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Jeu

Persona 2 Innocent Sin, le test sur PSP (2015)

La jeunesse en névrose

Cette Ă©dition PSP de Persona 2 Innocent Sin est l’adaptation du jeu paru sur PlayStation première du nom en 1999, dans sa version amĂ©ricaine. Sur la console portable de Sony, nous n’avons le droit Ă  aucune traduction. Toutefois, Atlus, l’Ă©diteur original du titre, Ă  fait quelques efforts, mineurs au niveau de l’introduction par exemple, ou majeurs tels que la « remastĂ©risation » complète des musiques par Shoji Meguro. Toutefois, comme les Japonais ont un profond respect pour ce qui a Ă©tĂ© créé Ă  l’origine dans ce jeu, on peut basculer Ă  tout moment d’une version Ă  une autre dans les options.

« Assez classique dans son dĂ©roulement, le jeu sait cependant nous tenir en haleine avec son lot de rebondissements qui oscillent parfois vers la parodie ou le grand n’importe quoi »

Revenons au jeu proprement dit. Si le premier opus de ce RPG, Shin Megami Tensei: Persona, adaptĂ© lui aussi sur PSP, avait un intĂ©rĂŞt quasi-historique, ce n’est plus le cas ici. Mais le titre prĂ©sente d’autres qualitĂ©s Ă©videntes. Par exemple, d’un Ă©pisode Ă  l’autre, les phases de dĂ©placements dans les labyrinthes 3D ont Ă©tĂ© remplacĂ©es par des dĂ©cors en 3D isomĂ©trique. Ainsi, Persona 2 Innocent Sin propose un rendu graphique parfaitement adaptĂ© Ă  une Ă©dition portable.

Les phases de combat se dĂ©roulent toujours au tour part tour. On peut y alterner armes physiques, l’utilisation d’items ou bien encore la magie employĂ©e Ă  travers nos « persona », ces ĂŞtres surnaturels qui nous sont attachĂ©s et que l’on peut faire progresser ou changer. A noter que la crĂ©ation de persona est un peu plus facile que dans le premier opus mais reste assez secondaire.

Au chapitre des nouveautĂ©s, notons la part importante allouĂ©e aux rumeurs. Vous pouvez « collecter » et faire en sorte qu’elles deviennent rĂ©alitĂ©. IntĂ©ressantes au dĂ©but, les possibilitĂ©s s’essoufflent assez rapidement et se limitent surtout Ă  dĂ©bloquer de nouveaux choix dans les magasins…

La mĂ©canique bien huilĂ©e de Persona 2 Innocent Sin ne serait rien sans un univers et un scĂ©nario bien ficelĂ©s. Assez classique dans son dĂ©roulement, le jeu sait cependant nous tenir en haleine avec son lot de rebondissements qui oscillent parfois vers la parodie ou le grand n’importe quoi (la fin notamment avec le « dernier bataillon »…). La dimension dramatique est introduite Ă  divers moments de l’aventure, par des flashbacks de l’enfance des diffĂ©rents protagonistes. Au dĂ©but assez anodins (voir niais), ceux-ci glissent progressivement vers toute une sĂ©rie de traumatismes, Ă  la base des peurs et des nĂ©vroses des hĂ©ros.

Le titre vous plonge dans la vie Ă©tudiante de Seven Sisters High School, une Ă©cole rĂ©putĂ©e de la ville fictive de Sumaru. Les Ă©tudiants sont subitement affectĂ©s d’un mystĂ©rieux mal qui les dĂ©figure. Vous allez devoir enquĂŞter sur ce mal qui ronge l’Ă©cole mais aussi sur un mystĂ©rieux homme appelĂ© The Joker (aucun rapport avec Batman !) qui, une fois invoquĂ©, a le pouvoir de rĂ©aliser vos rĂŞves les plus fous… ou au contraire de vous les voler ainsi que votre existence. Rien que cela.

A noter que quelques aventures annexes sont disponibles dans le Théâtre. En fait, la version japonaise du titre permet de tĂ©lĂ©charger un bon nombre de DLC. Cette possibilitĂ© n’est plus possible dans les versions amĂ©ricaine et europĂ©ennes mais trois scenarios sont proposĂ©s gratuitement. C’est toujours ça de pris ! Par ailleurs, nous Ă©voquions en dĂ©but de test les excellentes musiques du titre. Sachez qu’une fois l’aventure terminĂ©e, elles seront accessibles de manière indĂ©pendante.

Mis Ă  disposition par l’Ă©diteur : Non
Image de Kuk

Kuk

Type de joueur : Mauvais | Type de test : Bordélique Kuk s'est lié d'amitié avec le monde du jeu vidéo très jeune. En 1988, il possède son premier ordinateur, un Atari 1040 STF flambant neuf. Et Atari ne le quittera plus jamais… Durant les années suivantes, il s'intéresse tour à tour à la Nec GT, à la NeoGeo Pocket et à sa petite soeur, la déclinaison Color, qui le font rentrer dans le jeu vidéo portable. Passionné d’histoire et de littérature, il apprécie tout particulièrement les jeux de rôle et les jeux d’aventure. Il montre aussi beaucoup d'intérêt pour le travail fourni par les développeurs indépendants dont il se fait une spécialité. Dans tous les cas, il privilégie le fond à la forme.

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Age conseillé

Thèmes

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Editeurs/Auteurs

Pas d'anecdote

Avis sur
Persona 2 Innocent Sin

Génial

En bref, Persona 2 Innocent Sin était un titre indispensable sur PlayStation et donc aujourd'hui sur PSP. Une distribution des plus chaotiques en France ne doit pas nous faire oublier une édition européenne très soignée de l'éditeur anglais Ghostlight qui a choisi de ne proposer qu'une édition collector avec un coffret contenant six mini-cartes des deux designers du jeu - Kazuma Kaneko et Shigenori Soejima - ainsi qu'un poster. Un bel effort.