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Jeu Vidéo

The Art of Demonschool , sur les traces de Persona 1

Les salons professionnels de jeux vidéo, comme la Gamescom, sont une vitrine incontournable pour découvrir des titres prometteurs, souvent bien avant leur sortie officielle. C’est encore le cas de Demon School (que nous avions repéré lors de la Gamescom 2023) qui en est la preuve vivante. Malgré une gestation (et une sortie fin 2025) quelque peu mouvementée, l’attente semble bel et bien justifiée.

Un Persona 1 like assumé

L’équipe de développement ne cache pas son inspiration : recréer l’expérience d’un Persona 1-like. Pour les plus jeunes, rappelons qu’il s’agit d’un jeu sorti à l’origine sur PlayStation 1 (1996 au japon puis US), avant de connaître une version remasterisée sur PSP en Europe (2010). Même en tant que fan inconditionnel de la série, force est de constater que le premier opus a vieilli, tant dans sa forme que dans sa difficulté, clairement ancrée dans une autre époque.

Demon School reprend avec brio le système de combat en damier, où chaque action consomme des points d’action, dont le coût augmente à mesure que vous sollicitez le même personnage. La clé réside dans l’exploitation optimale de vos quatre personnages jouables, chacun endossant un rôle distinct : combattants, soigneurs ou « coureurs », capables d’étourdir les adversaires en parcourant de grandes distances. Une mécanique qui rappelle, par certains aspects, la stratégie des échecs.

Adversaires et maps : une variété stimulante

Les combats, loin d’être monotones, sollicitent constamment votre réflexion face à des ennemis toujours plus variés. Bien que la plupart ne disposent que d’une seule attaque, la combinaison de leurs capacités et leur grande diversité rendent chaque affrontement captivant. Entre jets de poison, tirs assommants, sauts puissants, attaques suicidaires explosives ou assauts au corps à corps mortels, la vigilance est de mise.

Les scènes de combat, bien que de taille modeste, offrent suffisamment d’espace pour élaborer des stratégies. À partir du milieu du jeu, des éléments de décor deviennent exploitables à votre avantage (baril, télé, extincteurs etc.). Certaines maps permettent même de projeter vos adversaires dans le vide. Attention, cependant, car cette mécanique peut aussi se retourner contre vous.

À cela s’intercale des affrontements contre des boss, chacun doté de mécaniques spécifiques à décrypter et à contrer. Ces combats, souvent exigeants, renforcent la dimension stratégique du jeu et offrent une belle satisfaction.

Un scénario en demi-teinte

L’histoire de Demon School plonge directement le joueur dans une confrontation avec des démons sur le point d’envahir notre monde, aidés par des gangsters. Si l’aventure manque parfois de cohérence et de dialogues véritablement captivants, elle s’améliore progressivement, sans pour autant devenir le point fort du jeu. Ce qui sauve l’expérience, c’est avant tout le système de combat.

L’exploration et les quêtes secondaire offrent eux des combats alternatifs, et permettent surtout de débloquer de nouvelles compétences pour vos personnages, en plus de celle que vous pourrez acquérir au fil des quêtes principales. Chaque personnage peut ainsi accumuler jusqu’à trois techniques, mais il faudra d’abord les étudier pour les débloquer.

Activité Social

De nombreuses petites activités vous seront proposées : pêche, karaoké, cuisine ou encore courses de scarabées etc. Si l’ensemble manque d’originalité, ces mini-jeux offrent malgré tout un divertissement agréable. Ils permettent également de débloquer des techniques de combat supplémentaires et de développer les liens d’affinités entre personnages, qui peuvent évoluer vers des amitiés, voire des romances (y compris entre personnages de même sexe). Une touche de variété qui renforce l’immersion et ajoute une dimension émotionnelle et narrative au jeu,

Un jeu perfectible, mais convaincant

À sa sortie sur Steam et Nintendo Switch, Demon School souffrait de bugs handicapants, heureusement corrigés avec la mise à jour 1.1.2. Évitez absolument les versions antérieures si vous souhaitez profiter pleinement de l’expérience.
Malgré un système de combat déjà très réussi, quelques améliorations auraient été les bienvenues. Une plus grande diversité dans les mouvements des nombreux personnages jouables aurait pu enrichir la stratégie, à l’image des échecs, où chaque pièce possède une identité propre. Ici, certains personnages restent trop similaires dans leur approche.

Côté graphismes, l’ensemble est soigné, avec un pixel art réussi, tant pour les personnages que pour les décors. La musique des combats, dynamique et immersive, contraste malheureusement avec une bande-son globale assez fade.


Version testée : 1.1.2
Mis à disposition par l’éditeur : Non
Image de Kuk

Kuk

Type de joueur : Mauvais | Type de test : Bordélique Kuk s'est lié d'amitié avec le monde du jeu vidéo très jeune. En 1988, il possède son premier ordinateur, un Atari 1040 STF flambant neuf. Et Atari ne le quittera plus jamais… Durant les années suivantes, il s'intéresse tour à tour à la Nec GT, à la NeoGeo Pocket et à sa petite soeur, la déclinaison Color, qui le font rentrer dans le jeu vidéo portable. Passionné d’histoire et de littérature, il apprécie tout particulièrement les jeux de rôle et les jeux d’aventure. Il montre aussi beaucoup d'intérêt pour le travail fourni par les développeurs indépendants dont il se fait une spécialité. Dans tous les cas, il privilégie le fond à la forme.

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Pas d'anecdote

Avis sur
demon school

👍Plaisant👍

Demon School est une très belle proposition de tactical RPG, même si son aventure narrative reste « correcte » sans plus. Ce qui en fait sa force, ce sont ses combats rythmés, courts et presque addictifs : on en enchaîne les uns après les autres, sans voir le temps passer ni ressentir la moindre lassitude. Un titre à suivre de près pour les amateurs du genre.