Un événement Bandai Namco, c’est toujours un petit moment de plaisir, même quand on sait pertinemment qu’une partie du catalogue ne nous est pas destinée. Et pourtant, il y a toujours quelque chose à en tirer. Cette année encore, nous avons eu droit à un éventail très large de propositions : du RPG pur jus façon licence nostalgique, à des expériences franchement destinées aux enfants de 3 à 6 ans. Et comme à notre habitude, chez Air-Gaming, on vous en parle sans langue de bois, avec notre regard de parent geek averti. Voici notre retour, jeu par jeu, tel que nous l’avons ressenti sur place.
🟡 Digimon Story: Time Stranger — Classique mais réconfortant
On commence notre tournée avec un RPG basé sur l’univers Digimon. Une chose est sûre : les fans de la licence vont être servis. On sent que les développeurs sont allés puiser du côté de Naruto Storm pour la structure générale du jeu : vous êtes dans un village, vous discutez, vous partez faire une mission dans les égouts (oui, classique), et vous revenez ensuite discuter à nouveau.
Côté gameplay, c’est du tour par tour très traditionnel, avec une interface claire, une lisibilité correcte, et surtout, beaucoup de dialogues. On a ici affaire à un jeu pensé avant tout pour les fans de la licence : les enfants qui regardaient Digimon le matin, et qui aujourd’hui veulent revivre une aventure nostalgique dans un écrin moderne.
Le jeu n’invente rien, mais il le fait correctement. Les décors sont propres, les animations lisibles, et on sent que l’ensemble a été équilibré pour convenir à un public jeune ado. Pas de prise de risque, mais une formule qui fonctionne.
« Ce n’est pas révolutionnaire, mais ça fait le job pour qui aime l’univers Digimon. »
🟠 Paw Patrol Rescue Wheels: Championship — Pour les petits pilotes en herbe
Autant le dire tout de suite : ce jeu est destiné à un public très jeune. Paw Patrol Rescue Wheels: Championship est une sorte de Mario Kart simplifié, sans objets pour renverser la course, mais avec des boosters et des circuits très courts. On est clairement dans un jeu pensé pour les enfants de 3 à 6 ans, qui veulent faire la course avec leurs héros préférés.
Ce qui frappe d’abord, c’est la maniabilité ultra simplifiée. Les voitures se prennent en main en 2 secondes, le drift est quasiment automatique, et les circuits sont conçus pour éviter toute frustration.
Mais là où ça coince, c’est au niveau de la ville qui sert de hub central : elle est modélisée de manière très rudimentaire, avec des textures basiques, et surtout, peu d’interactions. C’est dommage, car l’univers de la Pat’Patrouille est riche et coloré — il aurait mérité un peu plus d’amour. On a l’impression que le jeu aurait pu être un simple DLC d’un précédent opus, tant il manque d’ambition.
« Un bon point d’entrée pour les tout-petits, mais une réalisation en demi-teinte. »
🔵 Dora: Rainforest Rescue — Trop simpliste pour convaincre
Alors là… on touche un point sensible. On aurait voulu aimer ce jeu, parce qu’il s’adresse clairement aux très jeunes joueurs, et que c’est important d’avoir des titres adaptés à cette tranche d’âge. Mais malheureusement, ce Dora: Rainforest Rescue tombe dans tous les pièges du jeu pour enfants mal pensé.
Le monde est découpé en grilles très rigides. Dora avance d’une case à l’autre, déclenche des mécanismes ultra répétitifs (trouver une clé, ouvrir une porte, recommencer), et on a rapidement l’impression de tourner en rond. L’univers est fidèle au dessin animé, mais la boucle de gameplay est tellement pauvre qu’on se demande si les enfants ne vont pas s’ennuyer au bout de 10 minutes.
Ce qui est d’autant plus frustrant, c’est qu’on aurait pu imaginer une vraie aventure éducative, avec un peu d’exploration, des énigmes simples, des mécaniques d’apprentissage progressives… Mais non. Tout est trop guidé, trop figé, trop peu stimulant.
