Il y a des stands où l’on passe toujours un bon moment, et Gigamic fait clairement partie de ceux-là.
Lors du Festival des Jeux de Vichy, j’ai eu la chance de passer un petit moment avec Manon de chez Gigamic, qui m’a présenté un joli panel de nouveautés. Comme souvent chez eux, on retrouve cette patte maison : des jeux malins, rapides à expliquer, et souvent logés dans leurs fameuses boîtes biseautées. Voici donc un petit tour d’horizon de ce que j’ai pu découvrir, tester… ou simplement admirer.
🍃 13 Feuilles – Le retour du pli malin
Premier jeu sur la table : 13 Feuilles, et là, impossible de ne pas penser à Carro Combo — d’ailleurs, c’est aussi un jeu Gigamic ! Dans Carro Combo, chacun essaie de faire mieux que la combinaison du voisin, que ce soit une paire, une suite ou un brelan. Ici, dans 13 Feuilles, on reprend cette idée de « faire mieux », mais sur une ligne centrale commune plutôt que sur le pli du voisin.
Chaque partie débute avec une carte pivot au centre. À gauche, on doit poser des cartes plus petites ; à droite, des plus grandes. Mais on ne se contente pas de poser une seule carte : on peut poser une carte seule, une paire ou un brelan, exactement comme dans Carro Combo. Bien sûr, si le joueur suivant veut continuer à droite, il devra lui aussi poser une combinaison du même type, mais plus forte.
Résultat : un jeu à la fois simple et plus calculatoire qu’il n’en a l’air, car il faut gérer ses probabilités et ses risques pour ne pas se retrouver bloqué. Une belle réussite d’équilibre entre accessibilité et tension, parfaite pour ceux qui aiment les petits jeux nerveux mais malins.
🏔️ Altay – La civilisation en deck-building
Alors là, j’avoue : j’ai eu besoin d’un petit coup de main pour tout saisir. Parce qu’Altay, c’est un jeu de deck-building avec plateau, et ça, ça demande un peu plus d’attention que la moyenne des “petites boîtes Gigamic”. Chaque joueur y incarne une faction cherchant à étendre son influence sur un territoire, en améliorant son deck pour déclencher des actions : exploration, conquête, amélioration, etc.
Un jeu qui semble vouloir faire le pont entre le jeu de cartes et le jeu de conquête, sans pour autant devenir indigeste. Gigamic mise clairement ici sur un format plus “mid-gamer”, un peu plus costaud, sans perdre la lisibilité qui fait leur force. On est curieux de voir si l’équilibre entre les factions et la montée en puissance tiendra sur la durée, mais sur le papier, ça a l’air prometteur !
🌸 DorfRomantik Sakura – La sérénité à la japonaise
Tout le monde connaît désormais DorfRomantik, ce petit bijou coopératif de placement de tuiles issu du jeu vidéo éponyme. Eh bien voici sa version Sakura, entièrement repensée autour de l’ambiance japonaise et des cerisiers en fleurs.
Le jeu reste globalement le même dans ses mécaniques principales : on construit ensemble un paysage harmonieux, tuile après tuile, en cherchant à remplir des objectifs collectifs. Mais cette version apporte de nouveaux objectifs, quelques ajustements dans la façon de scorer, et surtout, une ambiance zen et poétique qui tranche avec les champs et forêts de la version originale.
Je n’ai pas pu l’essayer sur place, mais visuellement, c’est une réussite. Le ton japonais, les nuances de rose et les cerisiers en fleur créent une atmosphère plus contemplative encore.
Si vous avez aimé Dorfromantik, cette déclinaison Sakura risque bien de devenir votre prochaine obsession calme.
🃏 Gwent – Le retour triomphal du jeu de cartes de The Witcher
Mon gros coup de cœur du stand. Oui, Gwent arrive enfin en version physique officielle, et c’est Gigamic qui s’en charge ! Autant dire que le fan de The Witcher que je suis est en PLS depuis que j’ai appris la nouvelle.
