Vous savez, ça faisait longtemps que j’avais envie de parler de certains jeux de mon backlog Steam. Des jeux auxquels j’ai beaucoup joué, que j’ai adorés, que j’ai même parfois terminés — un truc de fou. Et pourtant, je n’ai jamais écrit dessus sur Air-Gaming.
Et je comprenais pourquoi. En fait, c’était logique : je n’ai pas écrit dessus parce que, pour Air-Gaming, on reçoit des jeux des éditeurs, et en général, ceux-là passent en premier. Ceux qu’on ne reçoit pas, qu’on achète par plaisir, parce qu’on les connaît ou qu’on les suit… eh bien, ils passent parfois un peu aux oubliettes. Et là, je me suis dit : non, c’est dommage de ne pas parler de ces jeux-là, parce qu’ils méritent largement qu’on en parle.
Le Bomberman Western
Bombslinger, c’est un jeu dont j’avais envie de parler depuis un moment, mais je ne le faisais pas. Et là, j’ai trouvé une solution assez bête : utiliser ChatGPT. Puisque tout le monde en parle en ce moment et qu’on est tous dedans jusqu’au cou, j’ai décidé de m’en servir comme dactylo. Ça va me faire gagner énormément de temps et, en même temps, je vais quand même vous parler du jeu. Et ça, j’en suis assez content. Ça ne va pas trahir mon ressenti, ça ne va pas réécrire ce que je pense, mais juste le retranscrire.
Donc, parlons de Bombslinger. C’est un jeu que j’ai découvert à la Gamescom, avant le Covid, sur le stand belge. Pour la petite histoire, à la Gamescom, chaque stand est un peu séparé par pays : ce sont les pays qui investissent des espaces qu’ils mettent ensuite en avant pour leur propre industrie. Et là, c’était donc le stand belge. J’étais tombé sur quelqu’un qui, Belgique oblige, ne parlait pas forcément français. On a eu un échange en anglais, très sympathique, et il m’avait montré son jeu. J’étais vraiment très content, je le trouvais excellent.
Je me souviens même avoir croisé Gaëtan aka ChezMoi — que vous connaissez sûrement, un professeur émérite du jeu vidéo, rédacteur de GameSideStory — et on avait découvert le jeu ensemble, sur le même stand.
Alors, qu’est-ce que c’est que Bombslinger ? C’est un peu… Revenons en arrière avant d’en parler.
Les Années 90 mes amours
Vous savez, dans les années 90, il y avait Bomberman. Mais Bomberman, avant d’être le jeu multijoueur qu’on connaît aujourd’hui, c’était surtout un jeu d’aventure. Le multijoueur, à l’époque, était plutôt un bonus. C’était un jeu où vous deviez passer de tableau en tableau pour vaincre le boss final.
Au fur et à mesure, ce mode aventure a disparu, remplacé par le multijoueur, plus fun et plus facile à développer, même s’il y a quand même eu plusieurs Bomberman Adventure (notamment sur N64). Mais, globalement, cette partie s’est estompée, jusqu’à donner naissance au Bomberman R qu’on connaît aujourd’hui.
Eh bien, Bombslinger, c’est justement ce retour à l’aventure. C’est ce mélange entre l’esprit de Bomberman et tout ce qu’on aime dans les jeux de donjons. Là où Bomberman restait figé sur des tableaux fixes, les développeurs belges se sont dit : « Et si Bomberman rencontrait un roguelite ? » C’était malin.
Je dis roguelite, même si certains pourraient parler de roguelike. C’est entre les deux, parce qu’il n’y a pas vraiment de système RPG, ou alors très léger. Mais l’idée est là : un Bomberman avec un côté roguelite.
Et pour corser le tout, ils ont planté l’histoire dans un univers western. Ça rappelle aussi un autre jeu que j’ai adoré, Outlaw, où il était aussi question de western et de vengeance.
Et c’est de ce jeu-là que je vais vous parler.
Une histoire de vengeance
Bombslinger, c’est l’histoire d’un homme qui perd sa femme, parce qu’il était autrefois un bandit. Ses anciens compagnons l’ont retrouvé pour se venger, mécontents qu’il ait abandonné la vie de criminel. Cet homme perd donc tout : sa maison, sa femme… et décide de se venger de ceux qui l’ont détruit.
Bombslinger, c’est un homme qui manipule extrêmement bien la dynamite — enfin, les bombes, en l’occurrence — et qui va se venger à grands coups d’explosifs. On arrive ainsi sur des tableaux très quadrillés, dans un univers western : le premier monde est désertique, les suivants varient un peu plus, avec des environnements rocailleux, etc.
À coups de bombes, il faudra affronter tous les hommes de main des bandits : des fermiers armés de fourches ou de fusils, et bien d’autres. Chaque ennemi a sa particularité : certains tirent quand vous passez devant eux, d’autres foncent sur vous comme une chèvre enragée, etc.
Évidemment, Bombslinger peut s’améliorer au fil de l’aventure en récupérant des cartes qui renforcent sa puissance, augmentent le nombre de bombes qu’il peut poser, ou lui donnent des bombes spéciales. Comme dans tout Bomberman-like, certains blocs peuvent être détruits, d’autres non. Cela oblige à réfléchir à la manière d’ouvrir un chemin ou d’affronter un ennemi.
