Chasseurs de Trolls : Protecteurs d’Arcadia, une aventure sympathique mais trop sage sur Nintendo Switch
Chasseurs de Trolls : Protecteurs d’Arcadia est un jeu vidéo d’action-plateforme sorti en Septembre 2020 sur Nintendo Switch, PlayStation, Xbox et PC. Inspiré de la série animée de DreamWorks Chasseurs de Trolls : Les Contes d’Arcadia créée par Guillermo del Toro, le jeu propose une aventure familiale et accessible, qui reprend l’univers coloré d’Arcadia et ses créatures fantastiques.
Dès les premières minutes, le ton est clair : on est face à un titre pensé pour les fans du dessin animé ou pour un public jeune. L’ambiance est plutôt légère, les dialogues reprennent l’humour de la série et les environnements respectent fidèlement la direction artistique de l’animation originale. Toutefois, la prise en main du jeu est rapide, avec une progression très linéaire et une approche du combat peu technique.
Le studio de développement
Chasseurs de Trolls : Protecteurs d’Arcadia a été développé par WayForward Technologies, un studio américain connu pour ses jeux d’action et de plateforme 2D. Le studio a été fondé en 1990 et s’est forgé une solide réputation dans le développement de titres à direction artistique marquée et gameplay accessible.
WayForward n’est pas forcément le studio le plus médiatisé, mais il a signé plusieurs jeux appréciés, notamment :
- la série Shantae, qui mélange action, humour et animation 2D soignée ;
- DuckTales Remastered, souvent salué pour son respect de l’œuvre originale ;
- The Mummy Demastered, un jeu d’action rétro aux influences Metroidvania ;
- plusieurs adaptations de licences (Adventure Time, Barbie, Bakugan…).
Le studio a donc une longue expérience dans le développement de jeux destinés à un public familial ou adolescent.
Les mécaniques du jeu : Un gameplay très simple
Le cœur du jeu repose sur un mélange d’action et de plateforme en 2D. Le joueur incarne Jim Lake Jr., le héros de la série, qui doit empêcher le troll Porgon de manipuler les lignes temporelles. Sur le papier, le scénario reprend donc un classique des adaptations de séries animées : une aventure bien cadrée, avec des allers-retours entre différents lieux connus de la franchise.
Cependant, en pratique, les mécaniques restent extrêmement basiques. Les combats se limitent à deux boutons principaux : une attaque simple et une attaque spéciale. Le jeu n’encourage pas vraiment la variété, et il n’existe pas de combos avancés. Les ennemis, souvent peu agressifs, se battent tous de manière similaire. On obtient donc une expérience qui devient vite trop simple et monotone.
De plus, les niveaux sont courts, très linéaires et rarement exigeants. Les sections de plateforme sont conçues pour être accessibles aux enfants, ce qui n’est pas un défaut en soi, mais cela laisse peu de place à la créativité. Peu d’énigmes, peu de variations, peu de surprises. On avance, on combat quelques ennemis, on récolte des pièces… et c’est tout. Tout cela est très répétitif.
Le joueur débloque quelques améliorations au fil de l’aventure, comme des armures ou des capacités liées aux personnages secondaires. Ces ajouts sont surtout cosmétiques ou très légers en termes d’impact, ce qui limite le sentiment de progression. Les boss, quant à eux, sont visuellement réussis mais très faciles à battre.
Une direction artistique soignée
Graphiquement, le jeu reprend le style du dessin animé, avec des modèles 3D simples et colorés. Les décors manquent parfois de vie, les effets lumineux sont basiques et la variété visuelle est limitée. Cela dit, l’univers reste fidèle à la licence, ce qui plaira aux enfants fans de la série. La bande-son reprend quelques ambiances inspirées de la série. Les voix françaises sont interprétées par une partie du casting original, ce qui constitue un point positif.
En conclusion…
Je ne veux pas être trop sévère sur Chasseurs de Trolls : Protecteurs d’Arcadia . Le jeu remplit sa mission : proposer une aventure accessible, fidèle à l’univers DreamWorks et adaptée à un jeune public qui découvre le genre. Le respect de la série animée est indéniable, et les fans retrouveront avec plaisir Jim, Claire, Toby et d’autres personnages emblématiques. Mais pour un adulte ou même pour un enfant habitué à des jeux plus dynamiques l’expérience paraît trop légère. Le rythme ne varie pas beaucoup, la difficulté reste inexistante, et les mécaniques n’évoluent presque pas. Après quelques niveaux, on sait déjà exactement ce que le jeu va nous proposer.