On parle ici du vrai Gwent, celui du jeu vidéo : des factions, des unités, des effets, des synergies, le tout dans une boîte généreuse remplie de cartes (plus de 400 !). Je l’avais déjà aperçu à la Gamescom il y a plusieurs années, sur une table de taverne façon décor de CD Projekt Red, et j’espérais depuis qu’il devienne un “vrai” jeu de société. Eh bien, c’est fait ! Sortie prévue à la mi-octobre, et croyez-moi, ça va secouer.
On sait que Gigamic proposera aussi les accessoires officiels : tapis de jeu, protège-cartes… Et ça va être compliqué pour moi, parce que oui, je suis prêt à craquer pour tout.
🔍 Différence – Édition Astérix
Les irréductibles Gaulois débarquent eux aussi chez Gigamic !
Différence – Astérix, c’est tout simplement le classique jeu des “7 erreurs” revisité avec les scènes mythiques de la bande dessinée. Le principe : deux images presque identiques, et à vous de trouver les deux différences. Le plus rapide se défausse d’une carte, et celui qui vide sa pile gagne. C’est simple, immédiat, et parfait pour les enfants (ou les grands nostalgiques).
Le plaisir vient évidemment des dessins : retrouver Astérix, Obélix ou Panoramix dans leurs situations rocambolesques, c’est un vrai bonheur. Bon, on ne va pas se mentir : le jeu reste très classique dans sa mécanique, mais ça fonctionne toujours aussi bien. Et surtout, ça met une belle touche de Gauloiserie dans la ludothèque.
🦴 Archéo – L’aventure coopérative (et un peu casse-pelle)
Avec Archéo, Gigamic nous plonge dans un site de fouilles archéologiques où il faut retrouver des fossiles sans casser ses outils.
Le jeu est coopératif : on creuse, on explore, on essaie de dégager les ossements sans tout faire s’écrouler. L’idée est franchement sympa — on manipule une pelle-ventouse, on découvre les couches du plateau comme si on “creusait vraiment”. Mais je dois être honnête : j’ai trouvé le montage un peu galère pour les parents (le plateau est en plusieurs couches à emboîter), et surtout, la ventouse me paraît fragile.
Autre petit hic : il y a une vraie chance sur deux de ne pas terminer la partie, juste à cause des probabilités de casse. C’est un peu rude, surtout quand on joue avec des enfants ! Mais le concept reste chouette, et mon collègue Florent s’est déjà porté volontaire pour en faire un test complet — on vous dira si la pelle tient la route !
🐘 Zim Zam Zoum – Le mémory qui ose le stop ou encore
Alors celui-là, il a une histoire marrante : il devait s’appeler Pim Pam Poum, mais pour des raisons de droits, il s’appellera finalement Zim Zam Zoum (et non, rien à voir avec l’association du même nom !).
C’est un memory avec un dé, pensé pour les tout-petits (à partir de 4 ans). Le dé indique quel animal il faut retrouver parmi les cartes face cachée. Si vous réussissez, vous pouvez décider de continuer… ou de vous arrêter. Un petit système de “stop ou encore” qui pimente l’affaire et apprend aux enfants à prendre des risques mesurés.
C’est mignon, simple, et clairement dans la lignée des bons jeux d’éveil Gigamic : du matériel coloré, des parties rapides, et un apprentissage en douceur de la prise de décision.
🪞 Miroir Magique – L’imagination par reflet
Avec Miroir Magique, Gigamic joue sur la curiosité visuelle et la perception. Le principe est aussi simple qu’intrigant : chaque carte présente une forme abstraite et colorée, et à l’aide d’un petit miroir, il faut deviner quel objet s’y cache — un pot de fleurs, une paire de lunettes, la tête d’un animal… Il faut placer le miroir au bon angle pour révéler l’image correspondante. Ce n’est pas toujours évident pour les plus jeunes, mais c’est justement ce qui rend le jeu malin.
Il développe la concentration, la logique spatiale et l’observation. Et graphiquement, c’est mignon, abstrait, coloré : un petit ovni visuel qui fait travailler les neurones tout en amusant.
