Il y a cinq ans déjà, nous vous proposions le test de l’excellentissime Faeria. Le studio belge Abrakam revient avec Roguebook, sorti sur Steam l’an dernier et arrivant aujourd’hui sur Switch. Avec en prime, la contribution cette fois-ci de Richard Garfield, le créateur de Magic : The Gathering. Toujours dans une ambiance Fantasy, nous allons voir que le titre combine mécaniques classiques et combinaison originale.
Deux salles, deux ambiances
Le jeu pourrait être défini comme le croisement de l’aventure-exploration, du roguelike et du deck builder. Concrètement, une partie se distingue majoritairement entre deux phases de jeu distinctes.
Dans la première, deux membres de l’équipe (sur quatre protagonistes disponibles en tout, à débloquer) partent à l’aventure et explorent le monde de Roguebook, soit le résidu d’un livre perdu regroupant toutes les légendes et perdu dans un puits de Faeria. Grâce à quelques pouvoirs et des fioles d’encre, la carte est partiellement découverte au-fur-et-à-mesure. Ça, c’est pour le côté aventure-exploration. Différents événements peuvent alors survenir : découverte ou collecte de cartes, boutique d’améliorations, surprises scénaristiques, vols d’objets et combats (standards ou boss).
Ces combats, justement, constituent la deuxième phase de jeu de Roguebook. C’est également le moment de dégainer le deck. De manière classique, chaque tour consiste à choisir les cartes d’action, de pouvoir ou de protection les plus adaptées – En fonction de la situation et des points d’utilisation disponibles. La petite subtilité de Roguebook provient du fait que vous ne jouiez non pas un mais deux héros. Chacun ayant ses cartes et ses points de vie dédiés, ajoutant un peu de subtilité à l’ensemble.
Les parties consistent donc majoritairement en l’alternance de ces deux phases de jeu, jusqu’à ce que mort s’en suive. Dans ce cas, de nouvelles compétences peuvent être débloquées grâce aux « pages du livre » ramassées en cours de route. Une petite visite du deck est également vivement recommandée. Et c’est reparti pour une nouvelle histoire, dans un monde similaire sur le principe mais à la carte générée de manière procédurale. Ça, c’est pour le côté rogue-like.
Parties de cartes Jupitériennes
Les premières parties durent environ trente minutes, mais s’étirent largement au fil de l’expérience. Néanmoins, Roguebook intègre l’excellente idée de pouvoir suspendre une partie pour la reprendre plus tard. Sans compter l’utilisation de la mise en veille instantanée de la Switch, bien entendu. La durée de vie est très bonne. Comptez environ dix à douze heures pour faire un premier tour de la plupart des possibilités du jeu. Mais vous pouvez multiplier cette valeur par trois ou quatre, si vous accrochez ou si vous voulez la jouer complétionniste.
Du côté de la réalisation, Roguebook est visuellement très réussi – sans être extraordinaire non plus. Les artworks sont inégaux, allant du bon au superbe. Les animations sont très limitées et donnent au titre un petit côté statique, mais font le job. Le portage des contrôles vers la manette a été bien pensés, bien qu’une maniabilité tactile eut été bienvenue. La musique et les bruitages accompagnent le tout de manière aussi agréable qu’efficace.
Quoiqu’il en coûte ?
Concernant les défauts de Roguebook, il y a donc peu de chose à dire sur le plan technique. Nous évoquerons surtout quelques petits soucis d’interface (par exemple, la disparition de la surbrillance lors des choix de cartes), probablement liés au portage d’un titre au départ prévu pour être joué à la souris. Ou encore, l’animation dans l’ensemble faiblarde car peu développée.
Mais tout ceci n’a rien de très méchant. Au final, le principal souci de Roguebook pourrait bien venir de son prix. Son tarif initial de vingt-cinq euros le situe d’emblée dans une gamme de titres plus exigeante et compétitive. Par exemple, les jeux de cartes Thronebreaker (le spin-off de The Witcher) et The Lord of the Rings (« Adventure card game ») sont tous deux vendus à vingt euros.
Ne parlons du DLC Fugoro (soit un personnage supplémentaire jouable, le « voleur d’objets » de Roguebook, que nous n’avons pas pu tester), disponible pour la coquette somme de dix euros tout de même. Une version « deluxe » est disponible, intégrant d’emblée le jeu de base et le DLC, pour un peu plus de trente euros.