Il y a des jeux qu’on oublie, et d’autres qui nous marquent pour la vie. Assassin’s Creed II fait clairement partie de cette seconde catégorie pour moi. C’est le tout premier Assassin’s Creed que j’ai terminé, sur Xbox 360 à l’époque. Et pourtant, ce n’était pas gagné d’avance.
J’avais déjà essayé le premier épisode sans vraiment accrocher. Répétitif, bancal dans ses combats, mal équilibré sur ses mécaniques, et surtout avec ce système de parade totalement pété : on tuait les ennemis en une simple contre-attaque. Résultat ? On ne faisait plus que ça. Et même si les balades en Orient étaient jolies, j’étais resté sur ma faim.
Puis est venu Assassin’s Creed II… et là, petite claque.
Ezio, l’initiation
Là où Altaïr était déjà assassin, Ezio ne l’est pas. Il le devient. Et c’est là toute la force du jeu. On commence avec un jeune italien bien vivant, fils de bonne famille, et on le voit petit à petit basculer, mûrir, venger sa famille, découvrir un héritage. Cette montée en puissance, on la vit avec lui. Et ce n’est pas juste narratif, elle est aussi ludique.
Et pendant ce temps, dans le présent, Desmond, lui aussi, apprend. Il sort du laboratoire, il entre dans la résistance, il devient acteur. Ce parallèle est super fort, et c’est ce qui fait qu’on y croit. Là où le premier épisode restait flou, ici tout commence à prendre forme : les Templiers, les Assassins, la guerre des idéologies, les artefacts. Ubisoft construit un univers.
L’Italie comme terrain de jeu
Et puis, il faut le dire : Assassin’s Creed II, c’est aussi une déclaration d’amour à l’Italie. Florence, Venise, la Toscane… On passe d’une ville à l’autre, chacune avec ses secrets, ses bâtiments iconiques, ses points d’observation à couper le souffle. Et pour quelqu’un qui a visité ces lieux, se balader dessus manette en main, c’était juste grisant.
Un souvenir me reste en tête : cette infiltration dans un bâtiment religieux, hyper fermé. Tu montes, tu analyses, tu repères ta cible. Et là, tu sautes. Assassinat depuis le toit. Silence. Fuite. Adrénaline. C’était fou.
Du gameplay revu et corrigé
Les combats ? Bien meilleurs. Toujours un peu rigides parfois, mais bien plus variés, plus dynamiques. On sort de la boucle parade-tuer, pour expérimenter avec des armes différentes, des fumigènes, des bombes. Même les déplacements sont affinés, avec une escalade plus fluide, plus précise.
Et puis il y a la villa, ton chez-toi. Tu peux la rénover, l’agrandir, y injecter de l’argent. Ce petit côté gestion, sans être majeur, donnait du relief. On avait enfin le sentiment de bâtir quelque chose.
Musique et doublage : une ambiance marquante
J’ai joué en VF, et franchement, les voix étaient bien foutues. Le jeu proposait bien une version française complète sur Xbox 360, y compris dans sa version dématérialisée. Mais ce qui m’a le plus marqué, c’est la musique de Jesper Kyd. Cette OST est dingue. Des nappes mélancoliques, des chœurs épiques, des pistes qui collent à chaque ambiance. Elle me hante encore, en fond sonore de mes sessions d’écriture.
Pas fan des collectibles
Je ne l’ai pas fini à 100%. Le jeu propose bien 100 plumes à collecter, débloquant une récompense symbolique, mais ce genre de mécanique ne m’a jamais parlé. Pour moi, c’est du remplissage. Et Ubisoft est devenu expert en la matière depuis. Heureusement, dans AC2, ce n’était encore qu’un complément discret. L’essentiel restait dans l’histoire et le gameplay.
Une fin perchée, mais marquante [SPOILER]
Alors oui, la fin du jeu part un peu en vrille — mais dans le bon sens du terme. Après une ultime infiltration dans le Vatican, Ezio se retrouve face à Rodrigo Borgia, le pape lui-même. On parle ici d’un combat à mains nues dans la chapelle Sixtine, face à un homme qui manie à la fois le Bâton et la Pomme d’Éden. Rien que ça.
Mais la vraie claque arrive après. Ezio, en bon type, choisit de ne pas l’achever. Il utilise plutôt les artefacts pour accéder à une salle secrète… et là, bam : projection holographique d’une déesse antique nommée Minerve.
Et le plus fou ? Ce message n’est pas pour Ezio. Non. Il est pour Desmond, dans le futur. Minerve s’adresse à lui à travers les souvenirs d’Ezio, le prévenant qu’une catastrophe solaire similaire à celle qui a anéanti leur civilisation pourrait frapper à nouveau. Elle l’enjoint à trouver d’autres temples pour éviter la fin du monde.
À ce moment-là, on ne comprend pas tout. Même Ezio est paumé. Mais on sent qu’on vient de franchir une porte : Assassin’s Creed ne parle pas juste d’histoire et de vengeance, il nous embarque dans un récit de science-fiction millénaire. C’est audacieux, c’est mystique, c’est un peu WTF, mais franchement, ça m’a scotché.
Et ça ne s’arrête pas là : retour au présent. Abstergo débarque, Desmond met en pratique ce qu’il a appris, et s’échappe avec les Assassins. Fin sur un cliffhanger. À l’époque, j’étais suspendu à la suite.
Et aujourd’hui ?
Le jeu a depuis eu droit à une version remasterisée dans The Ezio Collection. Meilleures textures, lumière retravaillée, quelques bugs en moins. Mais pour moi, l’expérience d’origine sur Xbox 360 reste la plus authentique. Le grain de l’image, la patine d’époque… c’est ça, ma madeleine.
Verdict
Assassin’s Creed II, c’est celui qui m’a fait aimer la licence. Celui que je recommanderai encore dans vingt ans. Parce qu’il avait tout : un héros marquant, une narration bien construite, un cadre somptueux, une OST de folie, et un gameplay corrigé là où il fallait.
Test rédigé par un fan sincère. Disponible à l’époque sur Xbox 360, PS3 et PC. Depuis ressorti dans The Ezio Collection (PS4, Xbox One, Switch, PC).