Tales of Nine est un petit jeu solo particulièrement compact, qui nous plonge dans un univers de fantasy.
À première vue, je m’attendais à un jeu narratif, un peu scripté, avec des choix d’intrigue à faire. En réalité, on est dans un tout autre registre.
Un jeu minimaliste mais exigeant
Tales of Nine est un jeu solo édité par Arkham Society (Poucave, Lucky Bastards, etc.). Il a été conçu par Julian Allain, avec des illustrations signées Laura Mounereau.
À l’heure actuelle, trois personnages sont disponibles, chacun avec trois scénarios uniques. On incarne tour à tour un nain paladin, un elfe druide ou une humaine du désert, et chaque boîte propose un défi autonome à relever.
Mise en place et mécaniques
Chaque scénario commence avec la mise en place d’un carré de 9 cartes (3×3) autour de votre personnage central. Ces cartes sont tirées aléatoirement, représentant lieux, ennemis ou objets.
Le but ? Récolter les bonnes ressources, affronter les bons ennemis, et récupérer la carte marquée d’un drapeau pour la glisser dans votre sac : ce sera votre butin final qui marquera votre victoire.
Vous disposez :
- d’un sac où vous stockerez les ressources récupérées,
- d’un compteur bonus qui vous aide lors de vos premières actions ou en cas de besoin,
- et de votre personnage, qui se déplace de carte en carte selon des règles précises.
Certaines cartes ont des effets immédiats, d’autres conditionnent votre victoire. Il faut gérer vos ressources, anticiper vos déplacements, et faire attention aux effets adverses.
C’est bien plus tactique qu’il n’y paraît.
Un vrai casse-tête stratégique
Ne vous fiez pas à sa simplicité apparente. Tales of Nine est un vrai casse-tête. Chaque mouvement compte, et vos erreurs sont rarement rattrapables.
Le hasard joue un rôle important, notamment au niveau du tirage initial. Parfois, vous enchaînez une victoire facile ; parfois, vous échouez plusieurs fois sur le même scénario.
Le jeu s’apparente davantage à un smartgame (jeux de type casse-tête évolutif) qu’à un jeu de cartes classique comme One Deck Dungeon.
Vous perdez si :
- vous combattez sans avoir les ressources nécessaires,
- vous ne pouvez plus vous déplacer.
Trois personnages, trois approches
Chaque personnage a sa propre logique :
- Le Nain (Montagne Noire) : très orienté combat, direct et brutal.
- L’Elfe (Forêt Maudite) : plus axé sur la gestion de lieux.
- L’Humaine (Désert Infini) : demande une stratégie plus fine et flexible.
Les mécaniques de base restent les mêmes, mais la lecture attentive des cartes et des conditions de victoire est essentielle.
Si je devais conseiller un ordre de jeu pour une progression douce :
- La Montagne Noire (facile)
- La Forêt Maudite
- Le Désert Infini (plus exigeant)
Mon avis
J’ai bien aimé l’expérience, mais il manque encore un petit quelque chose pour rendre le jeu vraiment inoubliable.
Certes, les placements aléatoires apportent un peu de variété, mais les cartes restent peu nombreuses et finissent par se ressembler. On a parfois l’impression de rejouer un casse-tête qu’on connaît déjà.
Le mode infini permet de prolonger l’expérience, mais il peut vite devenir répétitif.
Personnellement, je rêverais d’un mode multi-personnage ou coopératif, où chaque joueur incarne un héros à l’image d’une véritable équipe de fantasy. Cela donnerait un souffle nouveau au jeu.
En attendant la suite…
On espère de nouveaux personnages, de nouveaux lieux et plus de variété dans les cartes.
Tales of Nine a posé de très bonnes bases : il ne lui manque qu’un peu plus de richesse pour briller durablement dans nos ludothèques.
