir la fin une première fois. Et un peu plus (mais pas beaucoup plus) pour récolter toutes les puces bonus. La re-jouabilité de Vengeful Guardian: Moonrider est donc clairement basée sur le speedrun et le scoring – les tableaux de ranking en ligne étant toutefois absents.
