Sorti en 2015, Mad Max, développé par Avalanche Studios, n’avait pas particulièrement brillé lors de sa sortie, écrasé par un mois de septembre dominé par des mastodontes comme Metal Gear Solid V. Pourtant, le jeu avait tout d’un bon outsider : un monde ouvert vaste, un gameplay nerveux centré sur la survie dans un désert impitoyable, et surtout, une ambiance fidèle à l’univers du film de George Miller. Près de dix ans plus tard, Mad Max trouve une seconde jeunesse sur Steam Deck… et autant le dire d’entrée : c’est une pépite post-apocalyptique à emporter partout.
Une claque visuelle (oui, encore aujourd’hui)
Première surprise en lançant le jeu sur la console portable de Valve : Mad Max n’a pas pris une ride. Certes, les textures n’ont pas la finesse d’un AAA 2025, mais le jeu bénéficie d’une direction artistique tellement maîtrisée qu’on l’oublie très vite. Le sable qui vole, les tempêtes de poussière qui déchirent l’horizon, les carcasses rouillées plantées dans les dunes comme des stèles rouillées… Avalanche avait à l’époque misé sur l’ambiance, et elle fait toujours mouche.
Le Steam Deck, malgré sa taille, rend pleinement justice à cet univers. L’écran de 7 pouces en 800p est idéal pour lisser naturellement certaines imperfections, et le résultat est bluffant. Avec les réglages en medium/high, le jeu tourne entre 40 et 60 fps en fonction des zones, et surtout, sans aucune sensation de latence ou de saccade gênante. C’est stable, c’est fluide, et surtout : c’est immersif. On se surprend à scruter l’horizon, à ralentir notre course pour admirer un coucher de soleil poussiéreux. Qui aurait cru qu’un désert pouvait être aussi beau sur une machine portable ?
Une technique solide comme un V8
En plus de ses qualités artistiques, Mad Max profite d’un portage PC très bien optimisé, et ça se ressent sur Steam Deck. Le jeu n’a pas besoin de bidouillage pour démarrer : tout fonctionne out of the box. Le mapping des touches est parfaitement géré, les menus sont lisibles, les cinématiques s’affichent sans bug, et les rares crashs (souvent liés à la mise en veille) sont anecdotiques.
La consommation de batterie reste raisonnable pour un open world 3D : comptez entre 1h45 et 2h30 selon la luminosité et la fréquence d’images choisie. Il est même possible d’optimiser un peu plus via les profils d’énergie intégrés à la Steam Deck. Mais surtout, on sent que le jeu aime tourner sur ce format : les sensations de conduite, les combats, même les menus sont intuitifs à la manette. C’est un portage naturel, organique presque. Avalanche ne l’avait pas prévu, mais leur Mad Max est un titre taillé pour la console de Valve.
Un gameplay répétitif… mais cohérent
Alors oui, on ne va pas se mentir : Mad Max reste un jeu Avalanche. Comprenez par là que le gameplay est un enchaînement de tâches répétitives sur fond de monde ouvert : nettoyer des camps, récupérer de la ferraille, améliorer sa voiture, débloquer des territoires. C’est du Just Cause post-apocalyptique, sans les flingues et sans le grappin, mais avec une Interceptor surboostée.
Et pourtant… ça marche. Parce que tout est dans le feel. Les combats à mains nues, bien que simplistes (système à la Batman Arkham), sont percutants. Chaque coup est lourd, chaque esquive bien sentie. Et surtout, le cœur du gameplay : la conduite. C’est là que le jeu brille. Entre les courses-poursuites poussiéreuses, les tirs de harpons pour désosser les véhicules ennemis, et les duels contre des camions blindés en pleine tempête, Mad Max propose des séquences d’action viscérales. On sent la puissance des moteurs, la rage du désert, et cette fureur de vivre propre à l’univers de Miller.
Et sur Steam Deck ? C’est encore meilleur. Parce que tenir la console entre les mains, casque sur les oreilles, et vivre ces scènes façon film d’action Mad Maxien dans un train ou un lit… c’est unique.
Une ambiance post-apo à la hauteur
Là où d’autres jeux s’essaient au post-apo à coup de zombies et de ruines, Mad Max choisit une vision plus sèche, plus brute. Pas de dialogues interminables ou de quête moralisatrice : ici, c’est la survie, point. On mange pour survivre, on tape pour dominer, on construit pour durer. Et dans cette logique, tout le gameplay suit. Le craft est rapide et fonctionnel. Les améliorations de Max ou de la Magnum Opus (votre voiture) sont motivées par le besoin d’aller plus loin, d’écraser plus fort, de survivre plus longtemps.
Cette cohérence entre gameplay, narration et ambiance n’est pas anodine. Elle renforce l’immersion. Et sur Steam Deck, avec le son dans les oreilles et l’écran proche des yeux, cette immersion est totale. On vit littéralement dans le désert. On entend le vent, on ressent le métal. Ce n’est plus un jeu, c’est une virée.
Verdict : Un joyau rouillé, parfait pour le Steam Deck
Mad Max sur Steam Deck, c’est un peu comme découvrir un vieux moteur qui tourne encore mieux que prévu. Le jeu n’a pas changé : il reste imparfait, parfois redondant, un peu vide sur la fin. Mais il n’a rien perdu de sa puissance d’évocation, de sa brutalité esthétique, ni de sa jouabilité ciselée. Et sur la console portable de Valve, il prend une toute nouvelle dimension.
C’est un titre qu’on relance sans prétention, et qu’on ne lâche plus. Parfait pour des sessions courtes ou des marathons sur canapé, Mad Max prouve qu’il n’a rien d’un jeu oublié. Il était juste en avance sur son support idéal.