Il y a des moments où l’on se dit qu’on tient quelque chose de spécial. Et le test de Heat chez Tofopolis en fait clairement partie. La boutique de jeux de Poissy organisait un événement éphémère, un moment de partage autour du jeu de course de Days of Wonder. Pour l’occasion, on sortait non seulement la boîte de base de Heat, mais aussi son extension Tunnel Vision. Et histoire de mettre l’ambiance, on avait convié quelques Pisciacais passionnés à venir brûler de la gomme sur nos circuits.
Une ambiance « pole position »
Tout de suite, le ton est donné : on installe les tables, on sort les boîtes, les figurines de bolides, les cartes, et on lance les moteurs. Le circuit français servira de tour d’entraînement, tandis que l’italien verra nos plus beaux dérapages (contrôlés… ou pas).
Autour de la table, entre habitués de la boutique et petits nouveaux, l’ambiance est chaleureuse. On rigole, on chambre, on se prend au jeu. Et quel jeu !
Heat, c’est quoi au juste ?
Heat est un jeu de course automobile qui s’inspire des grandes heures de la Formule 1 vintage, quelque part entre les années 70 et 80. C’est cette époque où la technologie était encore rustique, où la victoire ne dépendait pas que de l’ingénierie, mais aussi d’un bon coup de volant… et d’un certain flair.
Le jeu est prévu pour 1 à 6 joueurs avec la boîte de base, et jusqu’à 8 joueurs avec les deux extensions. À noter que le mode solo existe, mais ce n’est clairement pas le cœur du jeu. Non, Heat, c’est avant tout un jeu de groupe, un jeu qui prend vie quand on s’énerve pour doubler dans le dernier virage ou quand on se fout en tête-à-queue à cause d’un excès d’optimisme.
Gestion de main et levier de vitesse
Pas de dés ici, tout passe par un deck personnel. Chaque joueur pilote sa voiture via des cartes. À chaque tour, on choisit une vitesse (de 1 à 4), qui détermine combien de cartes on va jouer.
- En 1ère vitesse : 1 carte jouée
- En 2ème : 2 cartes
- Et ainsi de suite…
Les cartes représentent des déplacements (2, 3, 4 cases, etc.), mais certaines sont des stress ou des heat, les fameuses cartes « mortes » qui symbolisent la surchauffe du moteur ou les dégâts mécaniques.
Les virages à ne pas prendre à la légère
Chaque circuit comporte des virages à respecter : des limites de vitesse qu’il ne faut pas dépasser sous peine de brûler son moteur.
Un virage à « 3 », par exemple, signifie que si vous entrez dedans à plus de 3 cases de déplacement (sur votre tour), vous encaissez des cartes Heat. Et ce n’est pas juste décoratif : le moteur a un nombre limité de ces cartes, et si vous devez en défausser alors que vous n’en avez plus, c’est la tête-à-queue assurée.
Et un tête-à-queue, c’est douloureux : vous repartez en première, vous perdez du terrain, et vos adversaires vous passent devant sans pitié.
Un jeu équilibré pour tous
L’une des forces de Heat, c’est son équilibrage. Les joueurs en queue de peloton bénéficient d’un petit coup de pouce :
- Ils peuvent parfois retirer une carte Heat
- Ils peuvent avoir un petit bonus de déplacement
- Ils récupèrent plus facilement leur calme (moins de stress)
Un vrai plaisir, car même si vous débutez, vous ne serez jamais totalement largué. Le jeu sait créer du suspense jusqu’au bout, avec de vrais retournements de situation.
Les cartes stress : la prise de risque incarnée
Les cartes Stress sont un autre sel du jeu. Quand vous en jouez une, vous piochez la première carte de votre deck et vous appliquez le déplacement affiché. C’est donc l’aléatoire pur : parfois salvateur, parfois dramatique.
Et ce stress peut s’accumuler : les têtes à queue ou l’utilisation de certaines cartes peuvent vous en procurer, trop de montées en vitesse agressives vous donneront aussi des Heats dans votre deck, et votre main se remplit de cartes peu ou inutiles (Heat), jusqu’à vous paralyser dans les derniers tours.
Le mode avancé : écuries, sponsors, et pluie battante
Si le jeu de base est déjà très riche, Heat se sublime en mode avancé. Là, vous accédez à :
- Des cartes d’amélioration : que vous choisirez pour donner une identité à votre voiture (meilleurs freins, moteur plus nerveux, gestion de stress optimisée…)
- Un système de sponsors : si vous passez un virage trop vite devant un photographe, vous impressionnez la foule et gagnez une carte spéciale unique à usage unique… mais puissante !
- Des règles météo : qui compliquent la gestion des virages, de l’adhérence ou du stress.
- Des cartes de course spéciale : qui viennent bouleverser les conditions d’une course avec des contraintes ou des surprises à gérer.
- La gestion de championnat : le jeu propose un système de score cumulatif sur plusieurs circuits. On est donc pas seulement sur une course, mais sur toute une saison.
Les extensions : Heavy Rain et Tunnel Vision
Nous avons testé Tunnel Vision, qui ajoute deux circuits (dont un en mode tunnel, comme son nom l’indique), et quelques règles particulières liées à la visibilité réduite.
L’autre extension, Heavy Rain, vous plonge dans des conditions météo extrêmes, avec ses propres règles sur la gestion du freinage, des virages glissants et de la visibilité.
Chacune propose 2 nouveaux circuits, portant le total à 8, ce qui est parfait pour une vraie saison de Formule 1 à la maison.
Un événement réussi grâce aux joueurs de Poissy
Ce qui a rendu cette session encore plus mémorable, c’est la dimension communautaire. Organisé par Tofopolis, dans une ambiance décontractée, avec la possibilité de faire un tour d’entraînement avant la course officielle, l’événement a permis à tout le monde de prendre le jeu en main à son rythme.
Et même les non-fans de sport automobile y ont trouvé leur compte. Il y avait la tension des derniers virages, la joie d’un dépassement inattendu, ou même l’acharnement à ne pas finir dernier. Certains sont même passés de la dernière à la deuxième place sur un coup de maître dans le dernier virage. Photo finish, tension maximale, et éclats de rire garantis.
Alors, Heat, pour qui ?
Ce jeu s’adresse :
- Aux joueurs occasionnels : le mode simple est accessible dès 8-10 ans.
- Aux joueurs chevronnés : le mode avancé ajoute de la profondeur et de la tactique.
- Aux groupes de joueurs : il prend tout son sens à 5-6 voire 8 joueurs.
- À ceux qui aiment la gestion de main, le deck building léger, et le frisson de la prise de risque.
- Et même à ceux qui n’aiment pas la F1. Si, si. L’ambiance de table suffit à vous embarquer.