Depuis vingt ans, la Team Ninja s’est taillée une place de choix et surtout très marquée dans le paysage vidéoludique. Qualité et exigence constituent probablement les deux mots-clés qualifiant leurs productions de meilleure manière. Arrive aujourd’hui Wo Long: Fallen Dynasty, avec la même recette mais une autre ambiance.
Les tribulations d’un Chinois en Team Ninja
Wo Long: Fallen Dynasty s’ouvre sur une cinématique de toute beauté, et surtout sur le moteur de création de votre personnage. Ce dernier est très complet à tous points de vue, ce qui constitue toujours un plus bienvenu pour l’immersion. Dans le même registre, les textes sont tous doublés en Français. Les voix sont disponibles en Anglais, Chinois et Japonais.
Le scénario nous plonge ensuite dans un royaume Chinois, en plein de contexte de guerres humaines mais aussi démoniaques. L’ambiance générale du titre se veut sombre, horrifique, sanglante et parfois oppressante. A nouveau, on reste dans la continuité des productions Team Ninja – Mais autant que vous soyez prévenus.
Dans sa structure, Wo Long: Fallen Dynasty se veut toutefois assez classique. Sans être téléguidée, la progression est souvent moins ouverte qu’elle n’y parait. Même les quêtes annexes portent finalement mal leur nom, car elles s’avèrent au final assez essentielles à la progression de votre personnage. On avance là où on doit aller, on ramasse des armes, on combotte et on développe ses pouvoirs. Du classique.
Entre modernité et tradition
Si la réalisation de Wo Long: Fallen Dynasty est réussie, c’est surtout grâce à sa direction artistique. Sur un plan technique, en effet, la Playstation 5 n’est jamais en surchauffe. Et le jeu donne surtout l’impression (comme beaucoup d’autres ?) d’un titre Playstation 4 un peu boosté. Néanmoins, il faut reconnaître que l’ensemble est très joli. On citera surtout les combats souvent spectaculaires, certains boss à l’allure mémorable et une atmosphère sino-épique réussie – musiques incluses.
Au niveau des commandes, on est à 200% dans le Souls-like. Les habitués du genre retrouveront leurs marques en cinq minutes. L’importance de l’esquive et du bon timing de la parade (guard impact) en premier lieu, le bon équilibre entre équipement choisi et techniques d’attaque (exemple : voyager léger pour rester rapide) ensuite. La durée de vie du titre assez longue, entre trente et cinquante heures, dépendra largement de vos skills et de votre expérience en la matière.
Mais Wo Long: Fallen Dynasty introduit tout de même quelques originalités bienvenues. Par exemple, le héros ne dispose d’aucune jauge d’endurance et peut enchaîner à foison. En remplacement, il dispose de jauges d’esprit ou de moral, à gérer au fil des victoires et des échecs. Il est également possible de parcourir le jeu en coopération, avec des d’autres participants en ligne ou des bots (généralement peu utiles).
Plus doux mais piquant quand même
Côté difficulté et au moment où vous lirez ces mots, vous aurez sûrement déjà entendu le jeu se faire qualifier de « Souls-like plus accessible ». Alors certes, la difficulté a été revue à la baisse depuis la première démo. La tolérance au blocage, en terme de timing, est plus large qu’à l’accoutumée. Et les mécanismes précédemment décrit rendent également l’expérience un peu moins rude.
Mais ne vous y trompez pas, malgré tout ceci, Wo Long: Fallen Dynasty reste un titre difficile et exigeant. En vous y attaquant, il ne faudra pas avoir peur d’apprendre et mourir à de multiples reprises, d’accepter une courbe de difficulté souvent déséquilibrée, ou de considérer que tenter de vaincre un boss vingt ou trente fois avant d’y parvenir est un ratio normal. L’expérience est donc aussi grisante qu’exigeante.
