Bota Bota est le nouveau manga de Paru Itagaki publié en France. Vous la connaissez sûrement pour Beastars, ou plus récemment pour Sanda.
Cette fois, elle nous propose un récit bien plus intimiste, centré sur Mako Higari, une jeune femme de 29 ans en quête d’amour.
Une romance étrange et touchante
Mako souffre d’un mal aussi singulier que handicapant. Dès qu’elle entre en contact avec quelque chose de sale, elle se met à saigner…beaucoup…
Ce n’est pas du gore gratuit, mais une métaphore forte de la vulnérabilité et du rejet de soi.
Jamais Mako n’a connu l’amour, ni même la proximité physique, à cause de cette maladie. Bota Bota explore cette solitude avec une sincérité désarmante.
Le trait d’Itagaki : brut, expressif, vivant
Dès les premières pages, on reconnaît le style si particulier de Paru Itagaki. Ses personnages élancés, ses traits appuyés, presque maladroits, et cette énergie nerveuse qui rend chaque planche vibrante.
Sous cette apparente excentricité se cache pourtant une profonde sensibilité.
Le résumé officiel ne rend pas justice à la richesse du récit, qui plonge dans les traumatismes d’enfance, les relations humaines, et cette quête universelle du véritable amour. Nous sommes loin des idéaux romantiques imposés par la société.
Une lecture à plusieurs niveaux
J’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir cette œuvre, à la fois touchante, absurde et profondément humaine.
Certaines scènes flirtent avec le surréalisme, typiques de la touche Itagaki. Un humour étrange, une folie douce, et toujours cette capacité à nous mettre mal à l’aise pour mieux nous émouvoir.
C’est une véritable ode à la recherche de soi et à l’acceptation de ses propres fragilités.
Le bonus de fin : une genèse inattendue
En fin de volume, on trouve une histoire courte initialement publiée dans le magazine Seinen Manga Garaku (Nihon Bungeisha).
Ce récit met en scène un homme d’âge mûr faisant appel aux services d’une jeune prostituée.
Il s’avère que cet homme n’est autre que… le Père Noël, et qu’il a une idée bien précise derrière la tête.
Ces deux personnages ont ensuite servi de base à la création de Sanda et Bota Bota.
Un bonus passionnant pour qui aime explorer la genèse des œuvres d’Itagaki, et une belle façon de boucler le volume.
En conclusion
Bota Bota est un oneshot singulier, à la fois dérangeant et poétique.
Paru Itagaki y livre une réflexion sur la pureté, le désir et la peur du contact, avec ce mélange de folie et de tendresse qui fait toute sa marque.
Un manga à la fois déroutant et profondément humain, que je recommande sans hésiter.
Résumé éditeur
Mako désespère de trouver l’amour. Pourtant, elle est entreprenante, séduisante et a un travail stable… mais se met à saigner du nez dès qu’elle touche quoi que ce soit qui lui paraisse malpropre. Le moindre contact physique est une épreuve, et un baiser entraîne des torrents écarlates !
Elle a bien tenté de combattre son handicap en s’exposant à la saleté au péril de sa vie, mais rien n’y fait : son blocage psychologique semble insurmontable… Mako n’abandonne pas pour autant. Un jour, elle rencontrera bien un homme capable de supporter le sang, même au lit !
Fiche Technique
Auteur : Paru Itagaki
Éditeur : Ki-oon
ISBN : 9791032719817
Format : 13 x 18 cm
Nombre de pages : 204
Etat : Terminé (One Shot)
Nombre de tome au Japon : 1 (one Shot)