« On peut faire simple sans être idiot. Là, c’est un jeu qui prend les enfants pour des idiots. »
🟢 Chicken Run: Commandodu — La coop familiale qui fonctionne
On ne l’attendait pas, celui-là. Et pourtant, Chicken Run: Commandodu s’est révélé être l’une des plus belles surprises de la présentation. Vous incarnez un groupe de poules, chacune avec ses capacités (saut, interaction, etc.), et vous devez coopérer pour avancer dans des niveaux remplis d’énigmes environnementales.
L’analogie la plus évidente serait Lost Vikings : chaque poule a son rôle, et il faut alterner entre elles pour progresser. Mais là où le jeu brille, c’est qu’on peut aussi jouer à deux, chacun contrôlant une poule, ce qui rend l’expérience bien plus fun et accessible.
Graphiquement, c’est propre, lisible, coloré, et surtout, les animations sont très réussies. Les situations sont variées, les niveaux bien construits, et on sent que les développeurs ont compris ce qu’on attendait d’un bon jeu coopératif familial.
« Un jeu de puzzle coopératif malin, drôle, et vraiment agréable à jouer en duo parent-enfant. »
⚫ Little Nightmares III — Le retour du cauchemar
On reste dans les suites, mais dans un tout autre registre. Little Nightmares III nous propose de replonger dans cet univers cauchemardesque qui a fait le succès des deux premiers opus. Dès les premières secondes, on est happé par l’ambiance visuelle : c’est beau, c’est inquiétant, et chaque recoin de l’écran transpire le malaise.
La nouveauté, c’est qu’on joue deux personnages, chacun avec ses compétences, et qu’il faut coopérer pour résoudre des puzzles. Même en solo, l’alternance entre les deux est fluide. L’ambiance sonore est tout aussi travaillée : bruits de pas inquiétants, souffles lointains, silences pesants.
La démo ne dévoile pas grand-chose de l’intrigue, mais ce n’est pas grave : l’expérience se suffit à elle-même. On retrouve ce plaisir étrange d’être mal à l’aise, de sursauter, de réfléchir tout en ayant la boule au ventre.
« Un cauchemar qu’on prend plaisir à revivre, encore et encore. »
🔴 Cronos: The New Dawn — L’ambiance avant tout
Enfin, on termine avec Cronos: The New Dawn, probablement le jeu le plus intrigant de cette présentation. Vous incarnez un personnage perdu dans une sorte de monde brumeux, sans indication, sans guide, presque sans armes. Et très vite, des créatures étranges surgissent de la brume pour vous attaquer. (enfin vous tuer même, parce que vous êtes faible!)
On pense à Dead Space, à Scorn, à un jeu d’ambiance où tout est fait pour vous déstabiliser. Les environnements sont magnifiques, presque oniriques, mais aussi extrêmement inquiétants. La DA est un vrai point fort, et la sensation de solitude est omniprésente.
Ce qui peut déranger, c’est le manque d’informations : on ne sait pas trop ce qu’on fait là, ni pourquoi. Mais cela participe à l’expérience. C’est un jeu qui joue sur le mystère, sur le ressenti, sur l’immersion pure. Pas forcément fait pour tout le monde, mais une proposition artistique forte.
« Un jeu qui ne vous guide pas, mais qui vous happe. »
💬 En conclusion ?
Bandai Namco continue de proposer une gamme extrêmement diversifiée, parfois trop peut-être, mais c’est aussi ce qui fait sa richesse. Ce qu’on retiendra, ce sont des titres bien ciblés pour leurs publics respectifs : les très jeunes avec Dora ou Paw Patrol, les familles avec Chicken Run, les fans d’ambiance avec Little Nightmares et Cronos, et bien sûr les nostalgiques avec Digimon.
Tout n’est pas parfait, mais il y a de belles promesses. Et surtout, on sent que Bandai Namco continue de faire vivre des licences fortes tout en explorant des territoires un peu plus audacieux. On a hâte d’en voir plus !