« Pourquoi faire de l’humour ? »
Cette question qu’adresse Alfred Duler à Octave Parango dans le roman « 99 francs » (dans l’excellent film de Jan Kounen également) est intéressante parce qu’il n’existe aucune réponse absolue.
Tout le monde fait l’expérience du rire, à un moment de sa vie. On fixe à 4 mois l’âge à laquel un enfant commence à rire. C’est donc une réaction instinctive sensée nous accompagner toute notre vie. Pourtant, si l’on est capable de rire, il est plus délicat de comprendre pourquoi.
Essayer d’expliquer l’humour, c’est tuer l’humour.
Essayer de forcer l’humour, c’est tuer l’humour.
En revanche, essayer de comprendre l’humour ne nuit pas à l’humour.
Aujourd’hui, nous sommes tout à fait capable de décrire et comprendre les caractéristiques physiologiques du rire. Nous savons dire que le rire provoque des mouvements de la bouche et des muscles faciaux. Nous savons dire également que le rire provoque des expirations plus ou moins saccadées et bruyantes. Néanmoins, le coeur du problème, à savoir « Pourquoi c’est drôle ? » reste cryptique.
Le sketch des Guignols, intitulé « Pourquoi est-ce que c’est drôle ? » résume parfaitement cet état de fait. Plus on cherche à expliquer pourquoi c’est drôle, plus on s’enfonce. La réponse se mord la queue : c’est drôle….Parce que c’est drôle. Débrouillez-vous avec ça.
Le plus compliqué dans l’histoire, c’est que ce qui vous provoque un fou rire monstrueux (et passablement douloureux) peut laisser complètement de marbre une autre personne.
Bien qu’on puisse littéralement mourir de rire (souvent par arrêt cardiaque) il semblerait que la blague ultime, celle capable de provoquer un fou rire chez n’importe qui, n’existe pas.
Ce qui nous amène au coeur du sujet : »Est-ce que ‘Sans Pitié‘ c’est drôle ? »
La meilleure réponse serait « Essayez, vous verrez bien », mais j’ai conscience que si vous lisez ce test, c’est que vous espérez une réponse un peu plus étoffée. J’y viens.
Mais au fait…. »Sans Pitié » c’est quoi comme jeu ?
C’est un jeu dans la même veine que « Blanc Manger Coco » et « Juduku » par les auteurs de « Blanc Manger Coco » et « Juduku« .
C’est donc un jeu d’apéro, avec littéralement une ligne de règles et des centaines de cartes.
Le jeu est extrêmement bien fourni, puisqu’il contient pas moins de 600 cartes (120 situations/ 480 réponses). C’est une force qui vient équilibrer les faiblesses du jeu.
Côté situations, c’est varié : publications instagram, post-it sur le frigo, e-mail, sms, message tinder (enfin, binder, pour les droits d’auteur). Une variété bienvenue puisqu’elle casse la monotonie de ce genre de jeu.
Côté réponses, là aussi, c’est varié, mais c’est surtout vulgaire : excellent point donc. Les réponses semblent offrir une grande flexibilité et les tours de jeu s’enchainent rapidement.
De manière générale, si l’on compare à son principal concurrent « Limite Limite« , le jeu est plus fluide et dynamique. Il est aussi plus rare que votre main ne vous offre que des réponses incohérentes, et donc décevantes.
Côté rire, je me suis assez attardé sur son côté subjectif, mais je dirais que le jeu n’est pas plus drole que les autres. Ce type de jeu dépend et dépendra toujours de l’alchimie entre les joueurs, de leur humeur et de leur humour. Le côté potache, vulgaire et irrévérancieux ne peut pas plaire à tout le monde. Mais si disons que si vous vous réunissez avec de bons copains et que vous laissez mamie en dehors de l’affaire, vous pourriez bien passer un bon moment. Le tout c’est de ne pas en abuser et d’arrêter le jeu avant que les rires ne soient forcés et que le bon coeur n’y soit plus.
