Élevé aux Livres dont vous êtes le héros dans les années 80, je me retrouve en terrain familier avec Roadwarden. Pour autant ce titre va bien plus loin qu'une simple transposition vidéoludique du genre. Il propose certes une expérience presque similaire avec une bonne dose de lecture, mais de manière beaucoup plus complexe et riche aussi bien dans le fonds que dans la forme. Après sa version PC de 2022, on a profité de son adaptation switch pour s'y essayer.
Un jeu textuel, mais pas que
L'essentiel de l'expérience passe par la lecture de longs textes (en anglais soutenu !), mais quelques éléments graphiques viennent accompagner la progression :
- Cartes et plans qui se complètent au fur et à mesure de vos explorations,
- petits ajouts illustratifs qui indiquent les lieux visités ou les détails découverts.
Pas de portraits animés ni de mise en scène visuelle poussée : ici, tout repose sur l'imaginaire du joueur.
Trois archétypes de personnages
Dès le départ, le joueur choisit entre trois profils :
- le guerrier : orienté combat, il commence avec une arbalète en plus
- le mage : tourné vers la magie, et l'alchimie
- l'érudit : est une classe hybride, avec un peu de savoir, un peu d'alchimie, et quelques capacités martiales, notamment à la hache
Ce choix conditionne la manière de résoudre les obstacles : certaines actions ne sont possibles que selon votre classe. Cependant les combats ne reposent pas sur le hasard d'un jet de dès, mais sur une vraie part de stratégie et de prise décision. Chaque combat repose aussi sur une analyse de votre adversaire (action aux queues des sauriens, les loups eux visent la gorge, etc.).
Un univers ouvert et cohérent
Dans Roadwarden, le joueur incarne un émissaire chargé par la guilde des marchands de sécuriser une péninsule sauvage, théâtre de tensions multiples où se côtoient petites communautés isolées, bandes de brigands et créatures hostiles. L'objectif est double : protéger les routes et préparer le terrain à l'expansion commerciale de la capitale. La mission se déploie dans un cadre d'une remarquable liberté, car il ne s'agit pas seulement d'explorer et de cartographier le territoire, mais aussi de composer avec les habitants, de négocier des alliances et de répondre aux demandes diverses qui jalonnent l'aventure.
Autre point positif le côté « rôle play » ouvert. Ainsi à plusieurs moments vous pouvez choisir des réponses qui renvoient à des choix ou des histoires différentes. Elle ne change pas la nature de l'aventure, mais donne une profondeur qui correspond à l'orientation que vous voulez donner à votre épopée. Autre possibilité le jeu vous demande de taper textuellement certaines actions ou demandes a formé a certains personnages. La aussi, ce principe finalement assez simple vous oblige a vous creusé les ménage et vous rappelés de certains détails ou de bien réfléchir sur les descriptions que vous êtes faite
Le temps, le nerf de l'aventure
Roadwarden repose sur des contraintes temporelles constantes. La quête principale doit impérativement être menée à bien dans un nombre limité de temps ( 30 jours en difficile, 40 jours en normale, et sans limites de temps en mode facile). Les quêtes annexes sont elles aussi soumises à des délais spécifiques.
Cette conception introduit une tension dramatique permanente et confère au jeu une dimension stratégique singulière, chaque décision engageant le joueur dans une gestion rigoureuse de son temps en priorisant ses actions.
Un jeu exigeant
Le joueur qui s'aventure dans Roadwarden doit s'attendre à une œuvre d'une grande exigence intellectuelle. La densité des textes, rédigés dans un anglais soutenu et parfois technique, requiert une solide maîtrise de la langue ou, à défaut, l'assistance constante d'un traducteur. En contrepartie, l'expérience narrative se révèle d'une rare richesse : les personnages, décrits avec une subtilité qui s'écarte du manichéisme habituel, incarnent des figures crédibles, traversées de doutes, de contradictions et de motivations personnelles. Le monde ainsi façonné acquiert une profondeur singulière, où les choix du joueur prennent une résonance particulière. Cette orientation radicalement littéraire implique une absence presque totale de visuel : la progression se fait avant tout dans l'esprit, et l'aventure suppose une implication attentive, presque studieuse. Sur Switch, l'expérience technique reste globalement satisfaisante, bien que le mélange de commandes tactiles et au stick puisse se révéler malaisé et que la petitesse des caractères écrits accentue parfois la difficulté de lecture.
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