🧠 Mémozistoires – Le conte collectif
Gigamic s’essaie ici à un jeu de mémoire narratif, et c’est franchement une belle idée. Dans Mémozistoires, les joueurs découvrent des cartes représentant des personnages, des lieux et des actions. Le but ? Créer ensemble une histoire à partir de ces éléments… puis s’en souvenir dans le bon ordre ! À chaque tour, on ajoute un nouvel élément à la trame, et il faut tout réciter correctement. Celui qui se trompe ramasse les cartes de tout le monde, et bien sûr, c’est celui qui en a le moins à la fin qui gagne. Le jeu fait autant appel à la mémoire qu’à l’imaginaire, et m’a immédiatement rappelé des titres comme Trap Rave, Des souvenirs pleins de ciel ou encore Il était une fois.
C’est poétique, un peu foutraque, et surtout idéal pour développer la créativité et la narration chez les enfants. Une belle réussite pour les petits conteurs en herbe !
🎨 Nymphéas Noirs – Quand Michel Bussi entre en scène
Oui, vous avez bien lu : Michel Bussi, l’auteur de polars, signe ici une enquête adaptée de son roman. Avec Nymphéas Noirs, Gigamic et Mira Ludo plongent dans le roman noir à la française. L’histoire se déroule à Giverny, lieu aussi paisible que chargé de mystère, célèbre pour ses nymphéas impressionnistes et désormais théâtre d’un drame ludique. Le jeu s’inspire directement du livre mais propose une fin alternative, de quoi surprendre même ceux qui connaissent déjà le roman.
C’est une belle incursion dans le monde du récit interactif, à mi-chemin entre polar littéraire et jeu d’enquête. L’ambiance impressionniste colle parfaitement au thème, et le fait de voir un auteur reconnu prêter sa plume à un jeu de société donne une vraie légitimité au projet.
☠️ Pirate King – Le stop ou encore des sept mers
Et pour finir, un petit tour chez les pirates ! Pirate King est un jeu de stop ou encore tout simple mais efficace, où les joueurs incarnent des flibustiers en quête de gloire et de trésors. À chaque tour, on pioche des cartes pour accumuler du butin… mais attention à ne pas tomber sur la troisième malédiction, sous peine de tout perdre. On y trouve aussi quelques batailles, un partage de butins, et un soupçon de prise de risque — de quoi apprendre aux enfants à savoir quand s’arrêter. Ce n’est pas le jeu qui m’a le plus marqué du stand, on est clairement sur du classique revisité, mais il fait le job.
Le thème fonctionne bien, le matériel est soigné, et le format boîte biseau le rend parfait pour les parties rapides ou les vacances. Simple, accessible, et typiquement Gigamic.
⚡ Éclair de Génie – Les énigmes illustrées
Toujours chez MiraLudo (Nymphéas Noirs), on change de registre avec Éclair de Génie, un jeu d’énigmes graphiques et textuelles où chaque carte dissimule une expression ou une phrase à deviner. Les indices sont visuels, parfois absurdes, parfois brillants : un i sans point peut cacher “mettre les points sur les i”, une image tordue peut révéler un jeu de mots. Il y a près de 300 cartes au total, ce qui en fait un petit coffre-fort à casse-têtes pour toute la famille.
C’est futé, amusant, et parfait pour se chauffer les méninges à l’apéro ou en voyage. Gigamic démontre une fois encore qu’il sait marier simplicité d’accès et créativité éditoriale.
🎯 En conclusion
Gigamic continue de faire du Gigamic : des petits formats malins, toujours faciles à sortir et bien édités, mais sans s’interdire de viser un cran plus haut avec des titres comme Altay ou Gwent. Entre l’éveil, la famille et le joueur intermédiaire, le catalogue gagne en amplitude sans perdre son ADN : accessibilité, qualité, et fun immédiat.
Bref, un stand qui donne le sourire, une équipe toujours sympa, et des jeux qu’on a hâte de revoir sur nos tables — avec ou sans ventouse !
