De temps en temps, je me balade dans mon Leclerc Espace Culturel local, à la recherche de mangas courts ou avec peu de tomes, et je choisis souvent simplement en lisant la quatrième de couverture ou en me laissant séduire par la couverture. C’est exactement comme ça que j’ai découvert le manga Soïchi, l’enfant terrible d’un spécialiste de l’horreur nippon Junji Ito.
Un enfant « différent »
On découvre l’univers terrifiant d’un jeune garçon aux pratiques occultes et au comportement dérangé. On y suit ses péripéties mystiques, où il utilise vaudou et sorcellerie pour tourmenter sa famille et ses amis. Par exemple, Soïchi cloute des poupées en paille pour jeter des sorts à ses camarades qu’il ne supporte pas. Avec son teint blafard, ses cernes et ses dents composées de clous qu’il suce et crache sur ses ennemis, Soïchi est l’anti-héros par excellence. En effet, Il est unique tant par son apparence que par sa psychologie. Lentement, on le sent glisser dans son coté obscur et on alterne parfaitement entre l’humour noir et l’horreur.
La sorcellerie vaudou
Notre Dracula nippon, Soïchi, adore tout ce qui est effrayant, glauque et malfaisant. En tant que lecteurs, nous sommes plongés dans les idées folles de ce jeune garçon, le voyant créer des pièges et inventer des sortilèges à son entourage. On oscille entre le scepticisme de ses invocations et la réalité terrifiante de ce qui se passe. À travers de nombreuses histoires courtes, on voit Soïchi grandir et ses délires deviennent de plus en plus horrifiques, jusqu’à un épilogue digne des meilleurs films d’horreur. Ainsi, vous retrouverez des éléments d’horreur dignes de Stephen King. Il fait ressortir nos peurs d’enfants, comme aller aux toilettes la nuit dans le noir par exemple.
Des histoires diablement efficaces
De toute évidence, l’éditeur a mis le paquet pour cette édition « collector ». Elle est vraiment magnifique de par sa qualité et son contenu. A travers ces cinq cent pages, on y retrouve les quatorze histoires complètes de Soïchi, accompagnées d’une préface, d’une analyse approfondie, et de toutes les références à l’univers de l’horreur au Japon. On comprend alors les multiples niveaux de l’œuvre et on prend plaisir à redécouvrir tous ces petits détails qui rendent le tout encore plus intéressant. Pour conclure, Soïchi est un vilain petit canard : Il peut susciter de l’empathie, mais il nous plonge aussi dans des situations qui donnent des frissons. Cette édition unique est une parfaite entrée dans l’univers de Junji Ito et me donne envie d’explorer encore plus ses œuvres !