Green Blood est un manga écrit et illustré par Masasumi Kakizaki. Publié entre 2011 et 2013 dans le magazine Weekly Young Magazine de Kodansha, cette série en cinq volumes nous transporte dans les rues dangereuses de Five Points à New York durant les années 1860. L’histoire, imprégnée de violence et de quête de rédemption, offre une plongée dans un monde sans pitié – et bien glauque. La version française a été éditée par Ki-oon à partir d’avril 2013.
Une histoire de vengeance
L’histoire de Green Blood tourne autour de deux frères, Brad et Luke Burns, vivant dans le quartier infâme de Five Points, à New York. Brad, surnommé Grim Reaper, est un tueur à gages redouté au service du gang des Grave Diggers. À l’opposé, Luke est un jeune homme idéaliste qui aspire à mener une vie honnête malgré l’environnement hostile qui les entoure. La série explore leur lutte pour survivre, leur désir de vengeance, et leur quête de rédemption dans un monde gangrené par la corruption et les guerres de gangs.
Des frères que tout oppose
Brad Burns, également connu sous le nom de Grim Reaper, est le frère aîné et un tueur à gages impitoyable pour le gang des Grave Diggers, l’un des groupes criminels les plus influents de Five Points. Derrière son masque de tueur redouté se cache un homme tourmenté par un passé douloureux, qui fait tout pour protéger son jeune frère. Brad est tiraillé entre sa nature violente et son désir profond de rédemption, ce qui en fait un personnage complexe et captivant.
Son jeune frère, Luke Burns, représente l’idéalisme et l’innocence dans ce monde brutal. Contrairement à Brad, Luke rêve d’une vie meilleure, loin de la violence qui les entoure. Il rejette le mode de vie criminel et cherche à gagner sa vie honnêtement, malgré les obstacles. Tout au long de l’histoire, Luke est confronté à des choix difficiles qui vont mettre à l’épreuve ses convictions. Va t’il craquer?
Des thèmes de prédilection pour Masasumi Kakizaki
Green Blood explore plusieurs thèmes profonds et universels. La relation fraternelle entre Brad et Luke est au cœur de l’histoire, constituant à la fois une source de force et de conflit. Brad voit en Luke une raison de continuer à se battre et à survivre, tandis que Luke cherche à sauver son frère de la spirale de violence dans laquelle il est piégé.
La vengeance est un autre thème central, surtout à travers Brad qui est en quête de revanche contre ceux qui lui ont fait du tort. En même temps, les deux frères cherchent chacun à leur manière une forme de rédemption, tentant d’échapper au cycle de violence et de corruption omniprésent dans cette cité de New-York.
La lutte pour la survie est omniprésente, chaque personnage devant naviguer dans un monde impitoyable où la vie est précaire. Les rues de Five Points sont brutales et sans merci, reflétant la dure réalité de l’époque. Pour ceux qui ont vu Gangs of New-York, mettez-y beaucoup de meurtre et de sang et vous aurez la vision de Green Blood.
Enfin, le manga met en lumière la corruption qui gangrène cette société instable, des gangs de rue aux autorités locales, compliquant encore davantage la quête de justice et d’intégrité des personnages.
Un style détaillé et pointu
Masasumi Kakizaki est réputé pour son style artistique extrêmement détaillé et réaliste. Dans Green Blood, son art saisit parfaitement l’atmosphère sombre et étouffante de Five Points. Les scènes de combat sont dynamiques et violentes, illustrant la nature impitoyable de l’époque. Les expressions des personnages et les décors ajoutent une profondeur, créant une émotion (bonjour le dégout!) pour le lecteur.
Un manga qui ne plaira pas à tout le monde
Green Blood est comme peut l’être HideOut (que j’ai détesté – donc vous avez le droit de prendre mon avis avec des pincettes géantes) un titre difficile à appréhender. Il propose dans ces nombreuses pages (les tomes sont costauds) beaucoup de détail, mais aussi beaucoup de violence. C’est certes la marque de fabrique de Masasumi Kakizaki, et il choisit ses thèmatiques en fonction. L’objectif, dessiner le crade, le malaisant, le violent. C’est réussi avec Green Blood. Cependant, même si Green Blood dévoile une histoire de vengeance qui devrait plaire au public (Kill Bill en est la preuve), Brad n’en parait pas pour autant sympathique. L’empathie ne prenant pas forcement, on ne s’attache pas aux personnages.