Vous connaissez tous le jeu de cartes Magic: The Gathering. Eh bien, Ubisoft vient de lancer sa propre « version », nommée Might and Magic: Duel of Champions, exclusivement sur iPad ! Le jeu obéit à toutes les règles du genre : héros, monstres, sorts et mana. Mais tout le monde n’a pas le sex appeal de Wizard of the Coast (le créateur de Magic). Nous en avons eu la preuve récemment avec le jeu Uncharted: Fight for Fortune sur PS Vita (lire notre test). Alors ce Might and Magic: Duel of Champions, véritable Armageddon ou simple étincelle ?
Might and Magic: Duel of Champions est gratuit, c’est plutôt une bonne nouvelle. Cependant, il vous demandera un compte Uplay d’Ubisoft en raison du caractère social du jeu, mais aussi afin d’éviter la triche, le vol et surtout qu’Ubisoft perdent de l’argent. Perdre de l’argent avec un jeu gratuit ? Est-ce que nous avons bien suivi ? Et vous avez raison d’être étonnés chers lecteurs. En effet, le jeu est gratuit, mais celui-ci ne vous fournira qu’un seul deck avec des cartes toutes à fait banales (parmi trois disponibles au départ). A vous par la suite de l’enrichir par vos propres moyens financiers (monnaie réelle) ou en réussissant quelques exploits dans le jeu. Dans les deux cas, vous obtiendrez des boosters de 2 à 12 cartes, des sceaux (monnaie virtuelle) ou de l’or (monnaie virtuelle). Globalement, sans passer à la caisse, vous pourrez obtenir facilement 60 cartes supplémentaires. Mais pas forcément pour votre deck de départ. Sur la durée, vous pourrez en récupérer à peu près autant. C’est déjà sympathique de la part d’Ubisoft de faire ces quelques cadeaux, même si nous pensons que le principe peut être facilement assimilé à certaines drogues : tu goûtes… et c’est trop tard !
Winners don’t take drugs
Mais avec tout ceci, nous n’avons pas encore parlé du système de jeu. Un avatar magicien vous représente. Il pourra invoquer des créatures, lancer des sorts ou des fortunes (encore ce mot ? Etonnant…). Mais aussi utiliser des cartes d’événements à disposition des deux joueurs. Pour cela, notre magicien dispose de mana qui augmente au fur et à mesure des tours de jeu. Il dispose aussi de caractéristiques spécifiques : des points de vie, une faction, des écoles de magie, une capacité spéciale et pour finir des points de créature, magie et fortune. Ces derniers sont directement liés aux cartes citées plus haut (créatures, sort et fortune). Ils représentent la puissance du magicien dans ces catégories. Heureusement pour lui, il peut les faire évoluer en cours de partie. Face à vous se trouve un autre magicien. Celui-ci peut être dirigé par l’ordinateur dans un mode Campagne très court ou par un humain, en ligne, en mode Duel, Tournoi ou Entrainement contre un ami. Exception faite du mode Entraînement, vous gagnerez à chaque fin de combat de l’expérience et de l’or. Mais globalement, l’expérience n’apportera rien mis à part la réussite des exploits et un petit bonus en or et sceaux à chaque montée de niveau. La particularité de Might and Magic: Duel of Champions ne situe pas ici…
Tornade, Foudre, Armageddon
Il faut plutôt regarder du côté de la table de jeu et des mécaniques de combat. En effet, Might and Magic: Duel of Champions propose une table séparée verticalement (un côté pour chaque joueur). Sur chaque côté, vous avez huit emplacements pour poser des créatures (4 fois 2), deux emplacements au-dessus de vos lignes verticales de créatures, un emplacement pour recevoir les sorts persistants ainsi que les classiques pioches et cimetière. Puis, à partager entre les deux joueurs, quatre emplacements au centre des lignes horizontales de créatures, deux emplacements en bas de table pour accueillir les événements. Les emplacements de fond servent à poser les créatures de type « tireur » tandis que les emplacements de front servent à poser les créatures de type « mêlée ». Seules les créatures « volantes » peuvent se poser n’importe où. Une fois posée, une créature pourra attaquer ou se déplacer. En sachant que la créature (sauf règles spéciales) ne pourra attaquer que sur la même ligne horizontale.
Les créatures possèdent aussi des caractéristiques comme des capacités spéciales, des points de vie, mais surtout des caractéristiques d’attaque et de riposte. Résultat : certaines sont spécialisées dans l’attaque et d’autres la défense. Autre élément important : contrairement à un Magic: The Gathering, vos unités ne récupèrent pas automatiquement leurs points de vie. Ceci rajoute de la stratégie dans les combats. Par contre, s’agissant des sorts, c’est du classique. Seule entorse à la règle : les sorts de zone. Quant aux fortunes, elles vous permettent de récupérer des cartes et mana. Il vous faudra donc bien « customiser » vos decks en associant créatures de divers types et niveaux, sorts et fortunes.
Le Need for Speed des jeux de cartes
A ce sujet, la partie « customisation » est vraiment importante, sachant qu’un deck se compose d’un héros qui déterminera les sorts et les créatures utilisables, de huit cartes événements, le reste étant à votre guise du moment que vous disposer au minimum de 50 cartes. Avec un peu de patience, vous allez prendre plaisir à monter des techniques et « combos », comme le disent les puristes. Si jamais vous craquez pour quelques cartes supplémentaires et que celles-ci ne vous conviennent pas, vous pourrez les recycler contre de l’or, mais le taux de change est très faible. Il n’existe aucune possibilité d’échange entre les joueurs, ni d’« hôtel des ventes » comme on peut le voir dans d’autres jeux du même type. Dommage.
Question maniabilité, tout obéit aux doigts et à l’œil. Un vrai plaisir d’enchainer ses ordres et sorts. Autre point positif : quand vous ne jouez pas, vous pouvez voir les actions de votre adversaire même si il ne les finalise pas. Résultat, vous devez être très attentif pour obtenir certaines informations sur le jeu de votre adversaire et sa technique. Certaines hésitations peuvent en dire long !
Might and Magic: Duel of Champions est un jeu addictif pour peu que l’on aime les jeux de cartes. Il dispose en plus d’atouts non négligeables : un jeu en ligne très fréquenté, des mises à jours trimestrielles avec, en bonus, un système de jeu équilibré et intéressant. La dernière fois que nous avons pris autant de plaisir avec un jeu de cartes c’était avec Magic: The Gathering sur PC, en 1997. Depuis, Wizard of the Coast n’a pas été capable de recréer une version numérique digne de ce nom de son jeu. Ubisoft propose donc une très bonne alternative dont nous aurions tort de nous priver. Mais nous vous mettons encore une fois en garde contre le système économique mis en place…
