Quelle bonne idée a eu Electronic Arts de mixer sa licence du Seigneur des Anneaux au genre très prisé des Tactical RPG ! C’est du moins, la première remarque que l’on se fait à la première découverte du Seigneur des Anneaux Tactics. Voilà un titre qui nous change un peu des jeux de rôles classiques et des beat’em all, un peu répétitifs à la longue, tous bien connus sur les consoles de salon. Néanmoins, il y avait un piège dans lequel il ne fallait pas tomber : s’attaquer à un genre pointu en proposant une mécanique de jeu trop légère et en deçà des productions similaires nippones. Bien entendu, Electronic Arts est tombé dans le panneau, dans l’espoir, sans doute, de vendre un maximum d’UMD. Raté !
Le Seigneur des Anneaux Tactics ne fait pas dans les fioritures, vous allez rapidement vous en rendre compte. Deux campagnes sont proposées (du côté de la communauté de l’anneau ou les sbires de Sauron). Du coté du bien, on nous propose de jouer avec six personnages principaux qui nous suivent tout au long de l’aventure : Aragorn, Legolas, Gimli, Frodon, Sam et, bien sûr Gandalf. A ceux là, s’ajoutent de nombreux personnages secondaires et jouables, selon les missions comme Theoden ou encore les Ents. Globalement, cela manque de « liant » et les missions s’enchaînent sans réelle construction ni narration scénaristique. Certaines d’entres elles s’inspirent du livre de Tolkien, d’autres sont inventées de toutes pièces.
L’action se déroule en deux tours : déplacements (case par case) et combats. Les archers attaquent à distance, les autres au corps à corps. Une unité peut être capable des deux. Classique. Un certain nombre de points d’action est attribué à chaque personnage. Ces derniers lui permettent d’effectuer des coups spéciaux (enchaînement à l’épée, sort, etc.). A noter que lorsque deux adversaires se touchent, ils ne peuvent plus se déplacer que d’une seule case. En sachant cela, vous pourrez établir de vraies stratégies de combat. Par exemple, bloquer les troupes adverses, dans un coin, avec un ou deux personnages costauds, et utiliser vos autres unités pour canarder à distance.
Une progression automatique
A chaque fin de mission, on vous attribue des points d’expérience (on ne sait pas trop sur quels critères, ça augmente tout seul même pour les personnages qui n’ont pas pris part à la mission) ainsi qu’une certaine somme d’argent, que vous pourrez dépenser dans les boutiques. Les marchandises ne sont pas très variées : objets et pouvoirs supplémentaires. Tout ce qui relève de l’armurerie est géré automatiquement !
A ce propos, les menus sont hideux au possible et réduis à leur plus simple expression (texte blanc sur fond noir), on se croirait revenu quelques années en arrière. On est sur PSP, bon sang ! Ou sont passées les milliers de couleurs ? Ce n’est pas vraiment intuitif non plus (le bouton pour valider est Rond, alors que d’habitude, dans les autres jeux, c’est le bouton d’annulation !).
Techniquement, Le Seigneur des Anneaux Tactics navigue entre le bon et le très mauvais. Mauvais, par exemple, en ce qui concerne les première missions, franchement hideuses : décors illisibles, textures sombres et uniformes, etc. Plus tard, lorsque l’on arrive dans les grandes cités, c’est déjà beaucoup plus réussi. Les différents personnages tirent un peu la réalisation graphique par le haut, ils sont bien identifiables. A noter quelques effets de lumières réussis, mais bien rares. A propos de la caméra, les angles sont parfois mal choisis : vous verrez, par exemple, l’une de vos unité attaquer à distance (gros zoom) mais pas l’effet réalisé (ennemi touché, etc.). Les musiques se laissent écouter dans l’ensemble, elles sont relativement discrètes, tandis que les bruitages (cris, grognements, etc.) plutôt réalises. Un bon point.
Attention : jeu bogué ! Au cours de nos parties intensives, il nous est arrivé, à plusieurs reprises que Le Seigneur des Anneaux Tactics « freeze » et nous oblige à redémarrer la console. Rien de plus frustrant lorsque cela arrive en plein combat, après une bonne heure de jeu ! A noter aussi, quelques bogues graphiques. Là, rien de méchant cependant.