Il y a des jeux, tu les lances à peine une heure et tu as la banane collée au visage. Bust a Groove sur PlayStation 1, c’était ça : une claque rythmée à une époque bénie où les jeux musicaux commençaient à sortir. Parappa, Dance Dance Revolution… tout ça m’a mis sur la voie du gameplay au plaisir immédiat, sans prise de tête. Alors accroche-toi, parce que là, je t’emmène sur le dancefloor et comme dirait Jean Marc Généreux : « j’achète ! »
Des pas chassés vers l’originalité
À l’époque, sur PlayStation, t’avais deux clans : les bourrins qui s’envoyaient des tatanes sur Tekken, et ceux qui passaient leur vie à farmer dans Final Fantasy 7. Mais au milieu de tout ça, Enix (les rivaux de Squaresoft avant la fusion) nous balance cet ovni : Bust a Groove. Bon, au Japon c’était Bust a Move, mais en France ils ont dû changer, sinon on confondait avec le puzzle game où un dino te balance des boules colorées. Bref, ici on hérite d’un jeu de danse qui fusionne chorégraphies stylées et baston de rue en mode 1v1, ambiance battle à la façon du film Street Dancers. Pour l’époque, c’était pas juste original, c’était carrément révolutionnaire.
Quand la danse devient un duel
Certains auraient pu le classer vite fait comme un PaRappa the Rapper bis, mais il n’en est rien. Ici, le gameplay est bien différent : au lieu de taper des suites de touches qui changent à chaque mesure, tu dois suivre un tempo « fixe » et balancer des combos avec la croix directionnelle et terminer par soit par le bouton Croix ou Rond. Genre « haut-gauche-bas-Croix », « droite-droite-bas-Rond » mais toujours sur le rythme « 1,2,3,4-bouton ». Toutefois, pour pimenter le jeu, il y a deux lignes de combos : celle du haut pour les touristes, celle du bas pour les experts. Mais si tu loupes ton tempo ? la chorégraphie repart de zéro !
Mais là où c’est différent, c’est que Bust a Groove c’est également du Vs fighting. En gros, celui qui aligne les meilleurs pas de danse gagne des points et finit par éclater l’autre avec une aura de dingue comme dirait mes gosses. À mi-chemin du round, le jeu zoome sur chaque participant avec des chorés spécifiques pour ajouter de la tension. Et plus t’es bon, plus la caméra zoomera sur toi. Chaque personnage a aussi deux attaques spéciales (les petits smileys en haut) : tu balances ça avec Triangle en rythme, et si ton adversaire est pas vif pour l’esquiver avec le bouton Carré, il devient KO. Cela permet notamment de « casser » la danse adverse dans des moments clefs. Sur le papier c’est cool, mais avec un peu de pratique, t’apprends vite à les lire en amont.
Une chorégraphie millimétrée
Graphiquement, Bust a Groove envoie du lourd pour de la PlayStation 1 : full 3D colorée, flashy, avec une bonne direction artistique. On y incarne dix danseurs complètement différents, chacun avec son style bien à lui, du disco de Hiro au breakdance de Heat, en passant par le techno chelou de Gas-O. Et le pire, c’est que tout ça a été animé via de la vraie motion capture de danseurs pros, et franchement, ça claque. Les persos ont un chara design qui fait le taf, entre manga et cartoon, et les effets de lumière sont étonnamment propres pour l’époque. Tout bouge bien, les animations sont fluides, et cela donnerait envie de danser.
La bande-son est clairement l’arme secrète du soft : chaque morceau est un banger, avec des styles ultra variés mais tous réussis, sans exception. Et là où ça devient vicieux, c’est que certains rythmes te font dévier du tempo naturel. Donc, pour réussir, il faut bien garder en tête le sacro-saint « 1,2,3,4 bouton » en tête sous peine de tout foirer. Mention spéciale à Kitty et surtout Shorty avec son thème « Waratte Pon« , une pépite qui, pour moi, rivalise avec « Rotterdam Nation » de Ridge Racer niveau nostalgie pure. C’est fun, c’est feel good, c’est musicalement généreux comme un buffet à volonté. Franchement, des jeux aussi joyeux et audacieux, on n’en fait plus.
Une rejouabilité illimitée ?
Côté durée de vie, le jeu mise tout sur le scoring et le déblocage de persos cachés, comme le robot géant ou les deux aliens qui te balancent une choré de capoeira digne de Eddy Gordo. Une fois le jeu terminé, un mode « Edit » se débloque : là, tu peux bidouiller la choré de ton perso, choisir les pas… bon, c’est plus gadget qu’utile, mais ça a le mérite d’exister. Le mode deux joueurs, lui, est une vraie tuerie à condition d’avoir un pote qui sait bien jouer. En bref, c’est un jeu culte, innovant, qui a su marier fun, style et originalité comme peu l’ont fait depuis. À noter : Bust a Groove 2 existe mais uniquement au Japon, et il te grille direct si ta PS1 est pucée. À ceux qui veulent découvrir les racines du jeu musical, je dis : foncez !