"Un air ludique, un souffle épique, un vent geek"

Après une fin d’année rythmée par les grosses sorties, Décembre s’impose comme une pause presque obligatoire et bienvenue pour enfin s’attaquer au backlog. Le moment devient idéal pour explorer sa ludothèque sans la voir grossir quotidiennement. De mon côté, je passe régulièrement du temps sur Buyee afin de compléter ma collection PS1, en me concentrant surtout sur le rayon shmup, un genre dont le plaisir reste immédiat même en japonais. J’avais repéré Einhänder depuis longtemps, mais les frais d’envoi, la douane et l’attente freinaient encore ma décision. Cependant, un soir sur X, je découvre un site français le proposant complet à prix réduit, ce qui rend l’achat évident, surtout avec un dossier à préparer sur le genre. Reste alors une seule question : le mythe tient-il encore face au temps ?


Aller verpist Dich !

Einhänder situe son univers en 2192, au moment où l’humanité construit une nouvelle vie sur la Lune. Une colonie nommée Selene voit alors le jour et gagne progressivement en puissance au fil des décennies. Rapidement, Selene revendique son indépendance face à la Terre, ce qui déclenche une guerre longue et tendue. Ce conflit installe peu à peu un régime totalitaire autoritaire et oppressant sur notre chère planète bleue.

Cinquante ans plus tard, la guerre reprend lorsque la Lune lance une nouvelle offensive. Le joueur incarne l’un des trois pilotes Einhänder, envoyés comme kamikazes pour renverser l’équilibre militaire. Il affronte alors les forces terrestres, autoritaires et germanophones, dans des environnements de science-fiction marqués par la répression. Enfin, l’aventure enchaîne des combats de boss mémorables jusqu’à une bataille lunaire finale spectaculaire, proche de l’esthétique Gundam. Dans l’ensemble, le scénario se veut mature et complexe avec un postulat digne d’Hideo Kojima.


Ich liebe dich Playstation

D’une part, Einhänder propose un gameplay de shmup à défilement horizontal. Sorti fin 1997 par Squaresoft, alors référence technique sur PlayStation 1, le studio exploite pleinement la 3D. L’ensemble conserve une lisibilité claire et immédiate de l’action à l’écran. Ainsi, contrairement aux shmups entièrement en 2D, le vaisseau évolue parfois sur un plan classique et parfois en 2.5D. Les changements d’angles de caméra restent maîtrisés et conservent toujours des déplacements simples, haut, bas, gauche et droite.

Ensuite, l’univers se veut urbain, sombre et oppressant, une ambiance renforcée par les injonctions en allemand lancées par les boss. Cette direction artistique soutient une esthétique militaire futuriste cohérente, évoquant par anticipation R-Type Delta. De plus, chaque niveau adopte une structure lisible avec des vagues d’ennemis, un mid-boss, puis un boss mécanique évolutif. Enfin, le jeu se conclut dans l’espace, avec des arrière-plans spectaculaires et une bande-son techno japonaise parfaitement intégrée.


Nein au début… Jawohl en s’améliorant

Dans un premier temps, l’évolution du gameplay du soft repose sur le choix de l’un des trois vaisseaux disponibles. Le nombre de tripods varie de un à trois selon l’Einhander sélectionné, ce qui modifie fortement la dynamique et les options tactiques. Dès les premières minutes, la possibilité de ralentir ou d’accélérer ses déplacements via les gâchettes s’avère essentielle pour gérer le rythme et l’espace.

Par ailleurs, le joueur récupère différentes armes sur les ennemis, comme des missiles guidés, des bombes ou un sabre laser. Chaque choix implique la perte définitive de l’arme remplacée, ce qui rend la gestion de l’équipement particulièrement stratégique. Lors des combats de boss, cibler certaines parties devient crucial pour influencer leur comportement et faciliter l’affrontement. Progressivement, on découvre aussi des secrets liés aux décors et des armes cachées, renforçant le plaisir de jeu. Enfin, avec une durée inférieure à une heure, l’expérience reste exigeante mais gratifiante et encourage clairement la rejouabilité.


Wonderbar !

Dès le départ, son aspect autoritaire s’impose par un univers sombre, des couleurs froides et une mise en scène pesante, renforcés par une histoire mûre et les injonctions en allemand des adversaires, presque dignes d’un Metal Gear version allemande. Le jeu se montre volontairement rugueux, presque austère, mais il révèle peu à peu son charme au fil des parties. L’apprentissage des patterns devient central, même si certains pics de difficulté surgissent sans réelle logique apparente.


Comparé aux autres références du genre, il se rapproche davantage de R-Type Delta que de G-Darius, avec une touche de Sanvein. Face aux grands shmups de la console de Sony, il tient clairement la comparaison et reste très agréable à jouer en 2025. Le plaisir vient autant du sabre laser que des salves de canon, mais la maîtrise reste la clé face aux boss, au point d’en faire mon nouveau GOAT du genre sur PS1.