Là où le jeu est intéressant, c’est que chaque tableau est généré aléatoirement. On parle de génération procédurale : chaque niveau est différent jusqu’à vous conduire au boss de fin. Sur la route, vous trouverez des coffres (ouverts directement, ou nécessitant une clé, voire de l’or). Car oui, les ennemis lâchent aussi de l’or.
Et l’or, justement, a son importance : il peut être utilisé dans des boutiques pour acheter des objets supplémentaires et obtenir de nouvelles capacités. Bombslinger n’est pas limité à ses bombes : il peut avoir des items consommables (comme des potions) ou des armes secondaires (pistolet, fusil…) qui consomment de l’énergie spirituelle. Cette énergie se recharge grâce aux ennemis vaincus.
Un élément crucial : les combos. Plus vous enchaînez les éliminations, plus vous récupérez d’or. Cela permet ensuite d’acheter un meilleur équipement dans les boutiques. Le jeu pousse donc à jouer efficacement pour s’armer convenablement.
Et puis, une fois le niveau terminé, place au boss de fin. Généralement, deux boss différents peuvent apparaître par monde. Ils sont amusants et collent bien à l’univers : par exemple, le premier peut être une chèvre démoniaque, un autre un dynamiteur redoutable. Le boss final, lui, est beaucoup plus coriace.
La progression se fait ainsi, jusqu’au bout. Et ce serait déjà très bien si le jeu s’arrêtait là. Mais ils se sont dit qu’il fallait vous motiver un peu plus/ Comme dans tout bon Rogue Lite, la mort est définitive : vous perdez toute votre progression, sauf si vous avez une amulette qui vous permet de survivre. Mais attention : d’expérience, l’amulette vous fait perdre toutes vos capacités. Et si vous mourez dans les derniers niveaux, vous n’aurez pas le temps de reconstruire un équipement suffisant pour vaincre le boss final. Donc la mort … est définitive.
Et là, déjà, on a un jeu très, très bon, à ce stade. C’est-à-dire qu’il se suffit déjà à lui-même, il est extrêmement fun. On s’amuse, et quand on meurt, on a tout de suite envie d’en refaire une.
Au début, il est frustrant, parce qu’on n’est pas très bon. D’autant plus que, quand vous commencez, vous n’avez qu’une seule bombe, avec une portée de 2 cases, et votre personnage est lent. C’est assez compliqué au départ. Mais, comme je le disais, au fur et à mesure, vous récupérez des objets qui vous améliorent.
Mais il est où le RogueLite?
Et c’est là qu’arrive l’aspect roguelite. En fonction des actions que vous accomplissez dans vos premières parties, le jeu va débloquer des items supplémentaires de démarrage. Vous pourrez commencer jusqu’avec 5 items au départ. Évidemment, ça vous pousse à refaire des parties, à compléter des sortes de succès (appelons-les comme ça), pour débloquer de nouveaux avantages qui seront essentiels pour la suite.
Du coup, vous pouvez très bien débuter une partie avec un personnage qui court plus vite, qui pose plus de bombes, qui a plus de puissance, ou encore plus de chance. Et la chance est un paramètre très important dans le jeu : c’est elle qui détermine l’apparition de certains objets ou de coffres, et donc qui influence la génération procédurale des niveaux.
Au final, ça crée tout un écosystème à prendre en compte au fur et à mesure, et c’est juste… extraordinaire. Certaines améliorations ou “bottes secrètes” à débloquer demandent une difficulté astronomique, mais c’est passionnant, parce que ça vous pousse constamment à progresser.
Évidemment, cela en fait un jeu très dur. Quand vous commencez avec rien, il est difficile. Et même quand vous commencez avec quelque chose, il reste difficile. ces bonus ne rendent pas le jeu facile pour autant. Ils le rendent juste plus accessible, et peut-être un peu plus juste, parce que certains ennemis sont vraiment très puissants.
Il est donc nécessaire d’avoir ce petit coup de pouce en début de partie, sinon vous êtes vraiment trop faible. Mais c’est une bonne chose, parce qu’en plus ça vous permet d’aller plus loin, de rendre le jeu plus amusant, et surtout de relancer sans cesse votre envie d’y rejouer en essayant de nouvelles mécanique.
D’autant qu’il propose jusqu’à 4 niveaux différents. On est pas mal !
Verdict
Bombslinger est une petite pépite qui mélange tout ce qu’on n’imaginait pas voir ensemble : un roguelite, du Bomberman, de l’action nerveuse et un univers western. Le résultat ? Un cocktail explosif, aussi improbable que génial. On y retrouve le plaisir immédiat des explosions, la rejouabilité d’un roguelite, la tension des affrontements contre des ennemis variés, et un pixel-art superbement animé qui donne vie à ce monde de dynamite et de vengeance.
Ajoutez à cela un système de progression malin, où les objets débloqués au fil des parties renouvellent sans cesse l’expérience, et vous obtenez un jeu qui vous donnera envie d’y revenir encore et encore.