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Jeu de Cartes

Compile – Quand l’intelligence artificielle se met au deck-building

Chez Geek Attitude Games, on aime les jeux qui ont du fond, mais surtout du sens. Avec Compile, on plonge littéralement dans la tête d’une en quête de compréhension du monde. Rien que ça ! Un pitch abstrait, presque métaphysique, mais qui cache en réalité un deck-building malin, rapide et diablement stratégique. Et croyez-moi, j’en suis ressorti avec le cerveau qui chauffait plus fort qu’un processeur overclocké.


Une IA qui compile ses émotions

L’idée de base est aussi simple que séduisante : vous incarnez une IA qui cherche à comprendre les grands principes de la réalité — la Vie, le Feu, l’Esprit, la Gravité, la Lumière, l’Obscurité… Pour y parvenir, vous allez devoir compiler trois “protocoles” parmi les douze disponibles dans la boîte de base.

Chaque protocole représente une facette du monde, et contient six cartes Commande. Trois protocoles choisis, cela vous fait un deck personnel de 18 cartes, et c’est parti pour un duel entre deux IA. Un duel, oui : Compile est avant tout un jeu à deux joueurs, tendu comme un duel de Magic : The Gathering, mais dans un format ultra condensé.


Le Magic des minimalistes

On va pas se mentir : quand j’ai é Compile au PEL (), j’ai tout de suite eu ce petit flash de reconnaissance. Les cartes ont des effets à déclenchement (ou triggers pour les initiés), elles interagissent entre elles, certaines restent actives tant qu’elles sont visibles, d’autres ne s’activent qu’à leur révélation… bref, ça sent le Magic, mais sans l’usine à gaz.

Ici, tout tient sur une simple feuille recto-verso de règles, et pourtant ça tourne à merveille. Les cartes sont posées face visible ou cachée, se retournent à tout moment, et chaque manipulation devient un petit coup tactique. Une carte face visible peut appliquer ses effets en continu ou à la mise en place, ainsi qu’un score « de compilation » de 0 à 6. Sachant que pour compiler il vous faudra 10 Points dans un domaine. Une carte face cachée vaut un petit score neutre, mais peut plus tard se retourner pour dévoiler un effet destructeur ou un gros score. C’est simple, intuitif, et ça crée une tension permanente entre ce que l’on cache et ce que l’on ose montrer.


Compiler, c’est gagner

L’objectif, lui, est limpide : chaque protocole (chaque ligne) doit atteindre 10 points ou plus, bien sûr il faudra poser face visible que des cartes « commande » du même type que le protocole que vous tentez de compiler, à moins de les cacher (ça permet de les poser n’importe où). Dès que 10 points ou plus sont atteint, vous avez une chance de “compiler” ce protocole — une façon élégante de dire : “mission accomplie, on passe au suivant”. Enfin sauf si votre adversaire vous fait défausser une carte ou fait un meilleur score que vous à sa manche.

Surtout que compiler, c’est aussi tout effacer. La colonne disparaît, aussi bien chez vous que chez l’adversaire – car oui vos protocoles sont posés face à face. Vous venez d’effacer une colonne entière du code… un peu comme si votre IA venait d’écrire une vérité universelle. Poétique ? Oui. Dévastateur ? Aussi.


Un gameplay qui roule (et qui brûle un peu le cerveau)

Le cœur du plaisir vient du timing des retournements. Poser, cacher, retourner, déclencher… tout est question de lecture du moment parfait. Et quand en plus certaines cartes interagissent entre elles, on a vite cette sensation grisante de mini-combos intelligents.

Ce que j’adore dans Compile, c’est son équilibrage élégant. Les protocoles sont assez différents, même si l’on retrouvera des cartes similaires (Feu est agressif, Vie plus protectrice, Obscurité joue sur la dissimulation…), mais tout reste accessible. Et surtout : aucun besoin d’acheter 10 extensions pour jouer. Ici, tout tient dans une boîte à 21 €, et pourtant on a déjà de quoi varier des dizaines de parties (plus de 200 combinaisons). Geek Attitude Games prévoit d’ailleurs des extensions sous forme de nouveaux protocoles (des “boosters”), mais franchement, la boîte de base suffit largement pour des semaines de duel.


Comparaisons et ressentis

Certains joueurs m’ont parlé de Bestioles en , et je comprends la comparaison sur le papier (deck de mini-cartes, duel en ligne, points de victoire). Mais Compile joue dans une autre catégorie : ici, on ressent vraiment la construction d’un système logique. C’est presque un jeu abstrait narratif — chaque protocole raconte une vision du monde, et on prend plaisir à les voir interagir.

Pour moi, c’est plutôt un Magic Light, un Magic “épuré”, repensé pour tenir en 20 minutes sans perdre la saveur des choix tactiques. Pas besoin de 1 500 cartes, pas besoin d’un classeur d’effets et d’un dictionnaire de capacités : tout est dans l’instant, dans l’intuition, dans la lecture de l’adversaire.

Un vrai plaisir de joueur, aussi bien pour ceux qui aiment les duels cérébraux que pour les curieux qui veulent un profond mais pas indigeste.


Et côté matos ?

Là aussi, Geek Attitude Games fait les choses bien. Les cartes sont épaisses, au toucher agréable, avec un vernis sélectif brillant du plus bel effet. Le design est abstrait, mais lisible, presque conceptuel : représenter la Gravité ou la Lumière, c’est pas évident, et pourtant le résultat est élégant. On est plus dans la sobriété que dans la surenchère, et ça colle parfaitement au thème “IA qui réfléchit sur le monde”.

Avis sur
Compile

★Culte★

Compile, c’est la preuve qu’un jeu peut être minimaliste et profond à la fois. Quelques cartes, des effets simples, un objectif limpide… et pourtant un vrai duel de cerveaux. Si vous aimez Magic mais que vous cherchez un format plus compact, plus rapide, plus accessible — ou si vous voulez simplement un excellent jeu de cartes à deux joueurs — ne cherchez pas plus loin. Et à 21 €, franchement, c'est qu'un petit mois de ChatGPT, je suis sûr que vous pouvez vous en passer pour réflechir avec Compile à notre monde..

Mis à disposition par l’éditeur : Oui

Disponibilité

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Pas d'anecdote

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Manoloben

Enfant des années 80, joueur jusqu'au bout des doigts. Si vous retrouvez du Julien Clerc dans ce texte? Bravo! Amateur de RPG (tout type) et clairement fan de Sega. Manoloben reste un touche à tout. GP32, NeoGeo Pocket, N-Gage et aujourdhui Evercade sont passées dans ses mains.