Un soir de glande, je vois passer un jeu chelou en test, zéro info, que dalle. Je lis le pitch : du catch mexicain mélangé à des films d’horreur des années 50… ok, on est déjà sur du n’importe quoi, donc j’adore. Je regarde quelques screenshots et je tombe sur un délire total : des persos barrés, du style bien crade, ça sent bon le jeu de baston qui s’assume. Donc là mon cerveau a crié : « Killer Instinct rencontre Vampire Savior ! » C’est bizarre, c’est stylé, j’capte rien… mais j’vais tester ça en découverte totale.
Lucha, monstres et baston !
Mostroscopy est un jeu de baston sur un axe 2D avec des personnages en 3D. Dans l’esprit, il mélange l’univers du catch mexicain aux vieux films d’horreur bien kitsch. On y incarne seize personnages au choix tous plus atypiques les uns que les autres. Par exemple, on pourra incarner un robot, un monstre mutant ou un général allemand façon film de propagande raté. Visuellement, c’est sombre, crade, mais avec un certain charme de série B. A sa manière, il m’a beaucoup fait penser au comics Do a power bomb que j’avais testé il y a presque deux ans. Le mode histoire, quant à lui, est une blague : mal traduit, mal joué, il rappelle les pires nanars du dimanche soir. Il aurait été supprimé, franchement, personne n’aurait remarqué. Bref, c’est le genre de jeu aussi bizarre que fascinant…
Une direction artistique marquée et assumée
Ce qui m’a attiré au début, c’est clairement la direction artistique du jeu. Ce côté totalement éclectique et barré, un peu à la Killer Instinct version rétro, ça avait de la gueule ! Entre les catcheurs lucha libre et les mutants sortis d’un délire sous acide, il y avait un vrai potentiel. Par exemple, on pourra se taper contre une bonne sœur française, une femme-loup à la Bloody Roar, une infirmière flippante en rouge façon Silent Hill… Au début, c’était croustillant.
Certains stages, faut le dire, sont plutôt bien fichus : un en noir et blanc glauque, un autre avec des touches rouges bien senties. On sent qu’il y a eu de l’idée, ou du moins un peu d’inspiration… Mais voilà, passée la surprise, l’ambiance tombe à plat. Les animations ont quelques effets sympas, certes, mais rien de bien marquant. Contrairement à un Vampire Savior, tout semble figé dans une même teinte : sombre, trop sombre. Les arrière-plans, même s’ils veulent poser une atmosphère, finissent par tous se ressembler. Au final, cette DA qui m’avait hypé devient répétitive et perd tout son charme. Et c’est dommage, parce qu’il y avait une vraie patte au départ.
Simple, basique mais trop basique…
Après le choc visuel, place à la claque du gameplay… mais dans le mauvais sens du terme. À part le sempiternel mode versus et l’entraînement, y’a rien à débloquer, rien qui donne envie de s’investir, contrairement à un Pocket Bravery où t’as au moins une carotte. Même finir le mode histoire, ça sert à rien : des cutscenes ringardes, mal traduites et sans un pet de lore, même pas un gif de fin rien…
Le jeu se veut “accessible” mais c’est surtout ultra limité : chaque perso a trois attaques de base, un bouton pour taper de façon « faible », un autre pour le “spécial” et un pour bloquer. Voilà. C’est tout. Tu veux faire des combos ? Cela reste limité à des coups qui reviennent souvent en boucle. Tekken 1 sur Playstation 1 se fait souvent troller avec ses spams de carré, mais à côté de ça, Tekken c’est du Shakespeare. De plus, pas de vrai système de contre, pas de dash fonctionnel. Forcément, au bout de quelques heures, c’est mou, c’est plat, et ça tourne en rond. C’est franchement dommage, parce que sous ses airs atypiques, Mostroscopy avait les crocs… mais sans les dents.
